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https://doi.org/10.11588/diglit.22056#0118
ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. V
53
Nous finirons cette defcription en faifant remarquer la (implicite qui régné dans la dé- Maifon de
coration des façades de cet Hôtel, toujours préférable dans un édifice particulier à la genfon.
richeffe des Ordres & à l’étalage des ornemens, qui femblent devoir être réfervés pour
les édifices publics, les monumens facrés & les maifons Royales, maigre l’opinion de
ceux qui prétendent que la fimplicité ne fert en général qu’à montrer la fterilité du
genie de l’Architeéte. Bien loin d’approuver ce fyftême, j’oie au contraire avancer que
l’Art confifte à faire eftimer un bâtiment par les proportions de fon Architeéfure, &
non par la profufion de la Sculpture dont la prodigalité eft inutile, & qui pour la plu-
part n’eft employée que par de médiocres Artiftes. Comme ils ne fe (entent, ni affez
de génie, ni allez de connoiffances des véritables régies de l’Art pour s’attirer le fuffrage
des habiles gens, ils cherchent à éblouir le vulgaire par des compofitions captieufes &
bizarres, au mépris de la nobleffe des formes & des loix de la convenance.
CHAPITRE X.
Defcription de l’Eglise des Prêtres de l’Oratoire, rue J. Honore'.
CETTE Eglife fut commencée (a) en 1616, fur les deffeins de Clement Metefeau (<3), Egiifc des
que le Cardinal de Berrulle, Inflituteur de la Congrégation de l’Oratoire, chargea roXtoire/
de fa conftruétion. Les fautes qu’il fit engagèrent bientôt à lui fubflituer Jacques le Mer-
cier (c), pour les corriger & pour continuer l’ouvrage, qui demeura long-tems imparfait$
car ce ne fut qu’en 1745 qu’on éléva le portail, la tribune qui lui eft adoffée, & le
Maître-Autel, & qu’on y fit quelques embelliffemens dont nous parlerons dans leur
lieu, le tout fur les deffeins du Sieur Caqué, Architecte & Entrepreneur, homme de
beaucoup d’expérience & de capacité.
Vlan de l’Uglùe. Planche première.
Les changemens faits à cette Eglife depuis plufieurs années, le peu d’étendue & de
fidélité du plan que nous en avons dans le recueil de Marot, nous ont engagé à en
graver un nouveau que nous donnons ici. Nous aurions bien voulu de même graver
une nouvelle coupe fur la longueur, l’ancienne étant fort ufée & capable par fon peu
de correction de donner une toute autre idée de ce monument, qui à bien des égards
mérite des éloges, mais la grande quantité de planches que contient ce Volume, & les
engagemens du Libraire avec le Public, n’ont pu nous le permettre.
L’Eglife dont nous parlons, eft compofée d’une grande nef de 32 pieds & demi de
largeur, fur 21 toifes 2 pieds de longueur.
(«t) Nous ne parlons ici que de l’Eglife, & nous ne donnons
point les deffeins de la maifon. Les bâtimens en font peu fpa-
cieux & d’un goût qui tient d’un genre d’Architecture peu
réfléchi. Une cour de moyenne grandeur, quelques grandes
falles, des logemens pour environ quarante Prêtres, des parloirs
& les dépendances néceffaires à une maifon de cette efpece,
en font toute la diftribution. Cette maifon, nommée l’Hôtel du
Bouchage, fut achetée, en 1616, par le Cardinal de Berrulle de
Catherine-Henriette de Lorraine. Elle avoit été acquife auparavant
par le Cardinal François de Joyeuse, & elle fe nommoit alors
l’Hôtel de Montpenfier; en 1594, on la nommoit l’Hôtel LEftre'es,
enfin on affure que ce fut dans une des falles de cette maifon
Le fond de cette nef eft terminé en rond-
qu’Henri IV fut bleffé par Jean Châtel: c’eft du moins ce qu’on
lit dans un regiftre des Archives de l’Hôtel de Ville, quoique
plufieurs Hiftoriens prétendent que ce fut au Louvre. Voyez
les élévations perfpeétives de cette maifon dans les Délices de
Paris, Plan. 102 & 103.
(é) Cet Architecte a bâti plufieurs édifices d’un genre femi-
Gothique, mais allez correct. Nous aurons occafion de parler
de lui dans ce recueil en faifant la defcription de quelques
bâtimens qui ont été confiés à fes foins.
(c) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte, en
parlant de l’Eglife de la Sorbonne, du Palais Royal, &c.
