Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI Heft:
No 7 (1902)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0064
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

55

Fig

Nous exprimons en terminant tous nos remercî-
rnents àM. Emile Meunier, conservateur du musée
communal d’Ixelles, pour l’intelligent et dévoué
concours qu'ii a bien voulu nous prêter en cette
circonstance. A. L.

MARTIAL NOGUÈS

MADAME MARTIAL NOGUÈS vient de
faire hommage à notre bibliothèque d’un
exemplaire sur vélin de la belle brochure dans
laquelle Eddy Levis a retracé, en termes excellents,
la carrière du maître ès-passementerie dont on
admire un des plus beaux ouvrages à l’entrée de
notre galerie de la peinture décorative.

Le travail est intitulé : « Martial Noguès. Sa
Cantoirnière au Musée des Arts décoratifs ».

Ce sujet fournit à l’auteur l’occasion de dire briè-
vement ce que fut jadis cet art du passementier,
à l’époque de Louis XIV notamment, où les passe-
mentiers étaient également qualifiés maîtres enjo-
liveurs. Il fallait alors, pour devenir membre de la
communauté, « cinq années d’apprentissage, qua-
tre années de compagnonnage et une condition
suprême : faire un chef-d’œuvre ».

« Il en résultait, on le voit, pour ceux qui aspi-
raient à l’honneur d’entrer dans la communauté,
l’obligation absolue de faire œuvre d’artiste... De
pareilles garanties assurèrent naturellement à la
profession un splendide essor. » Malheureusement
cet art se perdit, avec tant d’autres choses, dans la
tourmente révolutionnaire qui « énerva et ruina
pour longtemps le goût des manufacturiers ».

La passementerie reparut dans le néo-grec du
premier Empire pour tomber vers le milieu du xix®
siècle dans une fantaisie sans style aucun.

« Le mouvement moderne de la passementerie
naquit à Paris, peu après la guerre de 1870, mou-
vement de retour aux styles anciens, mais avec un
éclectisme qui lui communiquait une valeur pro-
pre. Noguès fut en Belgique un des premiers
champions de cette sorte de renaissance. Co-direc-

8.

teur de la maison Richard, il n’épargna aucun
effort pour rendre à'.la passementerie le rang distin-
gué qui lui revenait parmi les arts industriels. Le
succès couronna d’ailleurs ses tentatives et, sans
parler des nombreuses distinctions dont il fut
l’objet entre-temps, ce fut à l’unanimité qu’en
1889, à l’exposition de Paris, on lui décerna le
diplôme d’honneur pour « la composition et le
"splendide dessin de sa Cantonnière en renaissance
flamande ».

C’est ce morceau que Noguès légua plus tard à
nos musées, et au sujet duquel un journal spécial
anglais des plus autorisés portait à cette époque le
jugement suivant : « Parmi toutes les productions
de l’art du tapissier, du brodeur et du garnisseur
que j’ai vues au cours de mes visites à l’Exposition,
je n’ai rien trouvé d’aussi beau que l’œuvre extra-
ordinaire— j’emploie le mot à bon escient —
exposée par M. Noguès-Richard, de Bruxelles.
C’est un chef-d’œuvre de passementerie appliquée
comme on en voit rarement. L’ensemble des
détails — cartouches, fleurs et fruits — se détache
avec vigueur sur les fonds et les tons majeurs — le
brun et l’or — qui sont relevés par le vert des
feuilles, ainsi que par les fleurs et les fruits, qui
épuisent toute une gamme de bronzes. La richesse
de la couleur n’est égalée que par l’habileté remar-
quable déployée dans l’exécution générale. »

A ce talent, au mérite professionnel qui lui fit
« reculer et élargir l’horizon et le champ d’action
de son métier», Noguès joignait de telles qualités
de cœur et d’esprit qu’011 se demande si, malgré
tous les mérites de l’artiste, la plus belle palme ne
revient pas encore à l’homme de bien.Qu’on en juge
plutôt en lisant les pages finales de cette touchante
biographie que complète un excellent portrait du
graveur Dans. E. van O.

On est prié d'adresser toutes les communications
relatives au Bulletin ainsi que les demandes d’abon-
nement à M. J. Capart, conservateur adjoint
des Musées royaux, Parc du Cinquantenaire, à
Bruxelles.
 
Annotationen