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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 7.1896(1897)

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Groff, William: Étude archéologique: les lois régissant l'emploi des couleurs chez les anciens Égyptiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.12563#0306

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selon la place qu'elle occupait, tantôt l'une, tantôt une autre des
couleurs.

2° D'après nature. — On représentait les objets avec la couleur
ou les couleurs qu'ils ont en réalité; il semble qu'on n'ait qu'à
signaler cette règle, mais elle peut donner lieu à quelques obser-
vations intéressantes.

D'abord, quant à la couleur grise : « Les Egyptiens substituaient
« presque partout le bleu au gris. Pour les petits objets, on ne
« rencontre presque jamais le gris, et même des animaux gris de
v grande taille sont peints en bleu plutôt qu'en gris. Les poissons
« ont toujours le dos gris, le ventre et les nageoires rougeâtres et
« jaunâtres; les oies et les hérons sont en bleu; les chiens de toutes
« les couleurs, sauf en gris, quelquefois même en bleu; les souris
« et les chauve-souris, rougeâtres et même l'éléphant est orné d'un
« rouge clair. L'âne seul fait exception à la règle. L'eau est peinte
« sans exception en bleu. Parmi les hiéroglyphes bariolés, la
« couleur grise n'est jamais représentée » (1). Quant à l'emploi des
couleurs reproduisant ou qui sont intimement associées avec des
phénomènes naturels, la scène de la création fournit des exemples
intéressants (2) ; on y voit le ciel, Nout, sous la forme d'une femme,
parsemée d'étoiles, elle est soulevée par Shou, sous la forme d'un
homme ou dieu, qui est représenté de couleur rouge, sous ses pieds
est la terre Seb, sous la forme d'un homme étendu, qui est repré-
senté de couleur verte (3) ; il est évident que les étoiles sur le corps
de la déesse Nout, personnification du ciel, sont dues au fait naturel
de la voûte céleste parsemée d'étoiles; quant à la couleur rouge du
dieu Shou, on peut l'expliquer soit par une représentation de la
réalité, les hommes vivants, les anciens Egyptiens, étant probable-

(1) Lepsius, Les Métaux dans les inscriptions égyptiennes, traduction par
W. Berend, p. 56-57. La substitution du bleu au gris fait penser à l'emploi
du mot tSjjî « bleu » pour indiquer le « gris». Voy. mon étude Le NU noir,
dans le Bul. de la Société khèdimâle de gcogr., IVe sér. (1896) p. 644 s. On
voit la couleur grise sur des oies (salle n° 1) et sur des hiéroglyphes, par
exemple sur les sarcophages (salles 17, etc., au Musée de Ghizeb), on voit
employée une couleur se rapprochant bien du gris.

(2) "Voy. sur divers sarcophages des grands prêtres d'Ammon au musée
de Ghizeh.

(3) Voy. mon étude Les orientations primitioes dans le Bull, de la Soc.
khéd. de gèogr., IV» sér. 1894, p. 149 et s.
 
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