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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

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No 6 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0054
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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d’une naïveté ravissantes, entourant, pleins de dé-
férence, le Créateur, qui apparaît parmi eux sous
les traits traditionnels d’un vieillard, le front ceint
de la triple couronne du pontife suprême.

» Un vrai chef-d’œuvre, le retable trop peu
connu de Claude Villa, du Musée de Bruxelles,
ramené, il y a quelques années à peine, d’Italie et
qui fut également exécuté à Bruxelles vers le milieu
du xve siècle. Il présente, à première vue, tous les
caractères de l’art de notre grand peintre et sculp-

il faut le penser, à l’exécution de cette œuvre si
remarquable.

» Le retable, dans sa partie centrale, représente
le drame sacré de la Passion. Nous y voyons, do-
minant la scène, un Christ émacié entre les deux
larrons, qui 1 appelle singulièrement la figure du
Fils de Dieu, telle qu’elle est représentée sur le
panneau central du célèbre triptyque des Sept
Sacrements, du Musée d’Anvers. La forme élancée
de la croix, d’une ligne peu banale, est pareille.

teur tournaisien, qui habitait alors la capitale du
Brabant.

» Il est prouvé d’ailleurs que le donateur Claude
Villa, qui s’y trouve représenté, avait des relations
avec Bruxelles, car nous trouvons son nom, avec
un millier d’autres, sur le registre de la confrérie
de la Sainte-Croix, fondée en 1383 en l’église de
Saint-Jacques-sur-Coudenberg (1). Outre le nom
du donateur, nous y rencontrons encore ceux
d’autres membres de sa famille, notamment Adrien
Villa Lombaert, Petrus de Villa « te Brussel » et,
chose plus intéressante, le nom de notre artiste,
Roger van der Weyden, qui ne fut pas étranger,

(1) Ch. Ruelexs, La Confrérie de Sainte-Croix. -—
J. Destrée, La sculpture brabançonne.

Dans les deux compositions 011 remarque, au bas
de la croix, l’épisode émouvant de la pâmoison de
la Vierge, soutenue par saint Jean, reproduit
également dans le retable de l’abbaye d’Ambierle
(que l’on donne comme une œuvre incontestable
de Roger van der Weyden). Outre cette analogie
dans la disposition des personnages principaux,
on reconnaît en eux, ainsi que dans les nombreux
comparses qui alourdissent un peu la composition,
des types, des costumes, des arrangements de
têtes qui rappellent les figures connues des divers
tableaux les plus authentiques de Roger de la
Pasture. Sainte Madeleine aux pieds du divin
supplicié lève vers lui ses deux bras avec un élan
d’amour passionné déjà vu dans le sujet analogue
d’Ambierle. L’étude des sentiments les plus divers
exprimés par les physionomies mérite d être si-
 
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