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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1918-1919(1919)

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Brière, Gaston: Notes sur des tableaux conservés au Musée du Val-de-Grace par Latinville, Ch. Meynier, H. Vernet, Mlle de Saint-Omer, J. Rigo, etc.
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https://doi.org/10.11588/diglit.19306#0050

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— 44 —

du grand tableau exposé par l’artiste au Salon de 1812
(n° 645) et destiné à la décoration d’une salle du Sénat
conservateur. La notice du livret de 1812 est amusante à
transcrire par le commentaire du sujet et comme spécimen
de flatterie officielle : « L’Empereur, après avoir passé le
Danube, trouve sur le bord de ce fleuve un groupe de
soldats dont on faisait le pansement. Ils en étaient
inquiets, l’ayant perdu de vue; aussitôt qu’ils l’aper-
çoivent, ils s’échappent des mains des chirurgiens, ou-
blient tout à coup leurs blessures et, transportés de joie,
ils l’appellent leur père, leur ange tutélaire, leur vengeur. »
On juge de la véracité d’une pareille scène! Dans la vaste
composition aux nombreux personnages imaginée par
Meynier, les officiers de santé nous paraissent les mor-
ceaux les plus intéressants et non les blessés à demi dévê-
tus dans leur gesticulation déclamatoire et forcenée. Le
portrait du chirurgien en chef de la Garde impériale ainsi
que ceux de plusieurs de ses aides sont excellents. L’Em-
pereur, accompagné de Berthier, placé au second plan,
est moins vigoureusement peint que les chirurgiens. Le
paysage est assez conventionnel et terne; dans l’esquisse,
au contraire, la couleur est vive et la vue du large fleuve
baigné des rayons d’un soleil couchant doré offre un joli
morceau de peinture, d’une fraîcheur imprévue.

Il peut être utile d’indiquer que la grande toile placée
au Musée historique de Versailles (n° 1746 du Catalogue,
par E. Soulié, t. Il) a subi, comme nombre de peintures
de cette époque encastrées aux parois des salles, soit
du rez-de-chaussée de l’aile du midi, soit du premier
étage de l’aile du nord, un traitement barbare. Deux
bandes de toile ont été collées latéralement afin d’agran-
dir la peinture primitive, et des personnages ont été ajou-
tés sur ces additions. La composition est ainsi déformée
et les silhouettes supplémentaires répétant maladroite-
ment les figures de Meynier semblent des caricatures des
modèles1. Ce procédé, trop souvent mis en œuvre lors de

1. Les dimensions actuelles sont : haut. : 4m73; larg. : 5m2g.

Oubliant les additions, M. F. Benoît reproche à Meynier la
monotonie de sa composition : « Dans le « Napoléon à l’île
 
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