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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 5.1894(1895)

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Nr. 5
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Daressy, Georges: Note sur un signe hiéroglyphique
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https://doi.org/10.11588/diglit.12755#0270

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reconnue depuis longtemps en égyptologie est que le rouge est la
couleur des êtres en vie et celle du feu, le vert, couleur des C3rps
en décomposition est celle de la mort; aussi Osiris roi des morts,
a-t-il la figure verte. Le Soleil lui-même, incarné dans le disque, est
assimilé aux humains et comme eux sujet à la mart. Le jour la cou-
leur rouge lui appartient; la nuit il est un défunt soleil, et con-
fondu avec Osiris, il en prend la carnation.

Donc si les Egyptiens, dans les scènes funéraires, peignent le
disque solaire en vert, ce n'est pas une preuve qu'ils ont observé le
rayon vert: on ne peut voir dans ce fait que l'application d'une règle
d'usage onstant. Ge(t3 règle va même à l'enc.mtre du bariolage du
signe qui nous occupe : dès que le soleil apparaît au-dessus de l'ho-
rizon il est considéré comme vivant : tout le caractère devrait alors
être rouge.

On ne parvient donc pas mieux à expliquer la coloration au point
de vue symbolique qu'au point de vue de l'imitation de la nature.

Ces arguments m'ont conduit à mettre en doute l'interprétation
même que l'on donne de l'objet représenté par cet hiéroglyphe.

En Egypte le soleil paraît se lever et se coucher dans le désert;
or, pour le contempirain des Pharaons de même que pour le fellah
de nos j )urs, l'idée de désert était inséparable de celle de montagne ;
aussi dans un signe qui montre incontestablement le soleil à l'hori-
zon (fig. 8), le disque est pla^é entre deux montagnes. Dans le signe
en question il n'en est pas de même et la base, parfaitement droite,
me confirme dans l'idée qu'il faut trouver une autre explication.

Dans l'exemple tiré du bas-relief d'Illahoun, le plus complet et le
plus soigné comme exécution, on remarquera que les couleurs sont
distribuées suivant l'ordre adopté par les Egyptiens comme série
harminique : le bleu est placé entre le rouge et le vert de manière
à produire indéfiniment la succession bleu, vert, bleu, rouge.

Cette gamme de tons est d'un usage constant : en architecture
on l'emploie pour la peinture des plumes ornant la corniche des
monuments, pour la décoration des façades des maisons, telles
qu'elles sont figurées dans les bas-relief; les colliers et ouvrages en
perles, les sièges des divinités présentent des quantités d'exemples
de l'emploi de ces couleurs dans cet ordre. Cette constatation n'est
pas de nature à aider dans la détermination de l'objet, puisqu'elle
 
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