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1919.

BUREAUX: 106, BD SAINT-GERMAIN (6e)

Juillet.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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Le ]Sr-u.m.éro : 1 Franc

PROPOS DU JOUR

'Université américaine de Ceaune a
k fermé ses baraquements au début

de juin, après avoir libéralement
distribué à dix mille soldats des
Etats-Unis et à quelques habitants de la con-
trée un enseignement embrassant toutes les
branches de la culture. Et, pareillement, l’Aca-
démie d’art organisée à Bellevue pour les élèves
mobilisés des écoles d’art décoratif, a clos son
enseignement.

En songeant à ces initiatives si intéressantes,
nous nous demandons si l’on se préoccupe chez
nous, avec l’ampleur de vues nécessaire, de
faire ce qu’il faut pour amener en France et
y retenir les étudiants étrangers. 11 y a là une
question économique au premier chef, sans
pailer du prestige et de l’influence, qui sont
d’évidence ; or, la Irait.e-t on avec l’ensemble
désirable? Des initiatives particulières s’exercent

— ainsi en faveur des jeunes Scandinaves, ame-
nés en assez grand nombre au lycée du Havre ;

— mais ce sont là des effets partiels, où le gou-
vernemenl ne semble avoir qu’une participation
restreinte et pour lesquels, en tous cas, il ne fait
guère de sacrifices. Cependant nous devrions
nous rendre compte de cet appétit d’instruction
qui règne chez la plupart des nations étran-
gères : l’exemple de ces Américains qui profi-
tèrent de la période d’armistice pour ouvrir
cours et laboratoires, pour donner aux jeunes
hommes envoyés en Europe un semestre d'ins-
truction intensive, est bien fait pour secouer
notre bureaucratique apathie.

U faudrait agir largement, obtenir de nos
agents diplomatiques et consulaires qu’ils dai-
gnassent se préoccuper de ces choses, concer-
ter un effort commun de tous les établisse-
ments d’instruction secondaire et supérieure,
se mettre à la portée de cette clientèle que
l’Allemagne savait si bien — et,saura sans doute
toujours — amener chez elle, moderniser cer-
tains programmes, doter les ateliers, cours,
laboratoires, ouvrir toutes grandes les portes

des musées et bibliothèques si insuffisamment
organisés à cet égard... et ne pas laisser, par
exemple, se consommer la ruine du Muséum
d’histoire naturelle ou faire traîner cinquante
ans des problèmes comme celui de la recons-
truction de l’Ecole des Arts décoratifs, que l’on
n'ose pas faire visiter aux notabilités étrangères !
On dit que, pour la musique tout au moins,
une école se fonde où les formalités seront plus
aisées qu’au Conservatoire, l’accès devant y
être singulièrement facilité aux élèves du
dehors. Il est à souhaiter que l’on songe à de
pareilles mesures dans les écoles d’art de tous
degrés.

Il est probable que si nos établissements
avaient été prêts à celle tâche, les dix mille étu-
diants de Beaune et les deux cent cinquante
élèves rassemblés à Bellevue auraient pu être
répartis dans nos diverses institutions. A Belle-
vue, c’était une véritable « faculté d’art » que
nos amis d’Amérique avaient installée, grâce à
leur « Educational Corps », dont nous voudrions
bien que notre armée possédât l’analogue ; on y
peignait, sculptait, apprenait le français, écou-
tait des conférences, pour lesquelles furent
appelés savants américains et français. Com-
ment se fait-il que pareil institut se soit fermé
sans qu’on essayât au moins de le conserver?

Question économique, disions-nous, (pie celle
des étudiants étrangers. Un.exemple le démon-
trera. Berlin recevait, en 1913, plus de trois
mille jeunes pianistes américains, et il y en
avait autant dans d'autres grandes villes. A
Paris, on en comptait une vingtaine. N’était-ce
pas, pour l’Allemagne, une source de richesse
tout autant que d’influence? Toutes ces consi-
dérations doivent nous engager à exercer, de
tout notre pouvoir, une action énergique dans
le sens que nous venons d’indiquer.

NOUVELLES

Par décret en date du Sjuin 1919, rendu sur
le rapport du ministre de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts, M. Albert Besnard, artiste
peintre, membre de l'Institut, a été nommé
 
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