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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

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No 8 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0069
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60

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

d’exposer et surtout de
discuter ici. Ce qui est
certain, c’est que la croix
se trouvait depuis nom-
bre d’années dans l’église
de Ruthwell, lorsque
survinrent les troubles
de la Réforme; en 1642,
l’Assemblée générale de
l’église presbytérienne
ordonna de la détruire,
comme « objet de su-
perstition pour le vul-
gaire »; elle fut simple-
ment renversée et de-
meura sur le sol de
l’église jusqu’en 1790,
date à laquelle on relé-
gua ses débris dans le
cimetière. En 1823, le
Dr Duncan, desservant
de l’église de Ruthwell,
la fit ériger dans le
jardin de sa cure, après l’avoir restaurée et pour-
vue de la nouvelle traverse qu’elle porte encore
aujourd’hui, l’ancienne n’ayant pu être retrouvée ;
en 1887, enfin, l’autorité supérieure lui accorda le
bénéfice de la loi protégeant les monuments an-
ciens et une absidiole, spécialement destinée à la
protéger, fut ajoutée à l’église.

Henry Rousseau.

tak&br

DONATION ISABELLE ERRERA

(Suite). (1)

Les tissus italiens ont été très recherchés
dans nos contrées. Le fait se constate surtout
dans des peintures du xve et du xvie siècle.
On le voit aussi par l’examen des anciennes tapis-
series. Dans une note relative au spécimen « n° 34,
soie beige (2) décorée d’or sur baudruche, rehaus-
sée de soie bleue », Mme Errera dit : « On trouve,
sur des tapisseries flamandes des xve et xvie siècles,
des étoffes ornées d’aigles accostés, comme ceux de
notre soie. Par exemple, la tapisserie du Sablon et

(1) Voir Bidletbi des Musées royaux, livr. 4, page 27.

(2) Nous croyons que primitivement cette étoffe
devait avoir une autre nuance. A notre avis, ce serait
un tissu couleur lie de vin ou pourpre claire décoloré
par l’action du soleil et de l’air. Semblable phénomène
se constate, du reste, sur d’anciennes tapisseries du xve et
du xvi® siècle.

XIVe SIÈCLES.

la tapisserie voisine (iv) au Musée du Cinquante-
naire, à Bruxelles. M. Lessing croit notre morceau
oriental, xme siècle. »

Qu’il y ait une grande parenté entre le spéci-
men de la donation Errera et le nôtre, il n’y a pas
le moindre doute à cet égard ; seulement il n’y a
pas identité comme le lecteur pourra s’en rendre
compte. Le motif des deux aigles surmontés d’une
couronne a joui d’une grande vogue parmi les hau-
telisseurs bruxellois, et je crois utile d’insister sur
ce point, car c’est une sorte de critérium que les
chercheurs ne doivent pas dédaigner. Nous n’en
connaissons pas d’exemples sur des tapisseries du
xve siècle ; mais le motif qui nous intéresse apparaît
déjà, vers 1513, dans la Communion d’Erkenbald,
qui fut tissée par un hautelisseur bruxellois du nom
de Lyon ou Léon, et dans la légende du Sablon qui
date de cinq ans plus tard. Bien qu’il y ait analogie
manifeste entre le coloris des deux tapisseries il n’est
pas prouvé cependant qu’elles sortent toutes deux
du même atelier.'On trouve encore un motif dans
la tapisserie de Bethsabée à la Fontaine (voir cata-
logue de la collection de Somzée, n° 530) qui est
de la même école.

Le motif des deux aigles appartient encore à la
tapisserie n° 552 de la même collection, exécutée
d’après un carton dont la paternité est attribuée à
Stradan.Peu importe la valeur de cette attribution,
le carton remonte à la fin du xvie siècle ; il est donc
séparé de la Communion d’Erkenbald d'un nombre
d’années assez considérable. Le Musée de Berne
possède une tenture très remarquable représentant
la légende de saint Vincent, commentée au
 
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