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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI issue:
No 5 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0044
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

35

De toutes parts, un éclatant hommage a été
rendu à l’élévation de ces vues. C’est avec une
sorte de soulagement qu’on a senti s’harmoniser,
dans un ensemble réel, l’apparente bigarrure qui
troublait notre patriotisme et qu’on a vu ces élé-
ments, d’apparence hétérogène, devenir les mem-
bres d’un même corps, solidarisés dans une vita-
lité commune.

Mais le livre de M. Pirenne mérite mieux que
des éloges ou des satisfactions platoniques : il
mérite qu’on en applique le haut enseignement
dans tous les ordres d’idées qui en sont suscep-
tibles.

Ce qui est vrai de notre passé, en général, doit
être spécialement vrai de notre histoire artistique,
qui en constitue un des aspects les plus importants
et les plus nets.

Telle sera donc aussi la meilleure façon de pré-
senter cette histoire : « à la lumière des grands
Etats qui nous entourent », dominée par ce prin-
cipe de « réceptivité » et d’« assimilation » qui fut
notre grâce d’état, dans la position géographique
extrême qui fait aboutir et se heurter chez nous
toutes les poussées de l’Orient et du Midi. Tel sera
le moyen de fondre les multiples éléments de no-
tre passé artistique dans une synthèse vraiment
nationale et d’en englober tous les traits dans
l’unité d’une faculté maîtresse.

Le problème consistera donc à exposer, dans un
ensemble unique, en dépit de leur apparente com-
plexité d’origine, les productions artistiques les
plus importances que la Belgique ait vu surgir et
à faire la clarté dans cette complexité en présen-
tant, en fonction de l’art belge, l’art des états voi-
sins, chaque fois que son influence a franchi nos
frontières.

Nulle part l’application de telle vues ne se réali-
sera sur un meilleur théâtre que dans un musée,
où les poussées extérieures, confluant sur notre ter-
ritoire, revêtent une expression matérielle qui per-
met, dans toute la force du terme, de les suivre des
yeux dans le cours de notre histoire, à l’instar de
ces rivières qui s’accusent encore, par la couleur
de leurs eaux, bien longtemps après leur déverse-
ment dans le fleuve qu’elles sont venues grossir.

E. v. O.

DONS

LADY MEUX, de Londres, nous a envoyé ré-
cemment l’important ouvrage auquel nous
avons fait allusion dans le n° 3 du Bulletin. Ce livre
est intitulé : The Miracles of the Blessed Virgin
Mary, and the Life of Hantiâ, and the Magical

Prayers oj Ahèta Michâêl. Comme les précédents
il est l’œuvre de M. E. A. Wallis-Budge,le conser-
vateur des antiquités égyptiennes et assyriennes
au Musée britannique. Ce volume comprend,
comme le titre 1 indique, plusieurs livres religieux
éthiopiens : deux reproduisent une vie miracu-
leuse de la Vierge Marie, qui paraît bien avoir fait
partie des livres canoniques des chrétiens d’Éthio-
pie L’intérêt du texte est rehaussé par les riches
miniatures dont le présent ouvrage donne 111 re-
productions en couleurs. — Le plus ancien ma-
nuscrit édité ici a été écrit pour un roi d’Éthiopie
du nom de David, qui régna de 1382 à 1411 après
J.-C. Un autre manuscrit, de texte semblable, date,
au contraire, de la fin du xvme siècle et la compa-
raison des peintures permet d’apprécier le chemin
parcouru par les enlumineurs éthiopiens du xve au
xvme siècle. La reliure du livre reproduit exacte-
ment la reliure du manuscrit original.

J. C.

•Ai'

M. J. THOMAS MENCHACA, notre consul
à Concepcion du Chili, a eu la gracieuseté de nous
envoyer une série bien intéressante d’antiquités
chiliennes, datant d’avant la conquête et prove-
nant d’anciennes sépultures araucaniennes décou-
vertes dans l’île de La Mocha.

Citons :

Une grande hache polie, très plate, en roche
cristalline, percée, au sommet, d’un trou de sus-
pension.

Une hachette en roche dioritique.

Un très grand collier composé de rondelles en
test de coquille.

Un vase minuscule en terre cuite, muni d’une
anse latérale.

Les fragments d’un diadème de cuivre.

Un diadème en argent, pièce de grande valeur
et rarissime, dont il n’existerait aucun exemplaire
dans les musées Chiliens.

L’île de La Mocha est située à 35 kilomètres de
la côte du Chili, par 38° 22’ de latit. et 730 58’ de
longitude.

Le cimetière ancien précolombien d’où provien-
nent ces diverses antiquités est, depuis l’an 1685
au moins, recouvert entièrement de grandes dunes
de sable. Le sable, qui est très mouvant, se déplacé
continuellement ce qui permet, de temps à autre,
de faire d’intéressantes trouvailles.

M. Menchaca a joint à son envoi un portrait
peint d’Araucanien et un poteau funéraire pro-
venant d’un cimetière araucanien moderne du
Chili.

Nos remerciements les plus sincères à ce géné-
reux donateur. A- de L.
 
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