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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. V

Hôtel d
Touloufe.

26
CHAPITRE VIL
Defcription de l’Hôtel de Toulouse, fitué rue de la Vrilliere, près la Place
des ViEloires.
CET Hôtel n’étoit auparavant qu’une maifon particulière, qui fut bâtie en 1620
fur les dcfleins de François Manfard (a) pour PSaimond Phelipeaux, Sieur d’Fterbaut, de
la Vrilliere & du Verger, Secrétaire d’État. Elle fut vendue en 1705 à M. Roullier,
Maître des Requêtes de l’Hôtel, &c. En 1713, S. A. S. Monfeigneur le Comte de
Touloufe l’acheta & y fit faire des augmentations confidérables, qui ne furent achevées
qu’en 1719. M. de Cotte {b\ premier Architeéfe du Roi, en fut chargé. Cet Hôtel ap-
partient aujourd’hui à M. le Duc de Penthievre, Grand Amiral de France, fils de M. le
Comte de Touloufe.
Plan général au re^de-chaujfée des bâtimens, cour Fv jardin de l’FFtel de Toulouse.
Planche première.
Le principal corps de logis de cet Hôtel, ainfi que ceux deftinés pour les Domef-
tiques, étoient dans leur origine enfermés dans un terrain affez borné 5 mais les acquifi-
tions que M. le Comte de Touloufe fit dans la fuite, fournirent les moyens d’éléver
de nouveaux bâtimens, & d’y procurer toutes les commodités néceflaires : néanmoins
l’obliquité des rues qui forment d’un côté l’enceinte des dépendances de cet Hôtel,
a rendu les diftributions des baffes cours affez irrégulières, & a limité leur efpace5 ce
qui a été caufe que l’on a été forcé de pratiquer fous terre la plus grande partie des
écuries, dans lefquelles on defeend par les rampes A, A, & de partager les cuifines &
les offices en différens endroits. Il eût été mieux fans doute de raffembler féparement les
bâtimens de la bouche, des remifes & des écuries, auffi-bien que le logement des dif-
férens Officiers attachés à la maifon 5 par-là on eut procuré plus d’ordre pour le fervice,
donné plus d’agrément au bâtiment, & produit plus de fimétrie dans la diftribution du
plan 5 mais on n’eft pas toujours le maître d’acquérir un terrain régulier & fpacieux.
C’eft pourquoi nous avons crû devoir donner le plan général de cet Hôtel, qui n’avoit
pas encore été gravé, afin de préfenter une idée de l’immenfité des dépendances qui
font du reffort d’un édifice de cette importance, quoiqu’irrégulier, afin que dans d’au-
tres occafions, on cherche à appliquer avec plus d’avantage ces différens départemens,
principalement lorfqu’on bâtit à neufj car autrement on ne doit pas s’attendre à une
régularité fcrupuleufe, ainfi que nous l’avons remarqué en parlant de l’Hôtel de Sou-
bife Tome II, Liv. IV. Chapitre XVIII.) qui s’eft trouvé dans le même cas que celui
dont nous parlons, pour ce qui regarde les baffes cours, &c.
Si la fujettion du terrain autorife en quelque forte l’irrégularité des bafles cours de cet
Hôtel, où les enfilades en général & l’uniformité de la décoration paroiffent peu nécef-
faires, du moins cette irrégularité n’eft-clle pas excufable dans la diftribution générale
du principal corps-de-logis & dans l’ordonnance des façades. Cet Hôtel, en faveur de
la richefle des dedans, fembloit exiger qu’on reconnût par l’afpeét des dehors la magni-
ficence intérieure, & que l’Architeéfure extérieure annonçât les loix fondamentales de
l’Art, que François Manfard a affez généralement obfervées dans toutes fes produéfions,
(4) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte, T. II. (C) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte, T. I.
p. 62. Note (zz). p. 231. Note (æ).
 
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