106 MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
anglo-saxones et germaniques : témoin le nom de Tyr donné chez elles au mardi*, et les su-
perstitions relatives aux arbres sacrés s.
Relativement aux quatre derniers monuments, je me bornerai à dire qu'ils doivent provenir
de quelque contrée assez rapprochée de la patrie de l'Odinisme pour que les traditions des
Eddas y fussent populaires, et trop peu éloignées du centre de la civilisation pour que l'art y
fût trop barbare. Quant à l'époque du travail, malgré tout ce qu'on risque en précisant les
dates, je déclare regarder le chandelier de M. Desmottes (PI. XYII, A. B.) et surtout celui de
M. Dugué (PI. XVI), comme des produits du onzième siècle; siècle où la verve fougueuse des
époques de renouvellement était encore mal servie par le goût qui sait choisir et l'habileté
qui sait rendre. Au contraire dans le petit chandelier de M. Dugué (PI. XV, B. G.), dans celui
de M. Sauvageot peut-être (PI. XVII, C. E. D.), mais surtout dans celui de M. Carrand
(PI. XIV), le sentiment du beau se fait évidemment jour; la simplicité et la fermeté des lignes,
au milieu d'une composition pleine d'animation et de richesse, dénotent une force d'autant
plus accessible aux conseils du goût qu'elle est plus maîtresse d'elle-même : je les crois du
douzième siècle.
ARTHUR MARTIN.
ou marché de Tyr; îT/vsùoiy, siège ou ruisseau de oui-dire, et ii ne paraît pas éioigné de reconnaître avec Ce-
Tyr; Tniled, demeure de Tyr; T'T/Army,, coiiine de Tyr; baucr ic titre de Dedans la dernière syllabe. Quant à la
Tù'sÎMwde, étang de Tyr, etc., etc. première, il est plus naturel d'y voir Tyr (Tfs, TMes) etc., que
* YlAdoy, f/usdap,, en vieux allemand; ù/s&d, d!/- d'y chercher Thiud (race) comme on l'a fait jusqu'ici. J'ajoute
3CMdagf en frison ; fùvs&cy, ?7/?'.sdæ<7, que la parenté établie entre Tuisco et Mannus vient à l'appui
en anglo-Saxon; ^Mesdat/ en anglais. On dit d:.sfay ou de l'opinion qui nous a fait regarder Tyr comme un dieu !u-
a Saint-Call. Quand Tacite raconte que les Germains ado- naire puisqu il paraît impossible de ne pas confondre le Ma-
t aient Tuisco (De morib. Germ. n, cd. Lemaire) : Cdde^ant de Tacite avec le Ma?u des Runas.
ca? 7722222/722.$ avUi^atA... Dcaaî, ferra 62/2^:2772, ef 2 II gérait gjgg de montrer dans ces arbres de mai si fêtés
/d:M777 J/22727222722 07iyi72e7?7 y 622 f /.s co77d2fore^q22e/ il n'est jadis parmi nous, et dans les arbres de Noël si fêtés encore en
pas invraisemblable qu'il indique le dieu Tyr (7122.$ pof). Allemagne de curieux souvenirs d'Igdrasill; mais ici les déve-
G'est une ingénieuse et neuve observation de Magnussen. loppements nécessaires nous entraîneraient trop loin et deman-
AI. Naudet, dans son commentaire sur ce passage dans l'édi- deraient un mémoire à part, qui nous conduirait du vieil arbre
tion que je viens de citer, fait sentir qu'on ne doit pas deman- indo-germanique à nos jeunes arbres de liberté,
der à Tacite l'orthographe rigoureuse d'un nom appris par des
anglo-saxones et germaniques : témoin le nom de Tyr donné chez elles au mardi*, et les su-
perstitions relatives aux arbres sacrés s.
Relativement aux quatre derniers monuments, je me bornerai à dire qu'ils doivent provenir
de quelque contrée assez rapprochée de la patrie de l'Odinisme pour que les traditions des
Eddas y fussent populaires, et trop peu éloignées du centre de la civilisation pour que l'art y
fût trop barbare. Quant à l'époque du travail, malgré tout ce qu'on risque en précisant les
dates, je déclare regarder le chandelier de M. Desmottes (PI. XYII, A. B.) et surtout celui de
M. Dugué (PI. XVI), comme des produits du onzième siècle; siècle où la verve fougueuse des
époques de renouvellement était encore mal servie par le goût qui sait choisir et l'habileté
qui sait rendre. Au contraire dans le petit chandelier de M. Dugué (PI. XV, B. G.), dans celui
de M. Sauvageot peut-être (PI. XVII, C. E. D.), mais surtout dans celui de M. Carrand
(PI. XIV), le sentiment du beau se fait évidemment jour; la simplicité et la fermeté des lignes,
au milieu d'une composition pleine d'animation et de richesse, dénotent une force d'autant
plus accessible aux conseils du goût qu'elle est plus maîtresse d'elle-même : je les crois du
douzième siècle.
ARTHUR MARTIN.
ou marché de Tyr; îT/vsùoiy, siège ou ruisseau de oui-dire, et ii ne paraît pas éioigné de reconnaître avec Ce-
Tyr; Tniled, demeure de Tyr; T'T/Army,, coiiine de Tyr; baucr ic titre de Dedans la dernière syllabe. Quant à la
Tù'sÎMwde, étang de Tyr, etc., etc. première, il est plus naturel d'y voir Tyr (Tfs, TMes) etc., que
* YlAdoy, f/usdap,, en vieux allemand; ù/s&d, d!/- d'y chercher Thiud (race) comme on l'a fait jusqu'ici. J'ajoute
3CMdagf en frison ; fùvs&cy, ?7/?'.sdæ<7, que la parenté établie entre Tuisco et Mannus vient à l'appui
en anglo-Saxon; ^Mesdat/ en anglais. On dit d:.sfay ou de l'opinion qui nous a fait regarder Tyr comme un dieu !u-
a Saint-Call. Quand Tacite raconte que les Germains ado- naire puisqu il paraît impossible de ne pas confondre le Ma-
t aient Tuisco (De morib. Germ. n, cd. Lemaire) : Cdde^ant de Tacite avec le Ma?u des Runas.
ca? 7722222/722.$ avUi^atA... Dcaaî, ferra 62/2^:2772, ef 2 II gérait gjgg de montrer dans ces arbres de mai si fêtés
/d:M777 J/22727222722 07iyi72e7?7 y 622 f /.s co77d2fore^q22e/ il n'est jadis parmi nous, et dans les arbres de Noël si fêtés encore en
pas invraisemblable qu'il indique le dieu Tyr (7122.$ pof). Allemagne de curieux souvenirs d'Igdrasill; mais ici les déve-
G'est une ingénieuse et neuve observation de Magnussen. loppements nécessaires nous entraîneraient trop loin et deman-
AI. Naudet, dans son commentaire sur ce passage dans l'édi- deraient un mémoire à part, qui nous conduirait du vieil arbre
tion que je viens de citer, fait sentir qu'on ne doit pas deman- indo-germanique à nos jeunes arbres de liberté,
der à Tacite l'orthographe rigoureuse d'un nom appris par des