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2 MONUMENT DE NINIVE.

puissants. En attendant je me bornai à recueillir tous les petits objets d'antiquité qui me
paraissaient offrir de l'intérêt, et je pris des renseignements afin de me déterminer sur
le choix d'un lieu favorable à des recherches sérieuses.

Je ne fus pas aussi heureux dans mes acquisitions d'antiquités que j'aurais pu l'espérer
d'après le rapport de M. G. Rich, résident de la Compagnie des Indes à Bagdad, qui à
deux reprises avait visité Mossul. Cet exact et savant observateur avait eu le bonheur
d'acheter dans ce pays plusieurs objets intéressants, et je me représentais en conséquence
cette localité comme une mine féconde; mais un séjour de plusieurs années m'a conduit à une
conclusion différente. M. Rich venant le premier sur ce sol encore vierge, avait pu récol-
ter à la fois tout ce que, pendant de longues années, le hasard avait réuni dans les mains
des habitants, et l'on n'en doit rien conclure au sujet de l'abondance réelle des objets
d'antiquité que l'on peut trouver dans les environs de Mossul. Pour moi, à l'exception de
quelques fragments de briques et de poteries, je n'ai rien pu récolter en fait d'antiquités
certainement indigènes, si je puis m'expnmer ainsi; et comme, pour m'en procurer, je n'ai
épargné ni soins ni dépenses, j'ai quelque raison de croire qu'elles ne sont pas communes.
Les cylindres en particulier, ces reliques assyriennes si curieuses à cause des emblèmes
dont elles sont couvertes, sont fort rares à Mossul; et de tous ceux qui tombèrent entre
mes mains, pas un seul, à ma connaissance, n'avait été trouvé sur le territoire de Ninive.
Tous ceux dont j'ai pu suivre la trace, et c'est le plus grand nombre, avaient été apportés
de Bagdad, et par conséquent de Babylone ou des environs. Le lieu de provenance des
autres m'est resté inconnu. Je puis en dire autant des cachets assyriens; ils viennent
presque tous de Bagdad. On verra plus tard que cette rareté des petits objets d'antiquité a
été confirmée par les recherches que j'ai faites à Ninive et à Khorsabad, puisque pendant
toute la durée des fouilles on n'a pas rencontré un seul cylindre. Je fais cette remarque,
parce que l'on pouvait difficilement s'attendre à ce fait, qui modifiera peut-être les opi-
nions reçues au sujet de la patrie réelle de ces pierres gravées mythologiques.

Le succès des informations que je pris, dans le but de trouver un endroit convenable
pour y faire des fouilles, ne fut pas plus encourageant, et les rapports des habitants ne me
fournirent à cet égard rien de précis. Le lieu qui semblait offrir le plus de chances de succès,
et auquel je dus naturellement penser d'abord, était le monticule sur lequel est bâti le
village de Niniouah, dernier reste de la ville immense dont il a conservé le nom; car avant
moi M. Rich y avait vu des murailles souterraines couvertes d'inscriptions cunéiformes, et
cet indice n'était pas à négliger; mais le nombre et l'importance des maisons qui couvrent ce
monticule ne me permettaient pas d'y faire des recherches, repoussées d'ailleurs par les
préjugés religieux des habitants. Là, en effet, est bâtie la mosquée de Nabi-Younès, qui
d'après les traditions locales renferme, comme son nom l'indique, le tombeau du pro-
phète Jonas, et le sol en est regardé comme sacré.

Je dus donc chercher un autre emplacement; mais rien ne pouvait me guider avec
quelque certitude, dans le vaste espace couvert de traces d'anciens édifices, qui s'étend
 
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