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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 6.1869

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[Mémoires]
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Siffer, Jér. Ans.: Notice sur diverses antiquités découvertes à Gumbrechtshofen et particulièrement sur un cimetière à ustion, sur une villa romaine, sur plusiers statues équestres et sur deux sculptures attestant la viticulture dans cette région sous le Romains
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https://doi.org/10.11588/diglit.19864#0140

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de largeur, trouvée à Niederbronn vers 1768, et figurant un cavalier traî-
nant à sa suite un ennemi vaincu, se voit depuis longtemps au musée des
antiques de Strasbourg. Le cavalier tourne la tête en arrière; il porte les
cheveux courts; il est vêtu de la casaque romaine; de la main gauche, il
dirige son cheval, et de la main droite il tient le manche d'une hache qu'il
porte sur l'épaule. Le captif, qui semble se débattre, est attaché à la queue
du coursier, lancé à toute bride.

Deux autres statues équestres, que j'ai décrites dans de précédentes
notices, citées dans le Bulletin, tome Ier, p. 87, et tome II, p. 218, ont été
retrouvées, l'une, en 1846, dans la forêt de Haguenau, au canton de
Metzeleck, près d'Escbbach; l'autre, en 1842, à Oberbronn, au lieu appelé
Rittersberg.

Ce genre de monuments paraît avoir été particulier aux Romains dans
cette partie de la Gaule. Le peuple-roi les élevait à la gloire d'un vainqueur,
en l'honneur d'un prince, d'un chef militaire, d'un grand capitaine, ou en
mémoire d'un événement mémorable. Quelques-uns y voient l'apothéose
d'un empereur; d'autres, un simple combat de guerrier à guerrier. En tous
cas, ces trophées identiques pour l'idée de fond, et quasi uniformes dans
l'exécution, étaient destinés à conserver à la postérité le souvenir, soit de
conquêtes, soit d'expéditions glorieuses. Peut-être faudra-t-il conclure de
leur présence à une victoire décisive remportée en ces lieux. Quoi qu'il en
soit, ces sculptures, à mon sens, prouvent une fois de plus que des soldats
légionnaires se partageaient cette partie de la province avec les habitants
indigènes. A n'en plus douter, cette contrée formait, du temps des Romains,
un point militaire très-important.

En 1833, lors de la démolition de l'ancienne église de Gumbrechtshofïén,
on rencontra, enfoui dans les fondements, un tronçon d'une colonne can-
nelée de lm,20 en diamètre, avec plusieurs fragments de pierres taillées
d'origine romaine. Ces débris ont été réemployés comme biocailles dans la
nouvelle église, élevée sur l'emplacement de l'ancienne; les archéologues
à venir trouveront donc encore matière à exercer leur sagacité, lorsque,
au bout d'une série de siècles, il deviendra nécessaire de bouleverser la
nouvelle construction. La collection archéologique de M. le docteur Schnœ-
ringer comprend trois morceaux de sculptures qui sont sortis des mêmes
fondements et dont voici une courte indication :

1° Une tête sculptée de grandeur naturelle, représentant la face d'un
personnage masculin, aux cheveux bouclés, les yeux fermés, et portant
barbe et moustaches. Est-ce Morphée qui paraît sur les monuments, sous
la figure d'un vieillard barbu?
 
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