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Herz, Max: Observations critiques sur les bassins dans les sahns des mosquées
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.12563#0058
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Nous voulons essayer d'établir notre opinion à ce sujet à l'aide
de quelques exemples, pour rechercher ensuite les causes qui ont
porté à une telle aberration de l'esthétique et de la tradition.
Choisissons pour premier exemple la mosquée du sultan el-
Mouayyed (1416).
On voyait dans le sahn de cette mosquée, jusqu'à peu d'années
d'ici, un bassin à bords bas, couvert d'une toiture sans prétentions
qui était portée par des colonnes antiques en marbre. On l'appe-
lait généralement meida, et on l'employais comme tel.
Ce bassin avait-il vraiment été bâti pour les ablutions? A la p. 330
du IIme volume des Klùtat d'el-Makrizi, nous lisons : « ... et le
« jour de vendredi de cette année, 8?2 de l'hég. (1419), le sultan
« (el-Mouayyed) est descendu (de la citadelle) dans cette mosquée
« et il avait ordonné aux surveillants depuis la veille de préparer
« de riches repas pour les étendre, et beaucoup de sucre pour
« remplir le bassin — el birkeh (1) — qui est dans le sahn ; de ce
« sucre qui se fond, ainsi que beaucoup de douceurs. Et il fut fait
a ainsi. Le sultan siégeait le lendemain dans le voisinage du bassin
« du sahn et il s'est fait présenter les théologues et a choisi pour
« l'enseignement. Les tables furent dressées avec les différents
« mets et le bassin fut rempli du sucre fondu... ».
Il n'est pas probable que l'on ait présenté des friandises dans un
récipient qui aurait servi à un usage presque vil peu d'instants
après. Encore est-il àobseiver que la magnifique mosquée d'el-
Mouayyed possédait une vaste cour d'ablution et un bain (2).
Pascal Coste nous en a conservé le plan dans son ouvrage bien
connu (3).
Dans la mosquée d'Aksonkor, construite en 1336 et restaurée en
1651, le milieu du sahn est actuellement orné d'un petit jardin :
entre quelques touffes de verdure de petits palmiers avancent leurs
rameaux verdoyants dans le vide ; motif préféré par les peintres
(1) Etang, ouverture, cratère d'une source d'eau [Dictionnaire de
Kasimïrski. Aussi piscine d'après le Vocabulaire du père S. B. Belot.
(2) El Makrizi raconte que le palais du sultan Bcibars fut achète par le
sultan el-Mouayyed, avec l'intention d'ériger ces annexes sur son empla-
cement.
(3) Voir planche XXVII de Pascal Coste architecture arabe ou monu-
ments du Caire.
Nous voulons essayer d'établir notre opinion à ce sujet à l'aide
de quelques exemples, pour rechercher ensuite les causes qui ont
porté à une telle aberration de l'esthétique et de la tradition.
Choisissons pour premier exemple la mosquée du sultan el-
Mouayyed (1416).
On voyait dans le sahn de cette mosquée, jusqu'à peu d'années
d'ici, un bassin à bords bas, couvert d'une toiture sans prétentions
qui était portée par des colonnes antiques en marbre. On l'appe-
lait généralement meida, et on l'employais comme tel.
Ce bassin avait-il vraiment été bâti pour les ablutions? A la p. 330
du IIme volume des Klùtat d'el-Makrizi, nous lisons : « ... et le
« jour de vendredi de cette année, 8?2 de l'hég. (1419), le sultan
« (el-Mouayyed) est descendu (de la citadelle) dans cette mosquée
« et il avait ordonné aux surveillants depuis la veille de préparer
« de riches repas pour les étendre, et beaucoup de sucre pour
« remplir le bassin — el birkeh (1) — qui est dans le sahn ; de ce
« sucre qui se fond, ainsi que beaucoup de douceurs. Et il fut fait
a ainsi. Le sultan siégeait le lendemain dans le voisinage du bassin
« du sahn et il s'est fait présenter les théologues et a choisi pour
« l'enseignement. Les tables furent dressées avec les différents
« mets et le bassin fut rempli du sucre fondu... ».
Il n'est pas probable que l'on ait présenté des friandises dans un
récipient qui aurait servi à un usage presque vil peu d'instants
après. Encore est-il àobseiver que la magnifique mosquée d'el-
Mouayyed possédait une vaste cour d'ablution et un bain (2).
Pascal Coste nous en a conservé le plan dans son ouvrage bien
connu (3).
Dans la mosquée d'Aksonkor, construite en 1336 et restaurée en
1651, le milieu du sahn est actuellement orné d'un petit jardin :
entre quelques touffes de verdure de petits palmiers avancent leurs
rameaux verdoyants dans le vide ; motif préféré par les peintres
(1) Etang, ouverture, cratère d'une source d'eau [Dictionnaire de
Kasimïrski. Aussi piscine d'après le Vocabulaire du père S. B. Belot.
(2) El Makrizi raconte que le palais du sultan Bcibars fut achète par le
sultan el-Mouayyed, avec l'intention d'ériger ces annexes sur son empla-
cement.
(3) Voir planche XXVII de Pascal Coste architecture arabe ou monu-
ments du Caire.