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ESPAGNE DU HAUT MOYEN AGE.

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ees études d'ordre supérieur. La plupart ne songeaient même pas à profiter des écoles ou-
vertes en si grand nombre pour y apprendre les premiers éléments de la lecture ou de
l'écriture. A quoi bon se munir d'un instrument scientifique condamné d'avance par la
force même des choses à rester sans emploi, parce que cet emploi eût été trop dispendieux' ?
Mais ils ne méritent pas pour cela d'être confondus avec les barbares. L'enseignement oral
de l'Eglise leur communiquait la science des devoirs du chrétien et, par conséquent, du
parfait honnête homme et du bon citoyen ; ces devoirs connus, ils pouvaient librement
les remplir sous la protection d'un gouvernement régulier, et sous la direction de cette même
Église; ils jouissaient donc sinon des raffinements, au moins du nécessaire de la vraie civi-
lisation.

CHAPITRE II.
BIBLIOTHÈQUES ESPAGNOLES SOUS LES ROIS GOTHS DE TOLÈDE.
Le coup d'œil rapide que nous venons de jeter sur la société espagnole au temps de ces
rois, sur le développement de vie intellectuelle qui se produisit dans son sein presque au
sortir de l'invasion de 409, sur les savants, lettrés et grands hommes de tout genre dont
elle put se glorifier jusqu'à sa fatale dissolution au vin" siècle, nous permettrait à lui seul
d'affirmer que, dans l'Espagne gothique, grâce aux circonstances particulières qui accom-
pagnèrent sa formation et son organisation après la chute de l'Empire, il exista de nom-
breuses et riches bibliothèques, dont la plupart n'étaient sans doute que les anciennes biblio-
thèques hispano-latines, échappées, comme les villes qui les renfermaient, à la fureur
dévastatrice des barbares d'outre-Rhin.
Nous n'en sommes pap réduits toutefois à cette affirmation générale. Les documents his-
toriques de cette époque, sauvés en trop petit nombre des désastres de la seconde invasion,
nous fournissent sur plusieurs de ces collections précieuses des renseignements particu-
liers, et assez détaillés pour que nous puissions former quelque jugement de leur contenu,
assez curieux pour mériter l'attention.

I.
La plus ancienne des bibliothèques espagnoles, non peut-être dans l'ordre des temps,
mais très-certainement dans celui de nos connaissances présentes, est celle que réunit à
son monastère de Dume, près de Rraga, saint Martin, l'apôtre des Suèves, venu en Galice
dans la première moitié du vi" siècle. Le noyau dut en être formé par les manuscrits que ce
savant homme avait recueillis en Orient pendant les longues années qu'il y passa avant d'é-
vangéliser la Galice. Trois ouvrages appartenant à cette collection primitive ont été traduits
du grec en latin parle saint lui-même ou par son disciple Pasehase. Ce sont le Recueil de

I. Sî tes manuscrits étaient chers, ta matière première
(parchemin) t'était assez pour engager tes copistes à indi-
quer par un simple renvoi inscrit en marge le texte sacré
exptiqué dans tes commentaires dont iis exécutaient ta trans-
cription. Cf. S. Braul. Æpist. 14 (Æ.sp. sapr., XXX, p. 337).
Le texte suivant de S. Juste d'Urget nous fournit sur ce
sujet des renseignements curieux : « quia sic aceidit, ut

membranis desistentibus (de/Me?iû&Ms?), minutioribus.litte-
ris eamdem scripturam (eadem scrip^Mra?) in paribus (im-
para'Aus?) quaternionibus susciperent (sMscàpere^w?'?); nec
studiose fabrefactis tateraiibus ambiretur, si memoratam
rem aiicujus meriti esse censueris... ut diligentiori studio
transcriptum utitius coaptetur, quantocius studebis. « /Va*/'.
ÆpistoL m Cawt. Cnwt. (Patrot. cxvn, p. 962).
 
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