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[Mémoires]
DOI article:Spach, Louis Adolphe: Origine des villes et des châteaux dans le sud-ouest de l'Allemagne
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19864#0254
— 453 —
Il en est de même des chaussées anciennes, construites d'après un
plan saisissable, connexes avec l'établissement des châteaux et des villes.
Certes, les Germains n'ont point tracé, n'ont point construit ces routes.
Ce sont des chaussées romaines, tracées d'après un plan stratégique. Tout
le pays, toutes les vallées, tous les vallons depuis le Rhin, le Neckar, le
Danube, jusqu'au fond de la Forêt-Noire, étaient protégés par des forts,
reliés entre eux par des tours à signaux, véritables lignes télégraphiques
d'alors.
Le système de défense romaine consistait dans l'établissement : 1° de
villes (urbes, oppida); 2° de forts (castra, castella); 3° de villages (villœ);
4° de chaussées.
Les villes étaient construites d'après le système des camps. Ces derniers
étaient ou stables (stativa castra), ou camps d'été (castra œstiva), ou
d'hiver (hiberna), ou de simples retranchements élevés pour un usage et
séjour temporaires (mansiones).
Les castra stativa, entourés deprœtexlurœ; postes avancés, servaient à
recueillir de grandes masses de troupes qui n'auraient peut-être point
trouvé place dans le camp principal. On les plaçait soit dans la plaine, soit
sur le penchant des montagnes.
Au haut des montagnes, il n'y a que des castels (castella).
Les speculœ servaient à transmettre les signaux. — Notons, de suite, en
passant, que «des castels romains dérivent nos châteaux du moyen âge».
Les castra ou camps étaient carrés la plupart du temps; ils avaient
quatre portes et quatre quartiers. Leurs dimensions variaient; le long des
chaussées et des fleuves, on en rencontre souvent de trois lieues en trois
lieues.
Le castel du camp était placé en dehors de l'enceinte, sur un terrain
élevé, et servait de résidence au commandant.
Dans les camps légionnaires, qui devinrent le noyau des villes, le cas-
tel, au contraire, était dans l'enceinte même. Toutes les hauteurs envi-
ronnantes, qui auraient pu dominer le camp, étaient occupées par des
«prœtexturœ» ou forts avancés, qui correspondaient quelquefois par
des souterrains. Le terme de castrum ou de castra est donc applicable
à toute une série, à tout un système de forts connexes; le castrum, en
un mot, correspond à la cité fortifiée moderne, le castel à la citadelle,
les prœtexturœ aux bastions et forts avancés.
Dans les colonies militaires ou les municipes, le prétoire, c'est-à-dire
le siège du commandant, la citadelle était au centre delà ville. Les quatre
portes du camp y étaient remplacées par quatre forts intérieurs. Dans
Il en est de même des chaussées anciennes, construites d'après un
plan saisissable, connexes avec l'établissement des châteaux et des villes.
Certes, les Germains n'ont point tracé, n'ont point construit ces routes.
Ce sont des chaussées romaines, tracées d'après un plan stratégique. Tout
le pays, toutes les vallées, tous les vallons depuis le Rhin, le Neckar, le
Danube, jusqu'au fond de la Forêt-Noire, étaient protégés par des forts,
reliés entre eux par des tours à signaux, véritables lignes télégraphiques
d'alors.
Le système de défense romaine consistait dans l'établissement : 1° de
villes (urbes, oppida); 2° de forts (castra, castella); 3° de villages (villœ);
4° de chaussées.
Les villes étaient construites d'après le système des camps. Ces derniers
étaient ou stables (stativa castra), ou camps d'été (castra œstiva), ou
d'hiver (hiberna), ou de simples retranchements élevés pour un usage et
séjour temporaires (mansiones).
Les castra stativa, entourés deprœtexlurœ; postes avancés, servaient à
recueillir de grandes masses de troupes qui n'auraient peut-être point
trouvé place dans le camp principal. On les plaçait soit dans la plaine, soit
sur le penchant des montagnes.
Au haut des montagnes, il n'y a que des castels (castella).
Les speculœ servaient à transmettre les signaux. — Notons, de suite, en
passant, que «des castels romains dérivent nos châteaux du moyen âge».
Les castra ou camps étaient carrés la plupart du temps; ils avaient
quatre portes et quatre quartiers. Leurs dimensions variaient; le long des
chaussées et des fleuves, on en rencontre souvent de trois lieues en trois
lieues.
Le castel du camp était placé en dehors de l'enceinte, sur un terrain
élevé, et servait de résidence au commandant.
Dans les camps légionnaires, qui devinrent le noyau des villes, le cas-
tel, au contraire, était dans l'enceinte même. Toutes les hauteurs envi-
ronnantes, qui auraient pu dominer le camp, étaient occupées par des
«prœtexturœ» ou forts avancés, qui correspondaient quelquefois par
des souterrains. Le terme de castrum ou de castra est donc applicable
à toute une série, à tout un système de forts connexes; le castrum, en
un mot, correspond à la cité fortifiée moderne, le castel à la citadelle,
les prœtexturœ aux bastions et forts avancés.
Dans les colonies militaires ou les municipes, le prétoire, c'est-à-dire
le siège du commandant, la citadelle était au centre delà ville. Les quatre
portes du camp y étaient remplacées par quatre forts intérieurs. Dans