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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

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No 4 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0036
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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lieu, dans toute la modestie de notre cadre, à l’aide
de simples photographies, que pourraient d’ailleurs
renforcer singulièrement les planches splendides,
dont la plupart de ces grandes découvertes ont
amené la publication !

L’Egypte semble mieux connue parce qu’un
certain nombre de ses formules architecturales, les
pyramides, les sphinx, les obélisques, les pylônes,
nous sont devenues absolument familières. Mais
quant au rôle de toutes ces choses, quant à leur
place dans l’économie générale de l’art égyptien, à
leur âge, à l’art ambiant surtout, dont elles ne sont,
en somme, qu’une des multiples expressions, com-
bien peu tout cela est, non pas connu, mais seu-
lement soupçonné du plus grand nombre. Ce sera
donc encore un des domaines à parcourir de la
manière déjà dite, avec cette différence qu’ici nous
serons puissamment secondés par la proximité de
nos collections égyptiennes, sans cesse grandis-
santes.

Sans vouloir donner à cet article les allures d’un
programme, nous ne pouvons nous dispenser de
dire un mot de l’art grec et des magnifiques séries
que, plus que tout autre peut être, il va nous
fournir. L’architecture y apparaîtra résumée dans
les édifices les plus fameux dont il soit demeuré
trace, depuis les restes mycéniens, frustes mais
puissants, jusqu’aux vastes ordonnances de Per-
game et d’ailleurs, d’un art recherché, mais déjà con-
damné. Entre deux, toutes les étapes qui séparent
l’archaïsme de la décadence seraient marquées
par leurs créations les plus significatives : Pæstum,
Egine,01ympie,le Parthénon, l’Erectheion, etc. En
regard de l’état actuel de ces édifices seraient expo-
sées les restitutions les plus autorisées qui pour-
raient en avoir été faites. On pourrait, d’autre
part, ne pas se borner aux représentations gra-
phiques et l’on compléterait ces dernières par des
réductions plastiques qui leur donneraient un utile
accent de vérité. Nous possédons déjà de la sorte
pour Pæstum, dans notre galerie des moulages,
une réduction fort bien faife, don de Madame
Jacques Errera. Il faudrait avoir, de même, un
ensemble de l’Acropole, comme il en existe à
Berlin, etc., etc.

La grande statuaire grecque, dont le souffle
affirme la destination presque toujours monumen-
tale, prendrait place dans la même exhibition. Les
statues les plus célèbres, les grands morceaux, dont
il existe d’admirables reproductions, seraient pré-
sentés, méthodiquement, dans leur ordre d appa-
rition, avec l’indication de leur époque, de leur
auteur, des écoles auxquelles ils se rattachent, de
manière à poser des points de repère dans cette
foule d’œuvres disséminées aujourd’hui à Rome, à
Naples, à Paris, à Londres, etc., et à définir les

principaux caractères qui permettront de les appré-
cier.

Une présentation de l’espèce ne sera-t-elle pas
un véritable attrait, en même temps qu’une abon-
dante source d'enseignements ? Inutile d’ajouter
qu’une telle préparation rendra bien plus profitable
la visite de nos salles de moulages, où l’on retrouvera,
mais cette fois à leur échelle vraie et en contact
presque direct, des fragments pris de divers côtés
dans ce domaine immense, à l’intérieur duquel on
pourra désormais les situer. La collection de mou-
lages même, formée nécessairement de choses
eparses, ne peut que gagner au voisinage d’une
exhibition qui, restituant entre toutes ces choses
les principaux degrés intermédiaires, ne les fera
plus apparaître que pour ce qu’elles sont : à savoir
pour autant de « moments » dans l’éternelle évo-
lution.

Nous pourrions, après ce coup d’œil jeté sur
l’antiquité, présenter des considérations analogues
pour les époques qui suivirent. Mais l’explication
nous paraît suffisante, en ce qui concerne l’art
monumental.

Le second objet de nos musées, comprenant
les industries d’art, retirerait à son tour un extrê-
me profit du mode d’exposition que nous préconi-
sons en ce moment. Nous n’-entrerons pas, à cet
égard, dans des développements qui allongeraient
trop cet article. Celui-ci n’avait, d’ailleurs, d’autre
but que de mettre en vedette un des points de
vue les plusimportantsde notre organisation future,
à savoir le besoin de vulgarisation et ce qui vient
d’en être dit suffira, pensons-nous, pour en faire
saisir tout au moins le principe.

E. v. O.

DONATION ISABELLE ERRERA.

A part les précieux tissus provenant de l’église
de Munster-Bilsen acquis récemment par
l’Etat, la section des anciennes industries d’art ne
possédait aucune série importante d’étoffes an-
ciennes. Il y avait donc là une lacune infiniment
regrettable que Madame Isabelle Errera s’est appli-
quée à combler, et elle s’est acquittée de cette
noble entreprise avec un zèle, une persévérance ët
un goût dignes des plus grands éloges.

La collection dont le Musée vient de s’enrichir
est du plus haut intérêt pour l’archéologue ; elle
constitue, d’autre part, un véritable trésor pour
quiconque s’occupe d’art appliqué à l’industrie.

L’espace qui nous est accordé dans le Bulletin
ne nous permet pas de donner, pour le moment,
beaucoup de renseignements sur cet important
 
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