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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0198
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178

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE,

par conséquent H n'a pas été obligé de se mettre autant en frais d'invention que nous
l'avons supposé, pour le mécanisme de son siège? Attribuerons-nous à un simple
la substitution des têtes de aux têtes de Renoncerons-nous à
expliquer, comme nous l'avons fait précédemment, le contraste qui existe entre le haut et le
des supports du siège de Dagobert? Croirons-nous, contre le témoignage si vraisemblable
des diptyques consulaires^ que les chaises curules avaient pour support </%%??*<? /a'ows de profil
au lieu de de face? On voit dans quelle perplexité nous jette un renseignement sur
la nature duquel nous aurions besoin d'être mieux fixés, pour nous y abandonner avec une
entière confiance : mais comme nous n'avions procédé d'abord que par voie d'hypothèse,
nous ne nous sommes pas senti le droit d'en rejeter une sujette à de plus grandes difficultés
peut-être, mais qui semble s'appuyer sur un document plus positif.
IV.

Quoi qu'il en soit, pour comprendre l'ajustement et le mécanisme du siège de Dagobert, il ne
faut pas s'en rapporter au monument tel qu'on le voit disposé, depuis la restauration plus zélée
qu'habile, entreprise par le ministre de Louis-le-Gros*. La comparaison du siège de Dagobert
tel que nous le voyons aujourd'hui, avec ce qu'il était indubitablement dans l'origine va nous
fournir le moyen de distinguer d'une manière à peu près certaine ce qui appartient au mo-
nument original, et ce qui revient à la restitution du douzième siècle. Il faut prendre le TT/ica'
du texte de Suger dans la plus grande extension que ce mot puisse recevoir : car un tiers au
moins du monument actuel est le produit de cette restauration. A l'époque de Suger, la tra-
dition de la chaise curule des Romains était sans doute oblitérée, et l'on n'y attachait plus la
même importance que dans les premiers temps de la monarchie. Un roi, dans l'opinion d'alors,
ne pouvait décemment s'asseoir que dans une et l'addition d'un dossier était une condi-
tion exigée par l'idée qu'on se faisait de la majesté du souverain. Suger fit donc exécuter un
large dossier terminé par un fronton et que supporte un arc brisé à double courbure : ce n'é-
tait pas assez que l'addition de ce dossier rendît nécessaire l'exhaussement de la petite galerie
latérale (circonstance qui achevait de défigurer le monument), il paraît que les mesures de la
partie supplémentaire avaient été mal prises. Quand on voulut l'adapter au vénérable débris
de la royauté mérovingienne^ on dut s'apercevoir que le dossier excédait notablement en lar-
geur le siège auquel on l'avait destiné ; par suite de cette erreur il fallut déboîter les galeries

(1) Le fauteuil de Dagobert a dû subir une troisième res-
tauration, encore pius maiadroite et pius grossière que la se-
conde : c'est à ce dernier remaniement que nous attribuons
{'espèce de rateau de fer qui compiète ta galerie latérale infé-
rieure du côté droit, et ies pièces égaiement en fer au moyen
desquelles on a remédié à des fractures qui avaient eu lieu en

diverses parties du dossier exécuté au douzième siècle. Rien
au reste ne peut faire juger de l'époque de ce travail, à moins
qu'on ne conjecture qu'il a eu lieu après le pillage de l'abbaye
par les Anglais en 1Û29, lorsque l'armée de Charles VII, con-
duite par Jeanne-d'Arc, eut abandonné le siège de Paris.
 
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