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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 12 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0104
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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COUVERCLE D'UN COFFRET BYZANTIN.
M. Molinier, des personnages coiffés de casques
pointus, armés de ]ances courtes, de boucliers ronds
ou décochant des flèches; si i'on en juge par ie cos-
tume de quelques-uns, ces guerriers sont simple-
ment des belluaires, des combattants du cirque : il
en est qui portent, par-dessus leur tunique courte,
une pièce, probablement de métal ou de maille,
destinée à protéger le haut du bras et le flanc
quand ils combattent les bêtes féroces avec un
épieu... Ce sont des sujets analogues que l'on
trouve sur le coffret de Cranenburg * : des cava-
liers chargeant avec la lance ou lançant le javelot,
des belluaires, des athlètes, des génies nus et ailés
ou des personnages présidant aux jeux du cirque...
Le coffret du Musée de Cluny ne peut laisser
aucun doute sur la signification des sujets représen-
tés tant sur les flancs que sur le couvercle du cof-
fret. Si l'on y voit Hercule portant sa massue et la
peau du lion de Némée, on y reconnaît une foule
de combattants du cirque et même un belluaire
qu'une bête féroce a terrassé °. »
Il me reste à parler d'un dernier motif, qui figure
sur le couvercle. Plutôt étrange à première vue, il
mérite une mention spéciale. Ainsi qu'on peut s'en
rendre compte par la reproduction ci-jointe, il est
indéniable que, malgré les défectuosités du dessin,
la scène représente une femme nue, qui se fait
caresser par un lion ; son attitude exprime le plai-
1. Voir une reproduction pl. XVII, 2, 2 zr-ê.
2. MOLINIER, czY., p. 87.

sir. En passant en revue les coffrets déjà publiés,
on a bien vite la clef de l'énigme. Comme on le sait,
une bonne partie des figures dont ils sont ornés ont
été fournies aux ivoiriers par les monuments de
l'art gréco-romain. On y remarque, par exemple,
une prédilection particulière pour la représenta-
tion des travaux d'Hercule : ainsi, à différentes
reprises, on voit Hercule nu étouffant le lion de
Némée L D'autre part, un des principaux argu-
ments que l'on a apportés pour démontrer que les
coffrets ne remontent pas eux-mêmes à l'antiquité,
c'est la déformation que leurs auteurs ont fait subir
à plusieurs épisodes mythologiques fréquemment
reproduits dans la sculpture par l'art classique L
Ces deux faits nous fournissent une explication
sûre de la scène qui est sculptée sur le coffret du
Musée. L'ivoirier avait sous les yeux une représen-
tation d'Hercule étouffant le lion de Némée : par
ignorance des données de la mythologie et peut-être
aussi par esprit d'érotisme, il a dénaturé la scène
classique. Cette transformation s'est-elle opérée
d'un coup? « Il en va des types, dit M. Graeven,
comme du texte d'un écrivain ancien : ils s'éloi-
gnent d'autant plus de l'original que plus d'inter-

3. Lire sur ceci : FuRTWAENGLER, TAy TAzyAAs As
z'M dans A?- ^z7^.-
yA'/pAj. 22??a? Ay Ay Atyz?y. .d^zA?7W Ay
igo2, p. 437 etsuiv.
4. Cf. H. GRAEVEN, (MzjA'yzzKf,
pp. 10-11.
 
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