Annexe N° 1 à la séance du 4 Décembre 1896;
LES PUITS ARTÉSIENS ET LES PUITS FORÉS EN ÉGYPTE
Messieurs,
Dans une précédente séance, Le 6 mai 1896, j'eus l'honneur de
vous présenter quelques notes rapides sur les forages exécutés en
Egypte depuis Mohamed Aly paclia; qu'il me soit aujourd'hui per-
mis d'élargir un peu le cadre de cette simple étude à la fois critique
et historique.
Tout d'abord disons que la recherche des eaux artésiennes remonte
aux temps les plus reculés, surtout en Egypte.
Diodore, évêque de Tarse, mort vers 390, nous a laissé sur la
grande oasis située dans le désert, à une quarantaine de lieues
d'Egypte, (l'oasis de Kargheh), la description suivante qui montre
clairement que de son temps cette contrée tenait sa fertilité des
puits qu'on y avait creusés.
« Pourquoi, la région intérieure de la Thébaïde, qu'on nomme
« oasis, n'a-t-elle ni rivière, ni pluie qui l'arrosent, mais n'est-elle
« vivifiée que par le courant de fontaines qui sortent de terre, non
« d'elles-mêmes, non par des eaux pluviales qui pénètrent dans la
« terre et qui en remontent par des veines, comme chez nous, mais
« grâce à un grand travail des habitants ? Serait-ce l'indice que
« ces lieux qui produisent des fontaines de ce genre, des fontaines
« qui donnent naissance à de vrais fleuves d'une eau aussi douce
« que limpide, sont dominés par des montagnes ? Mais non, ces
« vastes plaines sont tout à fait unies, entièrement privées d'eau,
« ou tout au moins ne renferment qu'une très petite quantité
« d'une eau lourde et salée qui ne jaillit point du sein de la terre,
LES PUITS ARTÉSIENS ET LES PUITS FORÉS EN ÉGYPTE
Messieurs,
Dans une précédente séance, Le 6 mai 1896, j'eus l'honneur de
vous présenter quelques notes rapides sur les forages exécutés en
Egypte depuis Mohamed Aly paclia; qu'il me soit aujourd'hui per-
mis d'élargir un peu le cadre de cette simple étude à la fois critique
et historique.
Tout d'abord disons que la recherche des eaux artésiennes remonte
aux temps les plus reculés, surtout en Egypte.
Diodore, évêque de Tarse, mort vers 390, nous a laissé sur la
grande oasis située dans le désert, à une quarantaine de lieues
d'Egypte, (l'oasis de Kargheh), la description suivante qui montre
clairement que de son temps cette contrée tenait sa fertilité des
puits qu'on y avait creusés.
« Pourquoi, la région intérieure de la Thébaïde, qu'on nomme
« oasis, n'a-t-elle ni rivière, ni pluie qui l'arrosent, mais n'est-elle
« vivifiée que par le courant de fontaines qui sortent de terre, non
« d'elles-mêmes, non par des eaux pluviales qui pénètrent dans la
« terre et qui en remontent par des veines, comme chez nous, mais
« grâce à un grand travail des habitants ? Serait-ce l'indice que
« ces lieux qui produisent des fontaines de ce genre, des fontaines
« qui donnent naissance à de vrais fleuves d'une eau aussi douce
« que limpide, sont dominés par des montagnes ? Mais non, ces
« vastes plaines sont tout à fait unies, entièrement privées d'eau,
« ou tout au moins ne renferment qu'une très petite quantité
« d'une eau lourde et salée qui ne jaillit point du sein de la terre,