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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI issue:
No 5 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0042
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N° 5

PARAISSANT TOUS LES MOIS

FÉVRIER

1902

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d’Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique.5 francs. | Pour TÉtranger.6 fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

ART NATIONAL

NOS Musées doivent redire avant tout notre
art national.

Les raisons en sont multiples.

Notre programme ne peut être universel comme
celui de ces centres importants : Paris, Londres,
Berlin, qui sont comme les grands carrefours intel-
lectuels du monde et dans lesquels on ne s’étonne
de rencontrer rien qui soit dans l’univers.

Nous ne possédons ni les ressources matérielles
ni l’influence morale nécessaires pour aborder sé-
rieusement tous les points à la fois. L’envie de
pouvoir montrer ne fût-ce qu’un échantillon d’un
très grand nombre de choses est un sentiment fort
naturel,à coup sûr.«Avoir un peu de tout » consti-
tue même une formule assez avantageuse au point
de vue de la culture générale. Mais ce n’est pas
assez. Sous l’empire d’un tel éparpillement, la
richesse même de nos Musées n’arriverait pas
à les sortir de la banalité. Considérés dans l’en-
semble des Musées européens, ils seraient sans
accent, sans saveur. Eveillons-la donc, cette saveur,
en imprimant à nos collections un tour spécial qui
en soit comme le sel et qui nous fasse apparaître
aux yeux de tous avec notre marque propre.

De toutes les spécialités que l’on pourrait ima-
giner à cette fin, aucune certainement ne vaudra
celle qui consisterait à faire revivre notre art
national dans la glorieuse série de ses plus belles
manifestations.

Présenter la synthèse de l’art belge, au double
point de vue de l’art monumental et des arts appli-

qués à l’industrie, constitue une entreprise qui,
non seulement est dans nos moyens, mais que
personne n’est à même de réaliser aussi bien que
nous. Nous aurons donc deux fois raison de nous
y appliquer.

Il en est de même pour nos antiquités nationa-
les, antérieures au moyen âge, d’autant plus que,
dans ce genre d’études, il ne s’agit plus seulement
de voyages et de lectures, mais de longues et labo-
rieuses fouilles que les personnes étrangères au
pays seraient matériellement hors d’état d’entre-
prendre.

N’est-ce pas d'ailleurs notre art national qu’on
s’attend à rencontrer chez nous avant tout autre.
C’est lui que, de toutes parts, on y vient naturel-
lement chercher et nous avons été fréquemment
témoin de la déception qu’éprouvent les étrangers
de ne pas le trouver plus nettement représenté
dans nos Musées.

Autre motif encore : l’art de notre pays se montre
chez nous dans son milieu naturel, qui l’éclaire,
l’explique et le fait vivre.

Ceci est vrai surtout pour les monuments en
place, qui baignent directement dans notre ciel, ou
qui s’estompent dans le demi jour de nos édifices.
Mais cela reste vrai pour les Musées que l’on
aborde, en somme, tout pénétré des impressions du
dehors et dans lesquels ce dehors se retrouve
d’ailleurs, sous forme de lumière et d’ambiances
multiples Que l’on songe, un instant, pour s’en
convaincre, à cette pauvre frise du Parthénon, bru-
talement exilée dans les brouillards de Londres, et
qu’on se reporte subitement aux quelques heu-
 
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