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https://doi.org/10.11588/diglit.22056#0256
I 24
ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. V
Egiife de tifpice. Au-deflus s’élève un Ordre de pilaftres Corinthiens, dont les chapiteaux ne font
Roch' pas encore fculptés. Cet Ordre eft couronné d’un entablement d’un profil allez médiocre 5
au-deflus eft un chéneau de plomb, &c.
A l’égard de celui du côté de la rue neuve S. Roch, il eft compofé de deux Ordres
d’Architeélure, l’un Dorique, l’autre Ionique. Les chapiteaux de celui-ci font d’une
compofition plus finguliere que belle & imitent trop la menuiferie. Au-deffus régné
une corniche architravée d’un allez beau profil & couronnée d’un fronton triangulaire5
l’Ordre Dorique eft diftribué avec beaucoup d’exaétitude, aufti a-t’on évité les accou-
plemens. D’ailleurs fa corniche eft fans mutules, ni denticules, & eft profilée très-
camus. La frife eft néanmoins enrichie de triglifes & de métopes bien fimétriques. Enfin
cet Ordre, quoique peu févére, n’eft pas fans mérite, & nous n’héfiterons pas d’avancer
qu’à certains égards, il nous paroît préférable, malgré fa fimplicité, à toute la richelfe
du frontifpice principal de cette Egiife.
CHAPITRE XXVI.
Dejcription de l’Hôtel de Nouilles, rue S. Honore'.
Hôtel de ET Hôtel fut bâti, fur les delfeins de M. De Laflurance (a\ pour Henri Puflort,
vailles, Confeiller d’Etat, Oncle du célébré M. Colbert. A fa mort, en 1697, ce fut Pierre
Vincent Bertin, Receveur général des parties cafuelles, qui l’acheta. Après le décès de ce
dernier, arrivé en 1711, fes héritiers le vendirent à Adrien Maurice, Duc de Houilles, Ma-
réchal de France, qui l’occupe aujourd’hui, & qui y a fait faire quelques changemens
dans les bâtimens, & replanter à neuf le jardin, fur les delfeins de M. Charpentier, Ar-
chitecte (<£).
Plan du re^de-chaujjee. Planche première.
Cet Hôtel eft peut-être un des plus grands bâtimens que nous ayons à Paris dans ce
genre, fans excepter l’Hôtel de Touloufe, celui de Soubife, & même celui de Louvois,
dont nous avons parlé précédemment. De grandes pièces magnifiquement décorées,
ornées de tableaux & richement meublées, compofent les principaux appartemens du
rez-de-chaufiée, diftribués dans un corps-de-logis femi-double entre cour & jardin. Du
côté de la rue font difpofées les dépendances de ce vafte Hôtel, auffi-bien qu’aux deux
côtés de la grande cour. Sur la droite eft un bâtiment particulier, nommé le petit Hôtel
de Noailles, dans lequel, au rez-de-chaufiée, fe trouve un appartement privé qui com-
munique au grand Hôtel. Quelques obfervations que nous allons faire, donneront à
connoître les parties qui peuvent être admifes dans la diftribution en général, & celles
(zz) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte, T. I.
pag. 233. Not. a.
(é) Jean Charpentier naquit en Brie, en 17.... Indépen-
damment de l’Hôtel de Noailles dont nous parlons, & où il
a fait, depuis 1740, des augmentations allez confidérables,
telles que les jardins qui ont été plantés à neuf, la Chapelle au
rez-de-chauffée, le cabinet qui la précédé, &c, cet Architecte
a fait éléver, en 1750, un bâtiment, rue neuve S. Roch, dont
la première pierre futpofée le 19 Octobre de la même année,
& qui fut entièrement fini en 1752; fans compter plufieurs
excellens projets pour cette Paroiffe, qui s’exécuteront dans la
fuite; une autre maifon particulière dans la rue S. Honoré,
vis-à-vis l’Oratoire, &c. Cet Architeéte a prouvé auffi fon ex-
périence & fa capacité dans les mécaniques par un moulin à
bled d’une conftruCtion finguliere, qu’il a fait exécuter pour
M. le Maréchal de Noailles, à fa terre de Maintenon, avec tout
le fuccès imaginable. Il a de même donné des preuves de fon
bon goût pour la décoration intérieure dans les revêtiflemens
de feize appartemens de Maître, qu’il a fait conftruire à neuf
pour M. le Due de Ha Vadiere, dans fon Château de Champ,
dont nous parlerons dans le fixieme Volume de ce Recueil.
ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. V
Egiife de tifpice. Au-deflus s’élève un Ordre de pilaftres Corinthiens, dont les chapiteaux ne font
Roch' pas encore fculptés. Cet Ordre eft couronné d’un entablement d’un profil allez médiocre 5
au-deflus eft un chéneau de plomb, &c.
A l’égard de celui du côté de la rue neuve S. Roch, il eft compofé de deux Ordres
d’Architeélure, l’un Dorique, l’autre Ionique. Les chapiteaux de celui-ci font d’une
compofition plus finguliere que belle & imitent trop la menuiferie. Au-deffus régné
une corniche architravée d’un allez beau profil & couronnée d’un fronton triangulaire5
l’Ordre Dorique eft diftribué avec beaucoup d’exaétitude, aufti a-t’on évité les accou-
plemens. D’ailleurs fa corniche eft fans mutules, ni denticules, & eft profilée très-
camus. La frife eft néanmoins enrichie de triglifes & de métopes bien fimétriques. Enfin
cet Ordre, quoique peu févére, n’eft pas fans mérite, & nous n’héfiterons pas d’avancer
qu’à certains égards, il nous paroît préférable, malgré fa fimplicité, à toute la richelfe
du frontifpice principal de cette Egiife.
CHAPITRE XXVI.
Dejcription de l’Hôtel de Nouilles, rue S. Honore'.
Hôtel de ET Hôtel fut bâti, fur les delfeins de M. De Laflurance (a\ pour Henri Puflort,
vailles, Confeiller d’Etat, Oncle du célébré M. Colbert. A fa mort, en 1697, ce fut Pierre
Vincent Bertin, Receveur général des parties cafuelles, qui l’acheta. Après le décès de ce
dernier, arrivé en 1711, fes héritiers le vendirent à Adrien Maurice, Duc de Houilles, Ma-
réchal de France, qui l’occupe aujourd’hui, & qui y a fait faire quelques changemens
dans les bâtimens, & replanter à neuf le jardin, fur les delfeins de M. Charpentier, Ar-
chitecte (<£).
Plan du re^de-chaujjee. Planche première.
Cet Hôtel eft peut-être un des plus grands bâtimens que nous ayons à Paris dans ce
genre, fans excepter l’Hôtel de Touloufe, celui de Soubife, & même celui de Louvois,
dont nous avons parlé précédemment. De grandes pièces magnifiquement décorées,
ornées de tableaux & richement meublées, compofent les principaux appartemens du
rez-de-chaufiée, diftribués dans un corps-de-logis femi-double entre cour & jardin. Du
côté de la rue font difpofées les dépendances de ce vafte Hôtel, auffi-bien qu’aux deux
côtés de la grande cour. Sur la droite eft un bâtiment particulier, nommé le petit Hôtel
de Noailles, dans lequel, au rez-de-chaufiée, fe trouve un appartement privé qui com-
munique au grand Hôtel. Quelques obfervations que nous allons faire, donneront à
connoître les parties qui peuvent être admifes dans la diftribution en général, & celles
(zz) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte, T. I.
pag. 233. Not. a.
(é) Jean Charpentier naquit en Brie, en 17.... Indépen-
damment de l’Hôtel de Noailles dont nous parlons, & où il
a fait, depuis 1740, des augmentations allez confidérables,
telles que les jardins qui ont été plantés à neuf, la Chapelle au
rez-de-chauffée, le cabinet qui la précédé, &c, cet Architecte
a fait éléver, en 1750, un bâtiment, rue neuve S. Roch, dont
la première pierre futpofée le 19 Octobre de la même année,
& qui fut entièrement fini en 1752; fans compter plufieurs
excellens projets pour cette Paroiffe, qui s’exécuteront dans la
fuite; une autre maifon particulière dans la rue S. Honoré,
vis-à-vis l’Oratoire, &c. Cet Architeéte a prouvé auffi fon ex-
périence & fa capacité dans les mécaniques par un moulin à
bled d’une conftruCtion finguliere, qu’il a fait exécuter pour
M. le Maréchal de Noailles, à fa terre de Maintenon, avec tout
le fuccès imaginable. Il a de même donné des preuves de fon
bon goût pour la décoration intérieure dans les revêtiflemens
de feize appartemens de Maître, qu’il a fait conftruire à neuf
pour M. le Due de Ha Vadiere, dans fon Château de Champ,
dont nous parlerons dans le fixieme Volume de ce Recueil.