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62

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.


lus indépendants que les abbés, et pouvant disposer librement de
leurs livres, de saints évêques voulaient en conserver auprès
d'eux, même dans leurs voyages. Je n'en choisirai d'exemples
que parmi ceux qui, ayant été religieux, ou du moins formés
dans les cloîtres, y avaient puisé cet amour de l'étude ; l'histo-
rien de saint Burkhard, évêque de Würzbourg*, racontant son
abdication (vers 781), ajoute' : « Assumptis sex tantum ex omni
« multitudine discipulorum suorum monachis, navim conscen-
« dit", codicesetiam quos vel ipseconscripserat, vel undecumque
« conquisierat, secum deportari fecit. B Saint Boniface ne portait
avec lui que des livres et des reliques"; aussi le représente-t-on souvent avec un
livre traversé d'un glaive, parce qu'il opposa aux coups de ses meurtriers un Evan-
gâle qu'il tenait à la main, lorsque les païens se jetèrent sur lui*. Saint Brunon, ar-
chevêque de Cologne (mort en 965), tils de Henri 1" l'Oiseleur, et qui avait reçu
les leçons du savant Ratherius de Vérone, ancien moine de Lobes", faisait trans-
porter des livres à sa suite, durant ses nombreux voyages, afin de n'en être jamais
séparé ; et, comme on pourrait croire que c'étaient seulement des ouvrages de piété,
il n'est pas inutile de faire remarquer, avec les historiens de sa vie, qu'il faisait vo-
lontiers sa lecture de Plaute et de Térence".

XII.
Je voudrais pouvoir indiquer ici, au moins sommairement, les bibliothèques
les plus remarquables du moyen âge. Dans l'impossibilité de le faire d'une manière
complète, je renverrai aux indications qui se trouveront disséminées çà et là parmi les ar-
ticles suivants, et me contenterai d'en nommer pour le moment un certain nombre.
Celle de FuldeL dont les précieuses collections ont disparu comme par enchantement,
remontait au temps des Carlovingiens, et possédait encore au xvi" siècle des manuscrits
de 794".

Leland, bibliothécaire de Henri VIII, qui avait mis à profit pour son maître la dépouille
des maisons religieuses, et autres témoins oculaires, rapportent" que f'on comptait dix-sept
cents manuscrits à Prü??Aoro:/ÿA,- que la <7c.s' wamiay f rA (Cisterciens, je pense) a
avait 129 pieds de long sur 31 de large, et était très-bien fournie ( We// /t/Acf

t. Lecointe, Annal. eectesiastici Franeornm, t. v; ad A.
781, n° 88.
2. it s'embarquait sur te Mein, pour se retirer à Hohen-
bourg.
3. Willebald, Jn ey. t'ita. — Cf.'Schannat, Vindemiæ tit-
terariæ, t. I.
4. Othton, ib. — Acta sdnetornm juri-, t. t.
5. Les études ftorissaient à Lobes (ou Laube) au com-
mencement du x" siècte.
6. D. Ceitlier, t. XI, c. xLv, n° t et 4; quoique M. Graesse
(Lehrbuch einer titteraergeschichte. 2° vol., Dresde,
1838) attribue aux docteurs du moyen âge la proscrip-
tion de Térence. Mais nous aurons occasion d'en par-
ler. Citons seulement cette fois te précieux Térence de la
bibliothèque Riccardi (à Florence) provenant du couvent

de Saint-Marc, ainsi que le constate t'inscription. Cf. Valéry,
Voyages en Italie (1838), t. X, c. 6.
7. Ebert, art, RiMiottiégnes; dans l'JEHcyeL d'Ersch et
Gruber (en allemand).
8. Cf. Schannat, Ilist. FnM.
9. Alban Butler, Vie des anciens Pères, etc. Note à la vie
de saint Augustin (26 mai), où it cite ses autorités. L'édi-
tion que j'ai sous les yeux est celte d'Edimbourg, t798.
Voir aussi une lettre de Mercier Saint-Léger, dans le
JoaruaiMstorigMe deFeller, année 1790, t. RI, p. 27-31.
Cela se retrouve à peu près dans Cobbet, Lettres snr ta
Réforme (Paris, 1827); t. I, p. 137, sv.; lettre IV.
10. On disait, même en latin, grisii a&ùates. Cf. Martène,
Ampiiss. Cotfect., t. V, p. 38.—Annal. Camaldulens., t. III,
p. xviij.
 
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