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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 29.1913

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Deverin, Edouard: Paul-Émile Colin
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https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0212
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L’ART DÉCORATIF

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France, si nonchalante et si blonde. IL a rendu l’âpreté de la vraie Rrelagne, les
taches sourdes que font les ramasseuses de goémons, sous le ciel aux nuages pesants.
Parallèlement au bois, le cuivre l’avait, dès ses débuts, tenté par son côté pri-
mesautier. Il Lui demande la saveur d’un croquis enlevé prestement; il veut ignorer les
cuisines d’imprimerie, les « jus « savants. Et, malgré des gaucheries de mise en page et
d’expression, la Bièvre, les Moissonneurs, Paysans lorrains à l’auberge (où l’on retrouve
un écho de Cézanne), les Charbonniers à Saint-Rémy-les-Chevreuse sont des planches qui
honoreraient plus d’un artiste.
*
* *
M. P.-E. Colin est trop modeste et trop probe pour admettre qu’on l’écrase sous les
(leurs. IL sait qu’on regrette parfois dans ses paysages des erreurs de plans et des iné-
galités dans sa traduction du corps humain. Mais qu’importent ces légères critiques ;
la virtuosité pure est vaine, la connaissance parfaite du métier est souhaitable, certes,
mais à condition qu’elle ne dissimule pas une absence de pensée, d’inquiétude et de
sensibilité.
Il est de ces artistes qu’on aime parce que, tout en restant fermement attachés à
la réalité, ils dépassent l’anecdote, parviennent à l’émotion sobre et à la synthèse,
comme Steinlen et Constantin Meunier. Et son art a quelque chose de sain, de grave
et de réconfortant qui nous rappelle la nature, notre vieille mère, la terre; c’est une
grande bouffée d’air pur et de senteurs sylvestres.
Edouard Deverin.


PAN ET LES NYMPHES (1913).
 
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