DOI issue:
No 1 (1901)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0015
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
ÉGLISE DE BOUGIVAL. MAITRE-AUTEL.
(L. Magnej architecte, R. de St-Marceaux, statuaire.)
NOS EXPOSITIONS
AUJOURD'HUI s’est ouverte,dans nos musées,
l’exposition des œuvres de M. Lucien Magne,
architecte, inspecteur général des monuments his-
toriques de France, professeur à l’Ecole des Beaux-
Arts”et au Conservatoire des Arts et Métiers, à
Paris.
Cette exposition devait, dans le principe, se
borner à l’ensemble décoratif de l’église de Bougi-
val, près Paris. L’œuvre nous avait été signalée
par l’un de nos collaborateurs, M. Hector Colard,
lequel avait été frappé de voir comment, dans cette
église du xne siècle, l'artiste moderne, au lieu de
s’enfermer, sous prétexte d’unité, dans un style
d’emprunt, s’était abandonné simplement à son
sentiment personnel et avait réalisé une concep-
tion décorative qui, par le seul
lait qu’elle était sincère et
vraie, ne pouvait détonner avec
l’œuvre, également vraie, des
siècles écoulés.
Le principe pouvait être dis-
cuté ; mais cette discussion, il
la méritait à coup sûr et l’idée
nous vint aussitôt d’en deman-
der les éléments à l’architecte
lui-même.
M. Magne voulut bien s’y
prêter avec la plus grande obli-
geance et nous confia toute une
série de cartons et de photogra-
phies se rapportant au travail
en question.
Encouragés de la sorte, nous
eûmes bientôt fait un pas de
plus dans cette voie.
L’importance accordée par
M. Magne aux arts décoratifs,
sa préoccupation constante de
faire concourir les moindres dé-
tails à l’harmonie de l’ensem-
ble, enfin et plus encore, peut-
être, les leçons qu’il professe au
Conservatoire des Arts et Mé-
tiers, et qui rentrent si directe-
ment dans le cadre de nos
musées, formaient autant de
motifs de désirer que le savant
architecte ne se bornât pas à
exposer le travail de Bougival,
mais qu’il nous montrât plutôt
toute une série de travaux
choisis dans les diverses parties
de son œuvre.
Il est d’ailleurs toujours intéressant de présenter
au public, au lieu de productions isolées, ne don-
nant d’un artiste qu’un instant de sa vie, un en-
semble d’ouvrages, jalonnant le cours de sa carrière
professionnelle et le montrant aux prises avec les
tâches diverses que les circonstances ont successi-
vement amenées sur sa route. On découvre ainsi
d’un coup d’œil la façon dont l’artiste a vécu son
art, et à la valeur intrinsèque des œuvres exposées
se joint un intérêt subjectif, dont l’enseignement
peut être parfois d’une sérieuse portée.
M. Magne voulut encore accéder à ce désir, et
nous conduisit de la sorte à lui demander finale-
ment de commenter ses productions dans des notes
explicatives nous disant les termes dans lesquels
s’étaient posés les problèmes dont il nous exposait
la solution, ainsi que la façon dont cette solution
avait été obtenue.
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
ÉGLISE DE BOUGIVAL. MAITRE-AUTEL.
(L. Magnej architecte, R. de St-Marceaux, statuaire.)
NOS EXPOSITIONS
AUJOURD'HUI s’est ouverte,dans nos musées,
l’exposition des œuvres de M. Lucien Magne,
architecte, inspecteur général des monuments his-
toriques de France, professeur à l’Ecole des Beaux-
Arts”et au Conservatoire des Arts et Métiers, à
Paris.
Cette exposition devait, dans le principe, se
borner à l’ensemble décoratif de l’église de Bougi-
val, près Paris. L’œuvre nous avait été signalée
par l’un de nos collaborateurs, M. Hector Colard,
lequel avait été frappé de voir comment, dans cette
église du xne siècle, l'artiste moderne, au lieu de
s’enfermer, sous prétexte d’unité, dans un style
d’emprunt, s’était abandonné simplement à son
sentiment personnel et avait réalisé une concep-
tion décorative qui, par le seul
lait qu’elle était sincère et
vraie, ne pouvait détonner avec
l’œuvre, également vraie, des
siècles écoulés.
Le principe pouvait être dis-
cuté ; mais cette discussion, il
la méritait à coup sûr et l’idée
nous vint aussitôt d’en deman-
der les éléments à l’architecte
lui-même.
M. Magne voulut bien s’y
prêter avec la plus grande obli-
geance et nous confia toute une
série de cartons et de photogra-
phies se rapportant au travail
en question.
Encouragés de la sorte, nous
eûmes bientôt fait un pas de
plus dans cette voie.
L’importance accordée par
M. Magne aux arts décoratifs,
sa préoccupation constante de
faire concourir les moindres dé-
tails à l’harmonie de l’ensem-
ble, enfin et plus encore, peut-
être, les leçons qu’il professe au
Conservatoire des Arts et Mé-
tiers, et qui rentrent si directe-
ment dans le cadre de nos
musées, formaient autant de
motifs de désirer que le savant
architecte ne se bornât pas à
exposer le travail de Bougival,
mais qu’il nous montrât plutôt
toute une série de travaux
choisis dans les diverses parties
de son œuvre.
Il est d’ailleurs toujours intéressant de présenter
au public, au lieu de productions isolées, ne don-
nant d’un artiste qu’un instant de sa vie, un en-
semble d’ouvrages, jalonnant le cours de sa carrière
professionnelle et le montrant aux prises avec les
tâches diverses que les circonstances ont successi-
vement amenées sur sa route. On découvre ainsi
d’un coup d’œil la façon dont l’artiste a vécu son
art, et à la valeur intrinsèque des œuvres exposées
se joint un intérêt subjectif, dont l’enseignement
peut être parfois d’une sérieuse portée.
M. Magne voulut encore accéder à ce désir, et
nous conduisit de la sorte à lui demander finale-
ment de commenter ses productions dans des notes
explicatives nous disant les termes dans lesquels
s’étaient posés les problèmes dont il nous exposait
la solution, ainsi que la façon dont cette solution
avait été obtenue.