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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0222
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

elle a été si vantée pour ses œuvres, et avec si peu de restriction, qu'il est bien permis de
mettre quelques bornes à ses panégyriques. Or n'était-ce pas le lieu, à la rencontre d'une de
ces bagatelles laborieuses qui rappellent les creuses préoccupations et l'afféterie froide d'une
époque à la fois si enthousiaste et si maniérée, si vive et si pédantesque ?
IL
CROIX DUE DE CHARLEMAGNE A AIX-LA-CHAPELLE.
Les ligures G et F représentent ( grandeur de l'original) une croix en vermeil d'Aix-la-
Chapelle. On la donne comme ayant appartenu à Charlemagne qui, dit-on, la portait à son
cou. Contre cette assertion, nous n'avons pas seulement le légitime sujet de défiance que peut
inspirer le respect même des citoyens d'Aix pour le grand empereur auquel ils attribuent
volontiers tous les objets précieux dont l'origine est lointaine mais indéterminée ; le style seul
du monument suffit pour déposer hautement contre la provenance qu'on lui prête. La face C
porte un crucifix ciselé en demi-relief, où rien n'annonce une origine carlovigienne ; mais
surtout les ornements de la face F accusent péremptoirement la seconde moitié du douzième
siècle; et la légende*, qui court le long de la tranche autour de la croix, confirme, par la
forme de ses caractères, cette donnée chronologique fournie par l'ornementation. Cependant
il ne serait pas impossible de concilier la vérité avec l'affection des habitants d'Aix pour l'im-
mortel fondateur de leur célèbre chapelle. La petite croix D, ordinairement renfermée dans
celle que nous venons de décrire, pourrait bien avoir été faite pour Charlemagne; et celle qui
lui sert maintenant comme d'étui n'aurait été exécutée que vers l'époque de Frédéric Barbe-
rousse. Il faudrait supposer alors que le reliquaire du onzième siècle en aura remplacé un
autre plus ancien. Et en effet on ne pourrait guère admettre que le bois de la vraie croix qui
forme (même matériellement) la principale partie du joyau D, eût été porté sans autre pro-
tection que l'or qui le sertit et les perles ou les pierres de couleur qui en ornent le centre;
car il n'est pas même revêtu d'un cristal.
Ce n'est, d'ailleurs, pas là tout ce que nous pouvons dire de plus favorable à la tradi-
tion quelconque qui veut que cette relique ait été en la possession de Charlemagne. Il
* On l'a développé an bas de la planche. Elle est formée sances infernales, en verm de la souveraine autorité de celui
des paroles d'nne antienne que nous chantons encore à qui a versé son sang sur le calvaire, donne lieu de croire que
Laudes dans l'oiïice de de la sainte Croix : « Ecce ce reliquaire avait réellement pour destination primitive d'être
cruccm Domini, fugite partes adversæ; vicit leo de tribu Juda, porté comme une sauvegarde quotidienne contre les dangers
radix David. « Cette espèce d'adjuration adressée aux puis- du corps et de l'âme.
 
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