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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. V


CHAPITRE XXX.
Defcription de deux Maisons particulières, bâties rue du Fauxbourg
,f. Honore'.

CES deux Maifons furent bâties, en 1718, pour M. Chevalier de Montigny, Fermier Maifons de
Général, fous le nom de M. fon frere, Préfident au Parlement de Paris, fur les def- w'deC<sX
feins du fieur Grandhomme, Architeéfe & Entrepreneur. Celle qui eft à droite a paffé par gnac’ &c‘
fucceffion à M. le Comte de Stignac, qui a époufé la fille de M. de Montigny 5 l’autre à
gauche, fous le nom de Madame Le Vieux, Sœur du Fermier Général & du Préfident,
à qui elle appartenoit, fut donnée à M. Le Gendre, Fermier Général qui époufa sa
fille, & qui depuis cinq à fix ans, l’a vendue à M. Lerinet, aufli Fermier Général, qui
l’occupe aujourd’hui, & qui y a fait faire des changemens dont nous parlerons en fon
lieu, fur les deffeins de M. Chevotet (a), Architecte du Roi.

Llan du re^de-chaujj'ée. Planche première.

Cette Planche donne le plan général de la diffribution des bâtimens des deux Mai-
fons dont nous venons de parler, féparées feulement par un mur de clôture de neuf
pieds de hauteur, en forte que le grand efpace qu’occupent les deux cours, procure aux
appartemens un air trés-falubre & une lumière fuffifante, ainfi que nous l’avons déjà
remarqué dans le Chapitre XXXI du Premier Volume, page 293. La maifon, cottée A,
de même dimenfion que celle B, eft compofée d’un bâtiment fimple fur la rue, d’une
aîle double dans le retour, & d’un corps-de-logis fimple entre cour & jardin. Elle n’a
point fouffert de changement confidérable depuis fon édification, au contraire de
celle B, dans laquelle M. Perinet, depuis l’acquifition qu’il en a faite, a changé le
grand efcalier qui se voit ici pour le mettre à la place de la faite à manger, afin d’avoir
une antichambre qui précédé les appartemens du côté du jardin, telle qu’on la remar-
que du côté A. Sans cette commodité, ce corps-de-logis étant fimple, on feroit obligé
d’avoir des antichambres dans la principale enfilade, comme on l’a pratiqué en B, ce
qu’il faut éviter abfolument. Voyez aufli, dans la Planche V. de ce Chapitre, l’ancienne
élévation en aîle du côté de la cour, qui comparée avec la Planche IV, fait voir que
non-feulement il en réfulte un bien réel pour la diffribution, mais aufli que la déco-
ration extérieure, en général, fait un meilleur effet, ces deux façades étant aujourd’hui
aflez femblables & placées vis-à-vis l’une de l’autre.
La grandeur de l’échelle de ces plans, l’indication des pièces & la fimplicité de leur
diffribution nous difpenferont d’entrer dans un plus long détail. Nous remarquerons
feulement ici que les pièces des Maîtres font d’une proportion allez heureufe, que les
départemens des Domeffiques font commodes, & que s’il refte quelque chofe à défirer
dans ces deux maifons, c’eft d’avoir des baffe-cours plus fpacieufes, plus aérées, & qui
ayent des dégagemens fur la rue5 précaution que nous avons déjà recommandée plus

(<?) M. Chevotet, de la première Claffe de l’Académie
Royale d’Architecture, eft un de nos célébrés Architectes.
Non-feulement il s’eft acquis une grande expérience dans l’art
de bâtir, mais il poffede les parties les plus néceffaires à un
Architecte, telles que la décoration des déhors & celle des de-
dans, la diffribution des appartemens, celle des jardins, &c.
Ces connoiffances diverfes, jointes à la probité la plus exacte.

lui ont attiré la confiance d’une infinité de perfonnes du pre-
mier Ordre. Nous n’entrerons point ici dans le détail des bâ-
timens que cet Architecte a fait éléver, fa modeftie nous em-
pêche d’en faire l’éloge ; nous réfervons cet aveu public
lorfque nous trouverons occafion dans ce Recuil de préfenter
à nos Leéteurs quelques-uns <ies ouvrages de cet excellent
Artifte.
 
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