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Marmottan, Paul: Sur Mme L. Kugler et François Soiron peintres en email
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.19307#0106
— 98 —
ces boîtes à musique ou pour ces tabatières en or ciselé
aux couvercles ornés de peintures précieuses et de
prix que les amateurs se disputent aujourd’hui et dont
les sujets sont pour la plupart non signés.
Originaire de Genève, comme maint autre peintre
sur émail, — tels par exemple les Counis et Abraham
Constantin, ses contemporains, — devenu Français en
1798 lors de l’annexion de la république de Genève à
la France, François Soiron habitait Paris sous l’Em-
pire, 48, rue de Bondy. Il y trouva des commandes,
notamment le Portrait de Denon (Salon de 1806). Puis
il laissa la plume à sa femme en 1809, 1810 et 1811
parce qu’il était infirme et déjà âgé, que sa dignité
rebutait à l’idée de solliciter personnellement, et qu’il
était atteint d’une maladie qui devait le conduire au
tombeau trois ans plus tard.
Dans le même ordre d’idées, nous sommes heureux
de commencer notre communication par une lettre
inédite de la veuve d’un autre grand peintre sur émail
du même temps : Louise Kugler, qui habitait Paris,
n° 671, rue Neuve-des-Mathurins.
Nos documents, au nombre de sept, sont adressés
les premiers au comte Daru, intendant général de la
Couronne, le quatrième et le cinquième au comte de
Montesquiou par le ministre de l’Intérieur, enfin les
deux derniers par Mme Soiron à ce même ministre.
Mme Louise Kugler était elle-même peintre sur
émail et élève de son mari M. Weyler. Ce dernier,
membre de l’Académie de Saint-Luc, avait exposé en
1774 un Sacrifice à l’Amour, peint sur émail, et qui
fut son morceau de réception. Il avait été chargé par
le gouvernement en 1785 de fixer sur émail les por-
traits des hommes célèbres, et il avait obtenu un grand
succès avec ses émaux et portraits au pastel. Sa mort
prématurée avait interrompu une carrière qui s’an-
nonçait brillante.
ces boîtes à musique ou pour ces tabatières en or ciselé
aux couvercles ornés de peintures précieuses et de
prix que les amateurs se disputent aujourd’hui et dont
les sujets sont pour la plupart non signés.
Originaire de Genève, comme maint autre peintre
sur émail, — tels par exemple les Counis et Abraham
Constantin, ses contemporains, — devenu Français en
1798 lors de l’annexion de la république de Genève à
la France, François Soiron habitait Paris sous l’Em-
pire, 48, rue de Bondy. Il y trouva des commandes,
notamment le Portrait de Denon (Salon de 1806). Puis
il laissa la plume à sa femme en 1809, 1810 et 1811
parce qu’il était infirme et déjà âgé, que sa dignité
rebutait à l’idée de solliciter personnellement, et qu’il
était atteint d’une maladie qui devait le conduire au
tombeau trois ans plus tard.
Dans le même ordre d’idées, nous sommes heureux
de commencer notre communication par une lettre
inédite de la veuve d’un autre grand peintre sur émail
du même temps : Louise Kugler, qui habitait Paris,
n° 671, rue Neuve-des-Mathurins.
Nos documents, au nombre de sept, sont adressés
les premiers au comte Daru, intendant général de la
Couronne, le quatrième et le cinquième au comte de
Montesquiou par le ministre de l’Intérieur, enfin les
deux derniers par Mme Soiron à ce même ministre.
Mme Louise Kugler était elle-même peintre sur
émail et élève de son mari M. Weyler. Ce dernier,
membre de l’Académie de Saint-Luc, avait exposé en
1774 un Sacrifice à l’Amour, peint sur émail, et qui
fut son morceau de réception. Il avait été chargé par
le gouvernement en 1785 de fixer sur émail les por-
traits des hommes célèbres, et il avait obtenu un grand
succès avec ses émaux et portraits au pastel. Sa mort
prématurée avait interrompu une carrière qui s’an-
nonçait brillante.