Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MINIATURES DU MOYEN AGE.

PREMIÈRE PARTIE.

Miniatures des manuscrits : Ancienneté de cet art comme embciiissement bibliographique, et notice de plusieurs monu-
ments remarquabtes, qui nous en restent. — Importance historique des miniatures, considérées comme témoins des cou-
tumes contemporaines de i'artiste; comme produits des iégendes, et des formes qui ont prescrit à diverses époques.

XXV.

Les ornements calligraphiques passent souvent à la peinture par une transition presque
insensible. Parmi les majuscules que les Bénédictins nomment il en est qui
ne sont point de pures fantaisies, mais que l'imagination du dessinateur a mises en rapport
avec le texte. C'est ainsi que, dans les beaux manuscrits de Saint-Pierre de Salzbourg-', on
trouve l'I capital du mot formé par une bg-ure en pied de l'apôtre saint Jean, à la-
quelle sa tête symbolique d'aigie, environnée de l'auréole, semble servir de poùù. D'Agin-
courP en a transcrit d'autres, empruntées à un manuscrit grec du xi° siècle, où les petites
scènes qui figurent les contours des initiales sont généralement relatives au sens du dis-
cours. D'autres fois, et même le plus souvent, le tracé de la lettre n'est qu'un cadre pour un
petit tableau d'histoire. Mais, sans rechercher cette espèce de prétexte, le peintre réserve
souvent des pagrs entières, ou les encadrements du texte, à des sujets où son imagination
se donne carrière.
Cet usag-e, connu de l'antiquité \ fut appliqué de bonne heure par le Christianisme, et par
les moines surtout, à la décoration des livres saints. La bibliothèque Laurentienne de Flo-
rence possède un évang'éliaire syriaque, exécuté en 586 dans le monastère de Saint-Jean,
en Mésopotamie, par le calligraphe Rabula. On y voit vingd-six de ces curieuses peintures*,
conservées merveilleusement après douze siècles^.

). Voyez D. Besset, i, p. 52 (x° siècle).
2. Peinture (saint FpTtrem et saint Grégoire), pt. 49.
3. Ortoff, Rist. de ta peinture en Italie, t. I, p. )08. —
II'Agincourt, t. Il,p.4t.—Jansen, Origine de ta gravure, t. U,
p. 189, etc. — Waagen, KMnstdewAmæier in lVien, t. II,
t-iO. — Schnaase, Gescù. d. Midenden Xnnste, t. VI, p. 390,
svv.
4. Ce n'est pas qu'elles soient ce que nous appellerions
charmantes. Etles ont du moins tout l'intcrèt qui s'attache
à des monuments si reculés de l'art chrétien et de son sym-
bolisme, dans une contrée où les mahométans nous ont
dérobé tant de précieux souvenirs. M. Ch. Rohault de
Fleury vient d'en publier quelque fragment dans les plan-
ches archéologiques de son Ævangiie (Tours, 1874), ouvrage
bien conçu et sérieusement exécuté.
o. D'Agincourt, t. II, p. 52, Peinture, pl. 27.—Valéry,
Voyagea en Italie, 1. X, c. v. En citant l'itinéraire italique
de M. Valéry, recueil préférable à une foule d'autres assu-

rément, je me permettrai de faire remarquer que les élo-
ges dont il a été l'objet ne sauraient être admis sans quel-
que restriction. Entre autres légèretés, pour n'en citer que
du ressort de l'érudition, j'admire la manière si leste avec
laquelle (1. X, c. vi) il traite les voyages du /Mre Oderie
Frigoti (ce qui veut dire le bienheureux Oderico de Frioul,
missionnaire Franciscain du x:v" siècle en Tartarie, dans
l'Indostan et jusqu'en Chine). 11 semble qu'un homme ins-
truit, comme ne saurait manquer de l'être un bibliothé-
caire du roi, pouvait trouver, dans les récits de ce grand
missionnaire, autre chose à citer que les six lignes extraites
par M. Valéry, pour l'amusement de son lecteur. Mais, à ne
parler même que de l'histoire des artistes, où M. Valéry
a-t-il trouvé, par exemple, que Torrigiani ait été brûlé en
Espagne? Vasari dit tout simplement (t. II) qu'il se laissa
mourir de faim, pour éviter le supplice auquel on croit
qu'il avait été condamné : « Essendo stato, corne si credette,
condannato a morte. "
 
Annotationen