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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 29.1913

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Ardenne de Tizac, Jean Henri d': L'art bouddhique au Musée Cernuschi
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https://doi.org/10.11588/diglit.69797#0262
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L’ART DÉCORATIF

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et de la variété des œuvres qui se rencontraient dans le musée du parc Monceau. Il ne
s’agissait plus seulement de suggérer une idée d’ensemble de l’art bouddhique, mais
surtout de metlre en relief les originalités de chaque art national dans l’interprétation
d’une pensée religieuse commune, d’accuser les traits caractéristiques que le climat, la
race et l’état de la civilisation savaient imposer, de pays en pays, à la traduction des
mêmes légendes religieuses et des mêmes types divins. Une tête bouddhique chinoise et
une tête bouddhique de Java cessaient de prendre place l’une près de l’autre pour leur
ressemblance, mais pour leur contraste. Ce qui apparaissait comme digne d’une élude
intéressante, c’était moins le fonds commun des traditions que la diversité de leurs
formes artistiques.
Nous nous placerons de ce point de vue au cours de l’exposé qui va suivre.
*
* *
Je n’ai pas à rappeler ici les origines hindoues du Bouddhisme, ni comment, cinq
siècles environ avant notre ère, le prince Çâkya, frappé de quelques événements de la
vie, abandonna son palais pour s’adonner à la méditation et à la prédication de la
sagesse. Il me suffira d’insister sur l’influence hellénistique, consécutive des conquêtes
d’Alexandre, qui ne tarda pas à féconder les formes d’art issues de la pensée bouddhique
hindoue. Cette influence s’exerça autour du premier siècle de notre ère; elle fut d’autant
plus décisive qu’avant elle les artistes de l’Inde n’osaient pas traduire l’image du
Maître; dans les scènes de sa vie qu’ils représentaient en bas-relief, une place restait
vide au milieu des disciples et des assistants ; une table nue occupait l’espace où devait
se tenir le dieu. L’exemple des statuaires grecs put seul enhardir la piété timide des
sculpteurs hindous. Ceux-ci copièrent naïvement leurs modèles. C’est ainsi que la
forme apollonienne vint éclairer d’un pur reflet la ligure du Bouddha.
Les belles recherches de M. Alfred Foucher sont trop connues pour que je doive
insister sur ce point. Il a rapporté de la province du Gandhara une collection que l’on
peut admirer au Louvre. Les documents gréco bouddhiques de l’exposition Cernuschi
sont dus, en majeure partie, à Mme Michel, parente du savant français, qui l’accom-
pagna dans ses missions; quelques beaux morceaux, provenant de collcclionsanglaises,
les accompagnent. Nous reproduisons (Hg. 2) une tête du Bouddha à laquelle l’artiste
a pour ainsi dire conservé intact le type hellénistique.
A côté de curieuses pièces de la collection Coomaraswamy, l’art bouddhique hindou
est surtout représenté à l’exposition Cernuschi par les reproduclions des peintures à la
fresque exécutées vers le vie siècle de notreère sur les mursdes grottes d’Ajanta. Ces repro-
ductions sont de deux sortes : des copies en couleur dont l’habile auteur est Mrs Herrin-
gham et qu’a gracieusement prêtées l’India Society de Londres, et une magnifique série
de photographies rapportées par M. Victor Goloubew; nous devrons aux unes et aux
autres de conserver une juste idée de peintures admirables, à peu près inconnues et
vouées à une destruction prochaine; elles représentent tantôt de grandes scènes histo-
riques ou religieuses, tantôt des motifs décoratifs d’une force et d’une grâce telles
qu’ils nous mettent en présence d’un art extrêmement sûr de lui-même et parvenu
à un très haut degré de son évolution (fig. 3).
Mais on peut dire que l’art bouddhique de l’Inde n’est pas de ceux qui se doivent
 
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