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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

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No 10 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0087
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76

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

Ce qui rend cette tête particulièrement précieuse,
c'est qu'elle est, si je ne me trompe, la seule figure
antique de marbre que nous ait conservée le sol de
la Belgique. Car si des variétés nombreuses de cette
pierre ont parfois été employées comme placage
pour revêtir les murailles des villas ou réduites
en cubes menus pour composer les mosaïques des
pavements, les artistes romains ont presque tou-
jours utilisé les calcaires ou les grès du pays pour
y tailler les images des divinités ou les monuments
funéraires, comme les lapicides pour y graver les
inscriptions. Les sculptures en marbre blanc sont
aussi rares dans le Nord de la Gaule que dans
l'ile de Bretagne, et pour le mèmè motif : c'est
que cette matière, si largement mise en œuvre par
la statuaire du Midi, devait, dans nos contrées, être
importée de très loin et coûter fort cher. Il est
caractéristique que les marbres les plus considé-
rables qui aient été mis au jour en Angleterre l'ont
été à Londres, port déjà important sous l'Empire,
dans lequel ils sont parvenus par la Tamise h
Le morceau unique en son genre que vient d'ac-

i. (Y- mes Æi??2K772^?3As 7v'Lvy.s JVrr/Aos & J/Y/3372,
t. II, p. 390.


TÊTE ANTIQUE,' DE MARBRE TROUVÉE

quérir le musée est malheureusement très mutilé.
On y reconnaît cependant le portrait d'une femme
dont la chevelure, divisée par une raie sur le som-
met de la tète, s'abaisse des deux côtés en longs
bandeaux ondulés. C'est la coiffure qui fut en usage
durant la seconde moitié du 11^ et le 111^ siècle
de notre ère, et qu'on peut étudier notamment
sur de nombreux bustes d'impératrices. Les détails
de son arrangement ne sont malheureusement plus
reconnaissables *. Les deux côtés de la tête, où les
cheveuxrecouvraient ou contournaient les oreilles,
et la nuque, où les mèches se recourbent souvent
en boucles formant un bourrelet circulaire, font
aujourd'hui défaut. Us étaient travaillés dans des
morceaux séparés, qui avaient été rajustés et dont
les raccords étaient sans doute dissimulés sous un
stuc polychrome. Manifestement, le sculpteur n'a

1. On trouvera toute la variété de ces coiffures, repro-
duite d'après les médailles, dans COHEN, Æ7727273MS
3V73^7TK7'$ 7077M3'77.s, t. 111, p. 162 et suiv. (Faustine jeune),
} t. IV et V. Parfois les cheveux sont, par derrière, relevés
en chignon, parfois retroussés sur la nuque ou nattés,
mais toujours on trouve sur le front les bandeaux on-
dulés, qui sont encore reconnaissables sur notre marbre.


A MOUSTY, PRÈS D'OTTIONIES.
 
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