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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

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No 10 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0086
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

77

la Compagnie (belge) des eaux et agent consulaire
de Belgique. M. Cuypers le tenait des Sœurs fran-
çaises de Salonique, auxquelles il a rendu, lors de
l’agrandissement de leur bel hôpital; de signalés
services.

Je crois ce monument inédit; mais la dispersion
des publications épigraphiques relatives à Salo-
nique est telle que je n’en jurerais pas.

C’est une plaque de marbre blanc, haute de
oÎU52; large de om59; écornée aux coins supérieurs;
elle est partagée en deux registres superposés, dont
voici la description :

En haut, à droite, une femme assise : c'est la
dame qui a fait faire la stèle. Le type de la femme
trônant dans un fauteuil, les pieds sur un tabouret,
la main écartant le voile, est pris des stèles funé-
raires représentant un banquet, où l’on voit un
couple autour d’une table, l'homme couché sur un
lit et buvant, la femme assise dans un fauteuil. Ici,
il n’y a pas d’homme couché et buvant, mais un
homme à cheval, chassant au sanglier avec son
chien : cette image du chasseur de sanglier est
caractéristique, on le sait, des stèles funéraires
thraces. Notre stèle, quoique trouvée à Salonique,
peut en effet être classée comme thrace, puisque
le seul nom qu’on y lise aujourd’hui, 111/ooç, est
thrace (cf. Tomaschek, Die alte Thraker, II, 2,
p. 21); l’épigraphie nous montre qu’il y avait beau-
coup de Thraces domiciliés à Salonique, comme
aujourd’hui on y trouve beaucoup de Bulgares (cf.
CIL, III, 7330 ; Bull, de corr. hellénique, XVIII,
p. 426 ; etc.).

L’autel, l’arbre, et le serpent enroulé à l’arbre
nous indiquent que les personnages représentés sur
ce registre, la femme trônant et le cavalier, ne sont
pas de simples mortels ; la femme trônant est bien
la dame qui a fait faire la stèle, mais c’est elle
héroïsée, telle qu’elle pensait devenir par la mort.
Quant au cavalier, représente-t-il le mari, héroïsé
lui aussi ? C’est possible, mais non pas certain. Je
ne vois rien à changer à ce que j’ai écrit autrefois
sur les stèles funéraires thraces : « L’assurance que
les Thraces avaient de l’autre vie est attestée, ce
semble, par les reliefs qui décorent leurs sépultures.
Sur les stèles de laThrace, ce n’est pas le portrait du
mort qui est l’essentiel,ni même son nom; certaines
n’ont pas de portrait, ni même d’inscription. Parmi
les reliefs qui les décorent, ceux qui importent, ce
sont des images toujours les mêmes, indéfiniment
répétées, et qui ont un sens religieux : le banquet
funèbre, le héros chasseur, de véritables tableaux de
piété. Comme chacun en savait le sens, ces images
étaient sans légende, en sorte que nous sommes
aujourd’hui fort embarrassés pour les expliquer ;
mais nous devinons bien qu’il n’en est aucune qui
n’ait rapport à la vie future. C’étaient, au vrai, des

RELIEF FUNÉRAIRE A SALONIQUE.

symboles d’espérance, comparables, en quelque
façon, à la croix que nous sculptons sur les tombes
de nos morts. » (Bull, de corr. hellénique, 1897,
P- 527-)

Sur le registre inférieur sont représentées debout,
de face, quatre personnes, un homme à chaque
extrémité et, entre les deux hommes, un garçon et
une fille.

L’inscription, en deux lignes, l’une, incomplète, à
droite et à gauche, sur le registre supérieur ( l P liés)

’TcoI Alu ANAPIK AI HTPcoTco I
l’autre sous le registre inférieur

XAPDNKAIATTOICZcoCnXETOTC'Eq
ne peut être restituée en entier.

[Nom de la femme au nominatif ; nom du mari
au datif] rô idicù avdpi -koù IPjoco refi [rrarpi (?)
yi/fiar/:] yâpiv xcal avroiç Çwcrtv. "Erou; sq' (95 de
l’ère d'Actium, 64 de l’ère chrétienne).

Quelque restitution qu’on adopte, cette épitaphe
est mal rédigée; on soupçonne que aùzoîç a été mis
par erreur au lieu de rexvoiç.

Nancy. P. Perdrizet.

INFORMATIONS

Mme J.-E. WHITBY, une des personnalités
les plus distinguées de la colonie anglaise,
à Bruxelles, vient de consacrer, dans un pério-
dique londonnien (Good Words, mai 1902), un in-
téressant article à Tabachetti, le sculpteur, d’ori-
 
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