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Maignan, Maurice: A propos du VIII Salon de la Société des Artistes Décorateurs
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L’ART DÉCORATIF
raire. Une coordination artistique voulue pour une telle exposition — et en supposant
que celte coordination puisse se former! — ne peut se concerter que sur un style
national. Ce style amorphe, style de centralisation politique, nous avons vu ce qu’il
nous vaudrait. Mais il n’est pas à craindre!
Une grande exposition d’Art décoratif à Paris n’est rêvée que par ceux qui n’y
voient goutte dans le brouillamini artistique et qui se laissent gagner par le brutal
empirisme des hommes d’affaires, ces derniers affirmant qu’un style extraordinaire,
sauveur, doit sortir du tohu-bohu des initiatives et de la débauche des efforts!
11 est habile d’esquiver les soucis de notre décadence pendant les mois de prépa-
ratifs fiévreux d’une telle exposition, puis pendant sa durée toute vibrante des discours
optimistes, des congratulations, des proclamations de palmarès et des promotions
honorifiques. Les lendemains, cependant, ne feront que mieux ressortir le marasme des
beaux métiers, la crise de l’apprentissage ; ce sera le chômage, la misère matérielle et
morale d’une foule d’artistes, d’artisans.
L’avenir de notre art décoratif, tel que nous l’entrevoyons, est une œuvre « d’hési-
tations profondes » et de « lenteurs énergiques» et non un sujet d’exhibition tapageuse,
et non l’ouverture d’une activité détestable de surproduction sabotée.
Telles sont les réflexions(i) d’ordre général que nous suggère le Salon des Artistes
Décorateurs de igi3.
M. Maignan.
(i) Bien entendu, ces réflexions sont toutes personnelles à leur auteur. (N.D.L.D.)
Mlle GERMAIN.
Sac en cuir lamé d’argent.
Photographies LOUIS LÉMÈRY, 10, rue Notre-Dame-de-Lorelle.
L’ART DÉCORATIF
raire. Une coordination artistique voulue pour une telle exposition — et en supposant
que celte coordination puisse se former! — ne peut se concerter que sur un style
national. Ce style amorphe, style de centralisation politique, nous avons vu ce qu’il
nous vaudrait. Mais il n’est pas à craindre!
Une grande exposition d’Art décoratif à Paris n’est rêvée que par ceux qui n’y
voient goutte dans le brouillamini artistique et qui se laissent gagner par le brutal
empirisme des hommes d’affaires, ces derniers affirmant qu’un style extraordinaire,
sauveur, doit sortir du tohu-bohu des initiatives et de la débauche des efforts!
11 est habile d’esquiver les soucis de notre décadence pendant les mois de prépa-
ratifs fiévreux d’une telle exposition, puis pendant sa durée toute vibrante des discours
optimistes, des congratulations, des proclamations de palmarès et des promotions
honorifiques. Les lendemains, cependant, ne feront que mieux ressortir le marasme des
beaux métiers, la crise de l’apprentissage ; ce sera le chômage, la misère matérielle et
morale d’une foule d’artistes, d’artisans.
L’avenir de notre art décoratif, tel que nous l’entrevoyons, est une œuvre « d’hési-
tations profondes » et de « lenteurs énergiques» et non un sujet d’exhibition tapageuse,
et non l’ouverture d’une activité détestable de surproduction sabotée.
Telles sont les réflexions(i) d’ordre général que nous suggère le Salon des Artistes
Décorateurs de igi3.
M. Maignan.
(i) Bien entendu, ces réflexions sont toutes personnelles à leur auteur. (N.D.L.D.)
Mlle GERMAIN.
Sac en cuir lamé d’argent.
Photographies LOUIS LÉMÈRY, 10, rue Notre-Dame-de-Lorelle.