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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI issue:
No 11 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0091
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

intéressantes datant de cette époque, il manque
un peu de cohésion dans notre série; ce qu’on
pourrait appeler peut-être la monnaie courante
des fouilles dans les monuments de ces temps
nous fait absolument défaut. Citons néanmoins
quelques fragments instructifs de Tell-El-Amarna,
une petite figurine en bois de l’époque d’Améno-
phis IV, quelques bons morceaux de bas-reliefs et
de statues et surtout l’admirable bas-relief en
granit donné, il y a une année à peine, à nos mu-
sées par S. E. Tito Pacha Hekekian, d’Alexan-
drie. La XXe dynastie est représentée dans nos
collections par quelques belles caisses de momies
provenant delà seconde trouvaille de Deir-el-Baha-
ri et offertes au musée par S. A. R. le khédive
d’Egypte.

Ce que nous venons de dire des XVIIIe et XIXe
dynasties peut s’appliquer également à l’époque
saïte. Nous sommes très pauvres en bronzes et en
ces infinités de statuettes en terre émaillée repré-
sentant le panthéon égyptien et qui se rencon-
trent en grande quantité dans toutes les collec-
tions.

Mentionnant encore 'quelques beaux ostraca
hiératiques nous arriverons rapidement à l’époque
gréco-romaine représentée par quelques spécimens
de tètes en plâtre et surtout par une grande série
d’étoffes et de broderies que le manque de place
nous empêche d’exposer. Une pièce capitale est
cependant disposée dans la galerie, c’est l’ensem-
ble de la tombe dite de « la brodeuse », provenant
d’Antinoé et que la libéralité de notre gouverne-
ment nous a permis d'acquérir récemment.

Cette tombe date du ive siècle de notre ère ;
on y a découvert une monnaie de Constantin le
Grand. Outre de splendides spécimens de brode-
ries, elle nous fait connaître deux industries qui se
sont maintenues jusqu’à nos jours en Orient. L’une
est celle des Kalcmkcr, mousselines peintes ser-
vant de voile pour la tète, et l’autre celle des rubans
tissés. Cette dernière industrie est représentée
par une série de petites plaquettes carrées en bois,
percées de trous dans les quatre coins et qui for-
maient la pièce principale d’un de ces curieux
métiers à tablettes encore employés aujourd’hui
dans la plupart des pays de l’Orient. Un de ces
métiers, récemment rapporté de Grèce, est exposé
dans la vitrine à côté des plaquettes antiques de
« la brodeuse » d’Antinoé.

Ce qui nous manque vraiment, ce sont les grands
monuments qui font l’ornement des musées de
Paris, Londres, Berlin,etc., et ils risquent malheu-
reusement de nous faire défaut longtemps encore.

N’oublions cependant pas que nous possédons
un sarcophage en pierre de la XIIe dynastie, un
fragment d’obélisque, un grand bas-relief de la

XIXe dynastie et un sarcophage en pierre, de basse
époque, don de S. E. Tito Pacha Hekekian, que
nous ne pourrons exposer que dans nos nouvelles
installations.

De graves lacunes interrompent nos séries,
lacunes qui pourront être facilement comblées
dans l'avenir. (Les bronzes saïtes sont nombreux
et choisis dans la collection de Ravestein qui n’est
malheureusement pas réunie à nos séries.)

Quels sont les moyens à employer pour combler
nos lacunes ?

Les périodes les plus anciennes de l’histoire de
l’Egypte sont représentées dans nos collections par
des spécimens nombreux et typiques, récemment
entrés dans nos musées. Nous en sommes rede-
vables à VEgypt Exploration Eund et à l’Egyptian
Research Account ainsi qu’à l’obligeance du pro-
fesseur Flinders Petrie, de Londres, qui dirige les
fouilles entreprises par ces deux sociétés.

Ces deux sociétés réunissent annuellement des
capitaux, en Angleterre et en Amérique principa-
lement, dans le but d’entreprendre des recherches
en un point déterminé de l’Egypte. Les objets
découverts sont partagés d’abord entre ces sociétés
et le gouvernement égyptien. Ensuite en répartit
ce quelegouvernement égy tien n’a pas retenu entre
les musées publics des divers pays où se trouvent
des souscripteurs et cela dans la proportion du
montant des souscriptions dans chacun de ces
pays. Depuis trois années, notre gouvernement a
bien voulu s’intéresser à ces fouilles et les comités
de VEgypt Exploration Eund et de VEgyptian
Research Account nous ont fait libéralement
une part importante dans le produit de leurs
fouilles. Ace subside du gouvernement sont venues
s’ajouter des souscriptions de généreux particu-
liers qui augmentent, de la sorte, d’année en année
le nombre et l'importance des antiquités revenant
à nos collections nationales. — Ayant eu déjà
l’occasion d’aborder ce sujet il ne sera pas néces-
saire d’insister davantage. Nous sommes donc
assurés de recevoir, aussi longtemps que le gouver-
nement voudra bien participer à ces importantes
fouilles, des documents nombreux qui,petit à petit,
combleront les lacunes de nos séries. Des achats
de pièces individuelles permettront, en outre, de
temps en temps, d’enrichir nos collections de
quelques monuments tout à fait remarquables.
Mentionnons dans ces derniers mois l’achat d’un
beau masque en plâtre, d’un autre en cartonnage
doré, d’une figurine de femme en ivoire et de la
petite statuette en bois de l’époque d’Améno-
phisIV mentionnée tout à l’heure.

Ne peut-on espérer également que nos compa-
triotes qui possèdent l’une ou l'autre antiquité
égyptienne isolée et dépourvue, par conséquent.
 
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