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ET DE LA CURIOSITÉ

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Le Correspondant (23 avril). — De son côté, I
à l’occasion du même anniversaire, M. André Pératé
résume excellemment, en huit pages, le caractère de
l’œuvre de Léonard de Vinci.

L’Art et les Artistes (numéro spécial). — Le
dernier des « numéros de guerre » de cette revue est
consacré à l’illustrateur Bernard Naudin dont notre
collaborateur M. Clément-Janin, dans ses articles seu-
les estampes et a,ffiches de la guerre, a retracé l’œuvre.
M. Pascal Forthuny l’étudie à son tour dans ce fasci-
cule, orné de reproductions de dessins de l’artiste.

Un article de M. Jeanès sur le peintre Gaudissard,
accompagné de 7 reproductions, et une note sur un
projet intéressant de transformation, dû à M. André
Ventre, de ce qui reste du fort de Douaumont en mo-
nument commémoratif (reprod.) complètent cette li-
vraison.

BIBLIOGRAPHIE

Eugène-Emmanuel Lemercier : peintures,

dessins et esquisses, précédés d’une notice par
André Michel. —• Paris, Chapelot. Un album in-4
de 12 planches et 2 grav. avec 22 p. de texte. (Tiré
à- 200 ex. sur Hollande et 25 sur Japon).

Une des toiles les plus remarquables du Salon
ouvert en ce moment au Grand-Palais, Contemplation
(on en trouvera la reproduction dans la prochaine
livraison de la Gazette des Beaux-Arts) emprunte
une part de l’intérêt qu’elle suscite à l’émouvant
destin de son auteur. Elle est l’œuvre d’un jeune
peintre, Eugène-Emmanuel Lemercier, né en 1886
à Paris, en qui des dons exceptionnels d’artiste,
mis au service de la plus délicate sensibilité et des
plus hautes spéculations intellectuelles,, nous per-
mettaient d’espérer un futur Puvis de Ghavannes.
Ce tableau, dont son auteur écrivait: « Tout geste
humain conduit à la contemplation des choses éter-
nelles », lui avait valu, en mars 1914, le premier prix
Ghenavard. Survint la guerre. Dans le terrible
déchaînement des forces meurtrières-, son âme, haus-
sée au niveau des formidables émotions qui la font
vibrer et maintenue dans un état de perpétuel sur-
sum, s’épanche dans d’admirables lettres dont les
unes, publiées par M. André Chevrillon dans la Revue
de Ravis, et les autres, restées inédites mais dont
M. André Michel nous révèle plusieurs passages dans
la préface de l’album qui nous occupe, témoignent,
avec ses tableaux, de la grandeur et de la beauté
exceptionnelles de cette nature d’artiste. Hélas !
toute cette richesse intellectuelle et morale allait
être brusquement anéantie: à la suite d’un combat,
le 6 avril 1915, Lemercier était porté « disparu »...

A ceux qu’ont émus les Lettres d’un artiste et -qui
voudraient connaître plus à fond cette nature d’élite
et apprécier à leur valeur la qualité de ses créations,
on ne saurait trop recommander le bel album dédié
à sa mémoire par la piété d’une mère. En des pages
éloquentes, un bon juge, notre éminent collabora-
teur M. André Michel, y retrace l’histoire trop brève
de ce précoce talent, consacré dès l’âge de dix-sept
ans par l’admission au Salon d’une de ses premières
peintures : le portrait de sa mèie; l’apprentissage à
l’école de MM. Humbert, Gormon et Jean-Paul Laurens;
enfin l’éclosion des grandes œuvres, pleine,s de tant de
promesses,: Haheyna (1909), Pégase (1910), Dame au
piano (1911), Variations sur un thème ancien (1912),

Les Voyageurs(1913), Contemplation(1914) pet de belles
héliogravures offrent la reproduction de cette der-
nière composition avec les esquisses et dessins qui
la préparèrent, de la Dame au piano, d’une Annon-
ciation restée à l’état d’ébauche, et d’un dessin
crayonné au fond de la tranchée en vue d’un tableau
futur qui sans doute eût témoigné de l’ascension
perpétuelle de ce noble et pur talent.

Auguste Marguillier

NÉCROLOGIE

Depuis l’apparition de notre dernier numéro sont
morts :

Vers le 23 avril, à Marseille, à l’âge de quatre-
vingt-neuf ans, le peintre Marius Guindon, né à
Cassis (où le musée porte son nom), élève du peintre
Loubon et professeur à l’École des Beaux-Arts de
Marseille durant quarante ans ; — vers le 30 avril,
à Champrosay, le peintre G.-A. Grau, chevalier de
la Légion d’honneur ; — au début de mai, à Asnières,
à l’âge de quatre-vingts ans, le peintre et graveur
Gustave Greux, né à Paris, de la Société Nationale
des Beaux-Arts, détenteur d’une médaille d’or à l’Ex-
position Universelle de 1900, et qui grava pour notre
Gazette de nombreuses planches; — vers le 4 mai,
à Paris, le peintre verrier Henri Carot, de la
Société Nationale des Beaux-Arts; — vers la même
date, à Paris, le chevalier de Stuers, ministre des
Pays-Bas en France, grand-officier de la Légion
d’honneur, amateur d’art réputé et sculpteur de
talent (il était auteur, notamment, d’un buste du
colonel Stoffel), membre correspondant depuis de
longues années de notre Académie des Beaux-Arts;
— le 20 mai, à BourgCa-Reine, notre éminent et cher
collaborateur Georges Lafenestre, membre de
l’Institut (où il était entré en 1892), conservateur
honoraire des musées nationaux, professeur au Col-
lège de France, conservateur du Al usée Gondé à Chan-
tilly, officier de la Légion d’honneur. Né à Orléans
le 5 mai 1837, il avait été d’abord sous-chef à l’ad-
ministration des Beaux-Arts, puis inspecteur des
Beaux-Arts et commissaire général des expositions
françaises à l’étranger, conservateur du département
des peintures au musée du Louvre de 1888 à 190q,
puis, jusqu’à son dernier jour, professeur d’esthé-
tique et d'histoire de l’art au Collège de France où
il avait .été d’abord suppléant d’Eugène Guillaume;
comme écrivain d’art, on lui doit de très nombreux
ouvrages de valeur, parmi lesquels des notices dans
l'Histoire des peintres de Charles Blanc; Le Livre d’or
du Salon (1879 et suiv.) ; L’Art vivant (1881); le pre-
mier volume de La Peinture italienne dans la « Bi-
bliothèque de l'enseignement des Beaux-Arts » (1885);
La Vie et l’œuvre de Titien (1886); Artistes et ama-
teurs (1900); La Peinture, en Europe (catalogues rai-
sonnés des principaux musées d’Europe), en colla-
boration avec M. E. Richtenberger (7 vol. paras);
La Fontaine-, Vieux maîtres de France et des Pays-
Bas-, Jehan Fouquet ; Saint François d’Assise et Savo-
narole inspirateurs de l'art italien (1911), etcv, et
nombre de travaux dans les principales revues
d’art, parmi lesquels, dans notre Gazette, dont il
était un des plus anciens collaborateurs : Bernardino
Luini (1869-70), Le Château de Chantilly et ses collec-
tions (1880) ; Les Magasins du « Printemps » réédi/iés
par M. P. Sédille (1883); Le Musée de Harlem et les
tableaux acquis pour le Louvre (1885); Paul Baudry et
 
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