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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI issue:
No 10 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0082
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N° 10

PARAISSANT TOUS LES MOIS

JUILLET i

902

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités* Industries d'Art, Art monumental et décoratif* Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique ...... 5 francs. | Pour ^Etranger ....... 6 fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES

L’ÉGYPTE constitue, dans l’histoire du monde,
un phénomène unique. Douée d’une organi-
sation complète aux temps les plus anciens, alors
que tous les grands peuples de l’antiquité clas-
sique attendaient dans la plus profonde barbarie
l’étincelle qui, de ces épaisses ténèbres, devait faire
jaillir la lumière, l’Égypte mérite au plus haut
point d’attirer l’attention de tous.

En notre temps, où les théories évolutives sont
en vogue, quel précieux enseignement que ce peu-
ple dont on peut suivre les progrès pendant six ou
sept mille ans. Quelle ressource pour la linguis-
tique que cette langue, dont les plus anciens docu-
ments écrits remontent à plus de quatre mille ans
avant Jésus-Christ et qui survit encore dans le
copte au xve siècle de notre ère. Quels arguments
pourront être offerts aux anthropologues et aux
ethnographes par ces nécropoles qui se succèdent
depuis l’âge de la pierre jusqu’à l’époque arabe,
sans interruptions notables. Oir peut dire, sans
exagérer, que l’histoire du monde ancien a été
entièrement renouvelée par les découvertes du
xixe siècle dans le domaine des études orien-
tales.

On n’a jamais nié d’ailleurs que ces découvertes
produiraient des résultats aussi importants, et déjà
Bossuet, dans son discours sur l’histoire universelle,
attirait l’attention de Louis XIV sur l’intérêt qu’il
y aurait à faire exécuter des fouilles en Égypte.
Ces fouilles, le xixe siècle les a commencées ; elles
se continuent avec ardeur de toutes parts et le jour

est encore loin où l’Égypte dépouillée n’aura plus
de secrets à nous livrer.

Quels sont les résultats de ces recherches ? Sur
quels points nous apportent-elles des documents ?
Dans quel état ces documents nous parviennent-
ils ? Ici encore l’Égypte est unique. Elle seule,
par son climat, par la nature de son sol, nous a
conservé, après des siècles, ce qui partout ailleurs a
disparu en quelques années. Il suffira de citer, dans
cet ordre d’idées, les recherches du professeur Vir-
chow sur la place ethnologique des Égyptiens pré-
historiques, basées sur les cheveux découverts dans
les tombeaux.

Qu’il s’agisse des premiers indices de l’activité
intelligente de l’homme, se manifestant par la
taille de quelques silex, ou des phénomènes les plus
compliqués de la civilisation se révélant aux yeux
de l’observateur, l’Égypte est toujours prête à
fournir d’importants matériaux d’étude. Ailleurs,
entre ces âges primitifs et les siècles brillants, des
lacunes profondes, des révolutions importantes, des
mouvements radicaux de populations viennent
interrompre le cours de l’histoire et il est des
périodes où il semble que l’obscurité doive régner à
jamais.

En Égypte, rien de tel. Dès les âges les plus
reculés nous rencontrons des documents, si nom-
breux et si suivis, qu’on peut dire déjà maintenant
— à peine après dix années d’étude — que le pré-
historique des bords du Nil est le plus complet, le
plus instructif qui soit et, chose encore plus frap-
pante, on est arrivé à ce résultat unique de pou-
voir, dès l’abord, grâce à la richesse des nécropoles,
 
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