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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0089
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TYPE CHARTRAIN. Pl. XII ET XIII.

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quelques signes accessoires qui semblent n'être pas sans valeur. Une étoile s'y montre souvent,
et mon père a proposé d'y voir un souvenir de la Trinité de Vendôme dont la place fut indiquée
par une étoile à Geolfroi Martel et à Agnès, sa femme; on y rencontre aussi un ornement à six
branches terminéespardes points; j'en ignore la valeur, et je ferai seulement remarquer que cet
objet se trouve sur les monnaies des princes croisés, sur les monnaies de Tripoli entre autres;
mais la chose la plus importante est assurément une espèce de rosace qui occupe toujours le
centre du type ; elle conserve cette place d'honneur dans toutes les variétés que nous venons
d'examiner; c'est encore là une énigme qui nous permet de risquer une conjecture. La repré-
sentation des reliques locales étant l'origine du type chartrain, pourquoi ne pas admettre que
Vendôme a placé sur ses monnaies la relique qui faisait sa gloire, comme les vêtements de la
Vierge faisaient celle de la métropole ? Personne n'allait à Chartres sans visiter aussi la sainte
larme de Vendôme; le fils de Foulques Nerra en avait fait présent à l'abbaye de la Trinité, et
l'histoire de cette donation a été magnifiquement sculptée sur une des portes de l'église.
L'authenticité de la relique a été combattue au dix-septième siècle par Thiers; mais cette atta-
que lui a procuré un illustre défenseur dans la personne de dom Mabillon. Nous n'avons pas à
juger la querelle ; il nous suffit de rappeler ici une des plus belles légendes du moyen âge. Quoi
de plus touchant que cette larme de l'amitié répandue par notre Seigneur devant le tombeau
de Lazare, et recueillie par un ange, pour que cette relique précieuse fût le symbole de l'affection
la plus pure qui puisse unir les hommes. Pendant des siècles on a eu le bonheur de croire à
cette larme divine, et cette croyance a consolé bien des chagrins, soulagé bien des douleurs.
Pourquoi cette relique vénérée n'aurait-elle pas été figurée sur les monnaies de Vendôme,
dont elle était l'honneur et la richesse? Ne serait-ce pas cette rose qui s'étale au milieu du
type comme un diamant, et qu'on ne trouve dans aucune des localités que nous avons étu-
diées? Nous abandonnons cette explication à la critique de nos lecteurs.
Nous voici parvenu au terme de notre travail, et nous espérons n'avoir pas fait un roman
numismatique. Nous nous sommes efforcé de procéder toujours avec ordre et méthode ; c'est
en analysant le type chartrain, en étudiant ses variétés, et en cherchant ses causes dans l'his-
toire, que nous sommes arrivé insensiblement à une conviction véritable, et que nous propo-
sons de voir définitivement dans cette figure singulière, non pas une tête humaine, mais la
représentation des reliques qui sauvèrent Chartres au dixième siècle, et qui furent célèbres
dans toute la chrétienté, pendant tout le moyen âge. Si nous n'avons pas persuadé, nos efforts
ne seront cependant pas stériles ; ils feront naître d'utiles contradictions, et donneront peut-
être l'idée d'étudier dans les histoires locales l'origine de quelques autres types monétaires
jusqu'ici trop négligés. L'explication des planches que nous joignons à ce mémoire résumera
rapidement tout ce qu'il contient.
 
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