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Nous finirons cette defcription en faifant remarquer la (implicite qui régné dans la dé- Maifon de
coration des façades de cet Hôtel, toujours préférable dans un édifice particulier à la genfon.
richeffe des Ordres & à l’étalage des ornemens, qui femblent devoir être réfervés pour
les édifices publics, les monumens facrés & les maifons Royales, maigre l’opinion de
ceux qui prétendent que la fimplicité ne fert en général qu’à montrer la fterilité du
genie de l’Architeéte. Bien loin d’approuver ce fyftême, j’oie au contraire avancer que
l’Art confifte à faire eftimer un bâtiment par les proportions de fon Architeéfure, &
non par la profufion de la Sculpture dont la prodigalité eft inutile, & qui pour la plu-
part n’eft employée que par de médiocres Artiftes. Comme ils ne fe (entent, ni affez
de génie, ni allez de connoiffances des véritables régies de l’Art pour s’attirer le fuffrage
des habiles gens, ils cherchent à éblouir le vulgaire par des compofitions captieufes &
bizarres, au mépris de la nobleffe des formes & des loix de la convenance.
CHAPITRE X.
Defcription de l’Eglise des Prêtres de l’Oratoire, rue J. Honore'.
CETTE Eglife fut commencée (a) en 1616, fur les deffeins de Clement Metefeau (<3), Egiifc des
que le Cardinal de Berrulle, Inflituteur de la Congrégation de l’Oratoire, chargea roXtoire/
de fa conftruétion. Les fautes qu’il fit engagèrent bientôt à lui fubflituer Jacques le Mer-
cier (c), pour les corriger & pour continuer l’ouvrage, qui demeura long-tems imparfait$
car ce ne fut qu’en 1745 qu’on éléva le portail, la tribune qui lui eft adoffée, & le
Maître-Autel, & qu’on y fit quelques embelliffemens dont nous parlerons dans leur
lieu, le tout fur les deffeins du Sieur Caqué, Architecte & Entrepreneur, homme de
beaucoup d’expérience & de capacité.
Vlan de l’Uglùe. Planche première.
Les changemens faits à cette Eglife depuis plufieurs années, le peu d’étendue & de
fidélité du plan que nous en avons dans le recueil de Marot, nous ont engagé à en
graver un nouveau que nous donnons ici. Nous aurions bien voulu de même graver
une nouvelle coupe fur la longueur, l’ancienne étant fort ufée & capable par fon peu
de correction de donner une toute autre idée de ce monument, qui à bien des égards
mérite des éloges, mais la grande quantité de planches que contient ce Volume, & les
engagemens du Libraire avec le Public, n’ont pu nous le permettre.
L’Eglife dont nous parlons, eft compofée d’une grande nef de 32 pieds & demi de
largeur, fur 21 toifes 2 pieds de longueur.
(«t) Nous ne parlons ici que de l’Eglife, & nous ne donnons
point les deffeins de la maifon. Les bâtimens en font peu fpa-
cieux & d’un goût qui tient d’un genre d’Architecture peu
réfléchi. Une cour de moyenne grandeur, quelques grandes
falles, des logemens pour environ quarante Prêtres, des parloirs
& les dépendances néceffaires à une maifon de cette efpece,
en font toute la diftribution. Cette maifon, nommée l’Hôtel du
Bouchage, fut achetée, en 1616, par le Cardinal de Berrulle de
Catherine-Henriette de Lorraine. Elle avoit été acquife auparavant
par le Cardinal François de Joyeuse, & elle fe nommoit alors
l’Hôtel de Montpenfier; en 1594, on la nommoit l’Hôtel LEftre'es,
enfin on affure que ce fut dans une des falles de cette maifon
Le fond de cette nef eft terminé en rond-
qu’Henri IV fut bleffé par Jean Châtel: c’eft du moins ce qu’on
lit dans un regiftre des Archives de l’Hôtel de Ville, quoique
plufieurs Hiftoriens prétendent que ce fut au Louvre. Voyez
les élévations perfpeétives de cette maifon dans les Délices de
Paris, Plan. 102 & 103.
(é) Cet Architecte a bâti plufieurs édifices d’un genre femi-
Gothique, mais allez correct. Nous aurons occafion de parler
de lui dans ce recueil en faifant la defcription de quelques
bâtimens qui ont été confiés à fes foins.
(c) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte, en
parlant de l’Eglife de la Sorbonne, du Palais Royal, &c.