Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0268
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
248

MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.

dans son humiliation la dépouille mortelle des élus. Les stries verdâtres des sarcophages
vous disent qu'elle dort son sommeil dans la terre, le second sein maternel ou l'homme attend
sa seconde naissance. Car le sommeil du juste est béni : l'Ëternel le protège, et garde pour le
réveil du dernier jour la poussière destinée à l'immortel triomphe :
CUSTODIT DOMINUS OMNIA OSSA SANCTORUM. '
Et tandis que s'écoule pour ce qui fut périssable la nuit rapide du temps, déjà les âmes bien-
heureuses sont montées au dessus des nuages changeants de la terre, elles se reposent sur
d'inébranlables trônes, au milieu des fleurs toujours vermeilles du paradis de délices ; et la
palme du combat est le sceptre de leur empire, la divine lumière est leur couronne. Il ne
manque plus à leur félicité que de la voir s'étendre sur le fragile compagnon de leur exil
et de leurs souffrances. Leurs vœux ne tarderont pas à s'accomplir, et ces ossements blanchis
que la piété des frères recueille dans des châsses resplendissantes, comme pour devancer
la Providence et préluder au ciel, ces ossements vénérés tressailleront un jour sous un nou-
veau souffle de vie pour aller s'associer aux joies des âmes dont ils partagèrent les épreuves:
EXULTABUNT DOMINO OSSA HUMILIATA. s
lisons-nous sur l'émail de M. Labarte.
M. Labarte attribue cet émail au treizième siècle. Le dessin des personnages indique en
effet cette époque. Quant à la forme des rinceaux et aux couleurs nuancées des fleurs, elles
sont imitées du douzième siècle dont les traditions se sont prolongées sur ce point jusqu'au
quinzième.
On se rendra compte à première vue du système d'incrustation de nos émaux. L'épaisseur
des rinceaux d'or annonce assez que les cloisons ne sont pas rapportées, mais réservées dans
la plaque de métal où l'on a creusé le lit de la matière vitreuse : ce sont des émaux champ-
levés.
Il n'est pas également aisé de déterminer le procédé auquel on doit les ornements en brun
et en or. La couleur brune a si peu d'épaisseur, malgré une adhérence sur laquelle le temps
n'a rien pu, que l'on serait porté à n'y voir qu'un simple vernis. Cette question mérite l'at-
tention des artistes : ils pourraient trouver dans un mode de décoration, probablement fort
peu dispendieux, le secret de produire des effets splendides.
ARTHUR MARTIN.
de nimbes à cannelures rayonnantes. Les figures, burinées en fleurs multicolores. Ouvrage du treizième siècle. Haut. 24 c.
creux sur le métal doré, se détachent sur un fond d'émail Larg. à la base, 18.
d'azur, enrichi de rinceaux élégants, à feuillage d'or et a *Ps. n., 10. ^Ps. xxxm, 21.
 
Annotationen