DOI Heft:
Mittheilungen / Mémoires
DOI Artikel:Seyboth, Adolphe: Une sculpture du quiniziéme siècle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24723#0140
UNE SCULPTURE DU QUINZIÈME SIÈCLE.
(Procès-Verbaux, p. 165 et 192.)
Il y a quelques mois, le hasard nous fit découvrir, dans un jardin atte-
nant au n° 49 de la route de Colmar, en face de la propriété dite Scha-
chenmühl, une stèle d’environ 3 mètres de haut, dont la décoration pré-
sente tous les caractères de l’art statuaire de la deuxième moitié du
quinzième siècle.
Sous une plate-forme cintrée, formant dais, garnie de créneaux et sup-
portée par des corbelets finement sculptés, s’avance en saillie un édicule
également crénelé et flanqué de deux tourelles d’angle en encorbellement.
Sur ces tourelles, mais hors de proportion avec elles, se tiennent, vus à
mi-corps, deux hommes d’armes, revêtus de l’armure de plates, coiffés
de la salade, ceints de l’épée, et se disposant à lancer d’énormes pierres
contre quelque assaillant. Sous la corniche crénelée règne une arcature
de style gothique tardif, et qui forme lambrequin. Le corps de l’édicule
principal s’amortit dans un second encorbellement, que soutient un aigle
au vol éployé, tenant, des serres et du bec, l’écu de la ville de Strasbourg.
Ce dernier motif forme cul-de-lampe sur un pilastre flanqué de deux colon-
nettes engagées, dont la base est ornée de cannelures torses.
Le style du monument, les détails du costume, l’attitude expressive des
deux personnages, nous reportent à l’époque précise où une certaine ten-
dance réaliste, importée des Pays-Bas, commença à se manifester dans la
statuaire de nos contrées.
Or, à cette même époque, en 1464, le très fameux sculpteur Nicolas
de Leyen (Lœwen, Louvain?), se faisait inscrire dans le Bürgerbuch de
Strasbourg. L’Allmendbuch de 1466, conservé aux Archives municipales,
nous le montre habitant le n° 111 (actuel) de la Grand’rue, et payant à la
ville un loyer annuel pour une partie du communal qui s’étend devant sa
maison et qu’il utilise comme chantier en y plaçant ses pierres de taille.
Au même dépôt d’archives, nous rencontrons, sous la date de 14641, une
lettre réversale sur parchemin, émanée du sculpteur et munie encore d’un
fragment de son sceau. Une circonstance fortuite permet aujourd’hui de
t. Archives municipales, G U P u. 35, 37.
(Procès-Verbaux, p. 165 et 192.)
Il y a quelques mois, le hasard nous fit découvrir, dans un jardin atte-
nant au n° 49 de la route de Colmar, en face de la propriété dite Scha-
chenmühl, une stèle d’environ 3 mètres de haut, dont la décoration pré-
sente tous les caractères de l’art statuaire de la deuxième moitié du
quinzième siècle.
Sous une plate-forme cintrée, formant dais, garnie de créneaux et sup-
portée par des corbelets finement sculptés, s’avance en saillie un édicule
également crénelé et flanqué de deux tourelles d’angle en encorbellement.
Sur ces tourelles, mais hors de proportion avec elles, se tiennent, vus à
mi-corps, deux hommes d’armes, revêtus de l’armure de plates, coiffés
de la salade, ceints de l’épée, et se disposant à lancer d’énormes pierres
contre quelque assaillant. Sous la corniche crénelée règne une arcature
de style gothique tardif, et qui forme lambrequin. Le corps de l’édicule
principal s’amortit dans un second encorbellement, que soutient un aigle
au vol éployé, tenant, des serres et du bec, l’écu de la ville de Strasbourg.
Ce dernier motif forme cul-de-lampe sur un pilastre flanqué de deux colon-
nettes engagées, dont la base est ornée de cannelures torses.
Le style du monument, les détails du costume, l’attitude expressive des
deux personnages, nous reportent à l’époque précise où une certaine ten-
dance réaliste, importée des Pays-Bas, commença à se manifester dans la
statuaire de nos contrées.
Or, à cette même époque, en 1464, le très fameux sculpteur Nicolas
de Leyen (Lœwen, Louvain?), se faisait inscrire dans le Bürgerbuch de
Strasbourg. L’Allmendbuch de 1466, conservé aux Archives municipales,
nous le montre habitant le n° 111 (actuel) de la Grand’rue, et payant à la
ville un loyer annuel pour une partie du communal qui s’étend devant sa
maison et qu’il utilise comme chantier en y plaçant ses pierres de taille.
Au même dépôt d’archives, nous rencontrons, sous la date de 14641, une
lettre réversale sur parchemin, émanée du sculpteur et munie encore d’un
fragment de son sceau. Une circonstance fortuite permet aujourd’hui de
t. Archives municipales, G U P u. 35, 37.