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1919.

BUREAUX: 106. Bu SAINT-GERMAIN (6°)

Août-Septembre.

LA »

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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X_,e 3XTuméro : 1 Franc

PROPOS DU JOUR

omjnie nous l’annonçons plus loin,
l'administration municipale ouvre
un concours important pour la
îœitœ création d’un plan d’extension et
d’embellissement de la ville de Paris. Plan
d’extension : c’est bien, car la plus lamentable
imprévoyance a régné jusqu’ici en cette ma-
tière. Paris est en retard. L’impulsion donnée
aux études d’urbanisme, la crise du logement,
la surpopulation, l'incroyable et pourtant in-
suffisant développement des moyens de trans-
port, ladésaffectation de l’enceinte fortifiée, sont
autant de facteurs de l'extension nécessaire et
surtout méthodiquement réglée. Et il n’est pas
jusqu’à la question de la voie triomphale pro-

longeant jusqu’à la forêt de Saint-Germain l’ave-
nue des Champs-Elysées et de la transformation
du Mont-Valérien, dont a tant parlé il y a quel-
ques mois, qui ne contribue à démontrer l’ur-
gence d’une étude approfondie du système
d’accroissement de Paris.

Mais plan « d’embellissement », voilà qui
n’est pas sans causer quelque .inquiétude. Car,
enfin, ce terme d’embellissement est bien
vague, il est susceptible de trop d'interpréta-
tions divergentes, et l'on sait comment il est
compris dans la plupart des cas. En fait, Paris
demande-t-il à être embelli ? Disons plutôt qu’il
faudrait ne pas l'enlaidir. On l’a marqué déjà
ici: l’enlaidissement est volontiers à l’ordre du
jour; il est une sorte de maladie à la propaga-
tion de laquelle les autorités s’emploient avec
un zèle digne d’une meilleure cause, et nous ne
voudrions pas que, grâce à la réglementation,
la crise pût s’aggraver dans d’inconcevables
proportions.

Voici, par exemple, des ponts dont il est dé-
montré qu’ils sont gênants pour la navigation.
Mais, s’il devient nécessaire de les transformer,
on désirerait qu’ils n'y perdissent pas de leur
valeur esthétique, comme c'est incontestable-
ment le cas pour le pont Notre-Dame, lequel,
pittoresque et cependant dépourvu de préten-
tions, est devenu quelconque, avec, en plus, des

motifs de sculpture superflus, un garde-fou tour-
menté et plein de crochets menaçants. L'esta-
c.ade de l ile Saint-Louis, si curieuse, et qui ré-
sista, quoi qu’on en ait dit, à la grande crue de
1910, s'est muée en une affreuse et difforme
passerelle de béton. Que va-t-il advenir du
pont de la Tournelle, démoli à moitié aujour-
d’hui ?

Bien d’autres faits pourraient être invoqués;
Ainsi ce cas étrange des agrandissements de la
Banque de Erance entraînant la démolition d’un
des plus précieux vestiges du Vieux Paris, cette
Chancellerie d’Orléans(1), qui ne sera pourtant
qu’effleurée à peine par une voie nouvelle et
que l’on nous propose de reconstruire ailleurs
pastiche ridicule — alors que rien ne s’oppo-
serait à ce qu’elle restât là où elle est. On a vu,
dans cette affaire, céder aux exigences de la
Banque non seulement l’administration préfec-
torale, mais encore la commission des Monu-
ments historiques elle-même ! Ainsi aucune
garantie ne subsiste lorsque telle ou telle puis-
sance est bien décidée à détruire ou à modifier
un site ou un monument.

Les craintes que l’on peut avoir au sujet de
l’emploi des vastes espaces que donnera la dé-
molition des fortifications, même s’il s’agit de
problème de voirie pure, vont s’étendre à Paris
tout entier et à ses alentours. Poussons une fois
de plus un cri d’alarme nécessaire... et souhai-
tons qu’il ait quelque efficacité.

NOUVELLES

Un décret en date du 16 septembre vient
de rétablir au ministère de l’Instruction publi-
que et des Beaux-Arts le direction des Beaux-
Arts et de supprimer les postes des deux chefs
de division qui secondaient les sous-secrétaires
d’Etat sous le régime antérieur à cette réforme.

Un second décret a nommé au poste de direc-
teur des Beaux-Arts M. Paul Léon, ancien chef
de la division des services d’architecture, qui

(1) V. l’étude publiée sur cet hôtel dans ta
Ga&elle des Beaux-Avis, août 1916, p. 333 et suiv.
 
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