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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0270
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MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.

la contrée que l'époque. Encore faut-il sur cette donnée faire largement la part d'une cer-
taine approximation. Car les deux termes extrêmes admis par l'auteur du catalogue ont bien
l'air d'être un peu trop rapprochés de nous : on pourrait être plus près du vrai en les reculant
d'un demi-siècle. Si donc il faut employer la chronologie anglaise, je pencherais à placer cet
œuvre entre les règnes d'Alfred-le-Grand et de Ganute (de 860 à 1010 à peu près) ; car je
crois y reconnaître la manière des écoles formées sous les derniers carlovingiens.
Faut-il aussi nécessairement admettre que les dessins un peu grossiers (comme ceux qui
sont placés sous les lettres B, F, H) ne se sont mêlés aux autres qu'en conséquence d'une
restauration rendue nécessaire par des mutilations violentes? Sauf les différences du vélin et
de la calligraphie, si le des artistes a été la principale base de ce jugement, on pourrait
être reçu à en appeler. Pourquoi des accidents naturels, sans recourir à la force majeure, ne
sufliraient-ils pas à expliquer soit les interruptions (et partant la prolongation) de ce travail,
soit la substitution d'une main inférieure dans un livre commencé sur de meilleurs auspices?
Je ne sais, mais vraiment on n'est pas obligé de reconnaître que le manuscrit ait dû passer
dans un autre atelier pour avoir à subir les variations qui s'y montrent. Le trait est souvent
tremblé, soit par gaucherie,soit par affectation bizarre; mais quelque chose demeure qui relie
les disparates du dessin en une sorte de parenté. L'air de famille ne s'y perd pas entière-
ment : la manière tourmentée et maladroite de plusieurs scènes n'empêche pas que dans tout
le manuscrit un certain savoir-faire de composition ne se maintienne comme trace générale
d'impulsion primitive ; l'architecture ne varie guère d'un bout du livre à l'autre ; çà et là se
montrent divers 7720^? (fig. G, E) qui rappellent les meubles antiques, comme dans quelques-
uns des manuscrits exécutés en France sous les descendants de Charlemagne ; et si plusieurs
scènes annoncent une entente générale de la draperie et du mouvement des figures qui sup-
pose des études assez avancées, l'exagération fréquente des attitudes et de la stature des per-
sonnages conserve à tout l'ensemble quelque unité au milieu des variétés incontestables de
l'exécution. J'oserais donc penser qu'on y peut apercevoir la trace d'une même tradition qui
dégénère, mais sans se briser complètement.
Là, comme dans d'autres manuscrits que le moyen âge nous a transmis inachevés, les calli-
graphes avaient exécuté leur tâche en réservant la place destinée aux artistes; et ceux-ci, non
seulement n'ont pas terminé leur part, mais paraissent y avoir mis une certaine fantaisie qui
cédait soit à l'humeur du moment, soit au désir d'étudier plus mûrement un sujet mal arrêté
dans l'intention du compositeur. Ainsi plus d'un psaume est demeuré sans figures^ quoique
les précédents et les suivants aient reçu leur 2/^^22^2072 ; ailleurs une composition ébauchée
au crayon n'a pas reçu la dernière main sous la plume qui devait en fixer les détails.
Nous ne reproduisons en entier qu'une seule scène (sous la lettre H), le reste de la
planche XL Y se compose de fragments isolés pris comme au hasard; le tout cependant est
 
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