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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

pas g^ardé le souvenir. Il suit de là que si le nom du personnage d'origine inconnue est la-
tin, on ne saurait sans chance d'erreur conclure du nom à la nationalité

V.

Ce mouvement littéraire se propagea jusque chez les Suèves refoulés en Galice par les
Goths, et revenus au catholicisme avant leurs vainqueurs. Ils durent, eux aussi, se romaniser
peu à peu au contact des anciens habitants du pays; et surtout, après leur conversion, sous
l'action éminemment civilisatrice de l'Église catholique. Mais ici les détails nous manquent.
Ce que nous pouvons affirmer de cette transformation se borne au peu que nous en appren-
nent indirectement les trop rares écrits de saint Martin de Dume, apôtre de cette nation. Ils
nous autorisent à croire que, parmi les Suèves, le clergé et les grands s'étaient prompte-
ment rendu le latin littéraire assez familier, pour permettre à saint Martin, soit de corres-
pondre en cette langue avec les rois et les évêques d'origine barbare ^ soit de composer,
toujours dans la même langue, quelques traités aussi sagement pensés que correctement
écrits : l'un de pure morale, à l'usage du roi et des personnes de sa maison % les autres
destinés à l'instruction et à la direction de ses frères dans le sacerdoce h
Il est à peine besoin d'ajouter que ce développement de vie intellectuelle, dans ce qu'il
avait de purement littéraire ou scientifique, ne s'étendit pas aux classes populaires. La
cherté excessive des livres ne mettait qu'à la portée des riches et du clergé l'enseignement
écrit, sans lequel il est difficile de devenir un vrai lettré ou un savant de quelque valeur L
Ouvriers des villes et paysans, sauf toutefois ceux d'entre eux qu'une vocation spéciale pous-
sait dans les rangs du clergé séculier ou régulier, restaient donc complètement étrangers à

trois) ne pouvaient évidemment songer à se donner un roi
hispano-romain; ajoutons que Paul fut un des électeurs de
Wamba, ce qui me paraît compléter la démonstration. Cf.
Juliani Tolet., /Ust., Wnmô. Régis, nn. 6-8, 12, 33,
34, 36.
t. Donc: f°l'argument tiré du nom gréco-latin du premier
roi des Asturies contre l'origine gothique de ce prince (A. de
Los Rios, ïl, 23, note !), est absolument sans valeur; 2" les
noms germaniques, qui figurent en si grand nombre au bas
des plus anciennes chartes de la Galice et des Asturies dans
les vin" et ix° siècles (Append. de l'Æsp. sagr., t. XL et
XXXVII), donnent un démenti formel à ces historiens qui ne
veulent guère voir dans les héroïques adversaires du fana-
tisme musulman au nord-ouest de l'Espagne que des His-
pano-romains (A. de Los Rios après Rurriel, II, p.20, not. t).
2. V. ÆpMt. sew Di&eHMs de Ira Martini Episc. ad Viti-
mirum Ep. (Fsp. sagr., t. XV, p. 406), et la préface du
traité de ce meme saint, dont il est question dans la note
suivante.
3. Formula Vifæ Aowesfæ (iôid., p. 385, svv). Dans sa dédi-
cace au roi, le saint indique en ces termes ceux auxquels
son ouvrage s'adresse spécialement : « Quem (KAeHum) non
vestræ specialitcr institutioni, cui naturalis sapientiæ saga-
citas præsto est; sed generaliter his conscripsi, quos, minis-
teriis tuis adstantes, hæc convenit legere, intelligere et
tenere (p. 384).
4. De PaseAa ; De Triua merMOwe ad Rowi/aciMm. Dans
cette lettre dogmatique, S. Martin défend énergiquement la
iicéifé du baptême par triple immersion que bon nombre
d'évêques catholiques d'Espagne attaquaient déjà pour le

motif que j'ai précédemment indiqué (supr., p. 223, not. 1) ;
De Correcà'oMe RaeMeoram, où l'on trouve de curieux détails
sur les superstitions populaires des raraMæ de la Galice ;
de Jachmtia, deSaperAia; ÆadtorC AmMiiitntis; de itforHas;
ce dernier traité me parait être la continuation ou le com-
plément du Traité sar la colère précédemment cité ; Æyyp-
lioram FF. sewlenti'æ; ce recueil est traduit d'un écrivaiii
grec inconnu. A ces ouvrages, qu'on ne trouve réunis que
dans Florez, il faut, pour avoir les œuvres complètes de
l'apôtre des Sucves, joindre la collection des canons de l'É-
glise d'Orient, traduits également du grec par le saint et
dédiés par lui à Nitigius et au concile de l'Église de Lugo.
Elle est annexée aux actes du deuxième concile de Braga.
Cf. Collée, de Conc. de Æsp-, 11, 631.
o. Le roi Récesvinthe fixe à 400 sous (d'argent évidem-
ment, bien qu'il n'en dise rien) le prix maximum de sa re-
cension du code wisigoth (For. Jad., V, iv, 12). Or ce code,
tel [qu'il était alors, ne remplirait pas trois cents pages
d'un de nos i?:-oetaro. On peut juger par là de ce qu'il en
coûtait pour devenir l'heureux propriétaire d'un petit nom-
bre de manuscrits, et combien peu. même parmi les clercs,
pouvaient se donner ce luxe. C'est ce que saint Isidore con-
firme dans le passage de son traité de Of/iciis, où il recom-
mande à son clergé d'écouter avec la plus grande attention
les lectures faites publiquement dans l'église, et de n y ja-
mais manquer sous le spécieux prétexte de vaquer à la prière;
car, ajoute-t-il, on ne peut lire quand on veut, tandis qu on
a toujours la facilité de prier : << Obtentu orationis, ne perdi-
deris lcctionem : gain now semper ram yMiiiôet parafam potest
Aa&ere, cum orandi potestas in promptu sit (lib.t, c.x,n.2) n.
 
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