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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

le portique du temple qu'il a voué au mérite scientifique de sa patrie ; et l'érudition répandue
par lui sur ce sujet suppose, j'aime à le dire, des études plus sérieuses qu'on n'a coutume
d'en faire aujourd'hui. Aussi notre écrivain ne se réclame-t-il que fort peu du xix° siècle.
L'atwA.weTWM? mis en tête de son premier tome annonce un homme qui ne s'enthousiasme
que tout juste pour la civilisation actuelle dont on fait parfois tant de bruit, et qui ne craint
pas de porter le doigt sur plusieurs plaies de notre état social. Là-dessus il exprime çà et là
une indignation généreuse à laquelle je m'associe de grand cœur; mais je ne saurais
adhérer de même à certaines autres idées qu'il expose du reste sans fard : bien différent
de certains esprits cauteleux dont le mauvais vouloir contre la religion revêt, par respect
pour une certaine opinion publique, toute faible qu'elle soit en ce point, les formes qu'aurait
pu leur inspirer le règne absolu de l'inquisition, si une inquisition eût laissé à de pareils
hommes un penser indépendant. Ames du tiers parti qu'appréciait ainsi la grande âme de
Dante ' :

t< .Quel cattivo coro
Dcgli angeli elle non furon ribclli
Ne pur fedeli a Dio, ma per se foro. H

uant à M. Libri, il n'en est point aux expédients pour mordre dans
l'ombre; et certes, s'il est un défaut qu'on puisse lui repro-
cher, ce n'est pas le manque de franchise. Il se pose bien
à découvert comme tenant les (c'est la désignation
également très-nette qu'il substitue aux vieilles expressions de
cow & 7?o??2e, jMpcs', càvyA ou encore
ainsi que diraient les Allemands) pour une race
funeste, ennemie née de tous les progrès intel-
lectuels L Et comme il ne paraît pas homme à
se plier, du moins sciemment, à des opinions
d'emprunt, il expose ses idées avec la verve d'une conviction vive et profonde; de quoi je
lui laisse la responsabilité devant Dieu et devant les hommes.


111.

Tout ce que le Jot/nta/ Je pMàù'yac trouve à redire en cela, c'est un peu de
dureté pour le Catholicisme; reproche même qui ne serait applicable qu'au cas où l'on juge-
rait l'ouvrage du point de vue français (^c). Cela veut dire, comme on l'explique, en effet, que
l'auteur, né dans une contrée où les esprits en sont encore aux opinions qui nous domi-
naient vers 89, ne peut pas apprécier les résultats des institutions chrétiennes avec la mo-
dération qu'y apporte un Français de 1838. M. Libri serait donc un peu arriéré, voilà tout.
A-t-il été bien mécontent de cette qualification désobligeante? Je croirais plutôt qu'il en a

1. In/erwo, HL
2. Cette façon de penser avait déjà été indiquée au pu-
blic par M. Libri dans un mémoire tu depuis longtemps à
t'tnstitut, et inséré dans tes Awwcdes de ctMWM'e et de p/q/si-
%we, au sujet de ta dispersion des académiciens det Cfmewto.
Voir dans tes Anncdes dep/u'iosopMe e/w'étfeuwe, t. X, p. 17,
ta réfutation qu'en a faite un savant compatriote de M. Li-

bri, te P. Otivicri de Rome (pseudonyme, si je ne me
trompe, où ta réponse n'en vatait pas moins par te fond).
Mais recule-t-on quand on s'est ainsi engagé ? AL Le-
tronne (ci-dessus, p. 33, en note) n'avait pas manqué de rap-
peler Libri sur ce point, 'de même Libri a vanté plus tard
Letronnc au sujet des SS. Pères. Ainsi tes deux atnis s'épau-
laient cordialement, et je n'ai pas dù tes séparer.
 
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