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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

chaque mois jusqu'à l'automne c!e 1839, le sujet alla se développant petit à petit; si bien
que d'autres occupations impérieuses, survenues ensuite, n'en permirent pas l'achèvement
projeté d'abord. Aussi le mémoire ou volume interrompu est-il demeuré à l'état primitif
dans le recueil qui avait abrité ses fragments successifs durant plus d'une année. Quelque
journal d'alors (surtout en province) et plusieurs hommes sérieux depuis témoignèrent
le désir de voir réimprimer ces articles en un volume.
Or de tels suffrages où mon intervention n'avait aucune part, puisque j'en connais à
peine aujourd'hui un ou deux votants, n'étaient pas dus aux sympathies personnelles pour
l'auteur qui se tenait dans l'incognito le plus simple. Ne jouissant d'aucune notoriété qui
put ajouter quelque valeur aux preuves alléguées dans le débat, et ne sachant si mes supé-
rieurs entendaient me donner la tâche d'écrivain, je signai tout bonnement par une ana-
gramme de mon vrai nom. Puis la monarchie de juillet, avec ses plus zélés adhérents, se
souciait généralement peu d'entendre même nommer les jésuites; en sorte qu'il était bon
de cheminer avec modestie sous ce régime si libéral.
Les & p/dA'.wyÆe cAré/Arme, qui s'imprimaient en Champagne sur une seule
épreuve d'auteur, s'avisèrent de clore mon anagramme par un y (pour AcHERi, qui était la
vraie signature du premier article); et cette faute typographique une fois commise, i) n'y
avait pas raison majeure pour faire dédire Patelier. Je me bornai donc à prier le directeur de
ne pas continuer l'enjolivement d'une telle mascarade; et surtout de ne point laisser écrire
D'AcnERY une autre fois, afin que je n'eusse pas l'air de m'affubler frauduleusement en bé-
nédictin de Saint-Maur.
Voilà toute l'histoire de ma pseudonymie durant dix-huit mois, laquelle fut dévoilée en-
suite à mon insu par M. Bonnetty dans ses tables, et reprise dans les curiosités bibliogra-
phiques postérieures; en sorte que depuis assez longtemps ce n'est plus un mystère. Cette
explication pouvait sembler utile après diverses paroles décochées par l'introduction du
IIP volume des TVoMuraM-z* contre un anonyme de la en septembre 1874.
Pour en revenir aux articles mensuels de 1838 et 1839, ils étaient alors intitulés à peu
près : <t Le christianisme a-t-il nui au développement des connaissances humaines?)) Gar-
dons-en quelques traces encore çà et là, quoique ce puisse bien sembler une mauvaise
plaisanterie maintenant. Que voulez-vous? c'était assez bien porté en 1838. Depuis ce
temps-là on a imprimé qu'il fallait éàw//i?r /r ca/AoùcMmr da/M /a éaar, on a confisqué des
biens ecclésiastiques et des maisons religieuses, fusillé, emprisonné ou exilé des prêtres et
des évêques; etc. Lequel de ces procédés est le pire? J'aime autant la violence brutale, parce
quelle parle plus nettement, et que sa vraie mère est la subversion des esprits qui lui frayait
traîtreusement le chemin sous mine de science et de littérature. A bas les masques! et que
les cœurs s'ouvrent : «Ut revelentur ex multis cordibus cogitationes (Luc. II, 35).)) En
attendant, et par manière d'engager tout doucement les troupes qu'on voulait conduire au
feu, Espagne, France et Allemagne tiraillaient sur la A%rarc/Mc, le clergé, les corporations
religieuses, l'inquisition, etc. L'archevêché de Paris saccagé impunément, les assassinats au
de Madrid, laissés tout aussi bien sans répression, les redites insupportables
de calomnies plus ou moins usées contre l'Église dans les chaires publiques salariées par
l'État, pouvaient faire croire aux braves fils de Voltaire qu'ils auraient le terrain libre dé-
sormais. On parle dVnAdéraMcr; où est-elle ici, vraiment, si ce n'est chez ceux qui prépa-
rent et attisent les fureurs populaires (peut-être inconsciemment), pour se dire ensuite avec
un câline absolu : « Qu'ai-je fait qui soit qualifiable d'après le Gode Napoléon? )) J'ai bien
 
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