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ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. V

CHAPITRE XVIII.

Defcription d’une Madon fixe rue de Richelieu, près le Boulevard.

Maifon rue E T T E maifon a été connue long-tems fous le nom d’Hôtel Des Chiens,- elle fut
heu.Rlche bâtie vers 1710, fur les deffeins du fieur Levé (a), Archite&e. Elle appartient
aujourd’hui à M. le Marquis de Creil, Gouverneur de Thionville, en Flandres, qui l’a
louée depuis environ neuf ans pour en faire les écuries de Madame la Dauphine. Le
principal corps-de-logis au rez-de-chauffée eft occupé par M. le Comte de Mailly, Pre-
mier Ecuyer de cette Princclfe, & Lieutenant Général des Armées du Roi : au premier
étage, eft l’appartement de Madame la Comteffe, fon Epoufe.
Vlan du re^de-chauflée. Planche première.
Cette Planche ne donne que le plan du principal corps-de-logis, celui de la grande
cour & quelques dépendances : les baffe-cours qui font à gauche ne font point expri-
mées ici, étant bâties affez irrégulièrement5 nous dirons feulement qu’elles contiennent
environ douze remifes & des écuries pour 40 chevaux, y compris celles qui fe remar-
quent dans cette Planche.
Les appartemens du principal corps-de-logis font diffribués doubles, entre cour &
jardin, & décorés avec quelque magnificence. Le grand efcalier, placé à gauche, eft
vafte & bien terminé dans fa partie fupérieure. Ce corps-de-logis a deux étages & une
manfarde, les ailes de la cour n’en ont qu’un formant terraffe, & font décorées d’arcades
couronnées d’une baluftrade d’une compofition qui n’eft pas fans mérite.
On n’avoit point gravé le plan du premier étage, & comme il eft diftribué fur les
mêmes murs de refends que le principal corps-de-logis au rez-de-chauffée, nous n’avons
pas crû devoir le donner ici, non plus que les jardins, qui d’ailleurs font fort peu de
chofe & mal entretenus.

Llévations du cbté de la cour & du coté du jardin.
Planche II.

Les décorations des façades font fort fimples : deux étages & une manfarde en déter-
minent la hauteur. Les croifées pêchent contre les régies de la proportion, dont il n’eft
pas permis de s’écarter dans quelque efpece de bâtiment que ce" foit, ainfi que nous
l’avons déjà obfervé; d’ailleurs les tables affrétées dans les trumeaux, les corps de refend
trop fveltes, & les parties anguleufes des avant-corps qui terminent l’élévation du côté
de l’entrée, préfentent une Architeéiure peu refléchie. Nous remarquerons cependant
que les profils de ces façades paroiffent d’aflez bon goût fur le lieu, ce qui fuppofe
quelque théorie dans l’Architeéiej mais l’exécution de ce bâtiment en général eft fi
médiocre, qu’elle annonce peu d’expérience, & fa conftruétion, quoique folide, laiffe
entrevoir la négligence de l’appareil.

(<«) Cet Architecte eft peu connu, nous le croyons éléve
de M. DuUin. Il a bâti à Paris plusieurs maifons affez confidé-
rables, entr’autres, vers 1707, l’Hôtel du Duc d’Antin, pour
François Mauricet de la Cour, connu tous le nom de De la Cour
des Chiens, fameux Traitant. Cet Hôtel eft vafte, mais fitué
de maniéré qu’il a porté long-tems le nom d’HoW de Travers.
En 1710, le Roi, créancier de Mauricet, prit cet Hôtel en

payement, & en 1712, il le céda à M. le Comte de Touloufe.
Ce Prince le vendit en 1713, à Fouis Antoine Pardaillan de Gon-
drin, Duc d’Antin, qui y fit faire des augmentations confidé-
rables. C’eft aujourd’hui M. Paris de Montmartel qui occupe
cet Hôtel. Nous n’en donnons point les deffeins dans ce
Recueil, à caufe de fon irrégularité ; les jardins cependant ont
des beautés qui méritent quelque attention.
 
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