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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

distingua par sa science personnelle, mais encore qu il contribua plus que tout autre à pro-
pager le mouvement littéraire dont nous parlons, en fondant sur tous les points de la Pénin-
sule, du Bierzo et de la Galice aux extrémités de la Bétique, une foule de monastères qui
devinrent autant de centres d'études
Or, remarquons-le bien, cet attrait vainqueur qui poussait les Goths rentrés au sein de
l'Eglise vers la civilisation hispano-chrétienne, ce besoin impérieux de se l'approprier, ne
furent pas un de ces caprices passagers auxquels succèdent le dégoût et la réaction en sens
contraire. Bs persévérèrent l'un et l'autre jusqu'à la ruine du royaume de Tolède par les
Arabes. Qu'était-ce, en effet, que ce Theudimer tour à tour vainqueur, dans l'est de la Pénin-
sule, des Byzantins et des Sarrasins, qui, poussé plus tard par les événements à la cour
des califes, y conquit auprès des musulmans et des chrétiens un si grand renom de sa-
gesse, de savoir et d'éloquence? Un comte ou duc wisigràh Qu'étaient et ce Gundéric, qui
jeta un si grand éclat sur le siégr primatial de Tolède au début du règ-ne de Witiza\ et ce
Frédoaire de Cadix, qui éclairait par sa doctrine, soutenait et consolait par l'exemple de ses
vertus les fidèles de son diocèse, courbés, depuis quelques années déjà, sous le joug* odieux
de l'Islam *? Deux évêques wisig-oths, dig-nes imitateurs des doctes et saints prélats que leur
nation avait donnés à l'Espagne dans les temps antérieurs.
Donc affirmer, comme l a fait récemment un écrivain espagnol, que le clergr gntbique a
perdu l'Ég-lise hispano-romaine dont il avait grossi les rang-s; qu'il a précipité cette Ég-lise,
pure jusqu'alors et immaculée, dans un abîme de crimes, de scélératesses, de sacrilég-es et
d'immoralité; soutenir enfin que, sous l'influence délétère et antichrétienne du wisig-o-
Hiisme, toute action civilisatrice, toute activité intehectuelle s'assoupirent profondément
dans la Péninsule à la fin du vif siècle, ce n'est pas écrire l'histoire, c'est la dénaturer sous
le coup de préventions aveugles, au profit de je ne sais quel aussi déraisonnable
que passionné s. Laissant de côté, cette fois, tout ce qui, dans ce réquisitoire virulent, ne
touche pas à mon sujet, et ne m'attachant, entre toutes ces assertions gratuites % qu'à la der-

I. Cf. S. Valer., V%. S. FrMeîMosi, dans te t. XV de FEsp.
sagra&t.

2. « Thendimer, qui in üispaniæ partes
Non modicas Arabum intuterat neces.
Et diu exagitatis pacem cum eis fœderat habcndam,
Sed etiam
Sut) Egicaet Witiza Gottiorum regibus,
In Græcos, qui æquoreo navatique (iw Græcuw gui ægMorefs
(wavaKAMS?)
Descenderant (Desceuderaf?),
Sua in patria de pal ma Victoria' triumphum reportaverat...
Fuit... Scripturarum amator, Etoquentia mirificus.
Qui et apud Almiratinuminim prudentior inter cæteros
[inventus,

Utititoresthonoratus, etc. H
(Isid. Pac , CArou-, c. 40.)

3. « Per idem tempus (a. C. 700), Gundericus
Urbis regiæ Toletanæ metropolitanus episcopus,
Sanctimoniæ dono ittustris habetur,
Et in muttis mirabititer auctior cetebratur. "
(td., iAid., c. 32).

4. K Per idem tempus (a. C. 720), Fredoarius,
Accitanæ sedis episcopus,

Urbanus Totetanæ sedis urbis regiæ cathedratis veteranus
[metodicus...
Nimium doctrina et sapientia, sanetitate quoque
Et in omni secundum seripturas spe, fide, et eharitate,
Ad confoi'tandam ecctesiam Dei ctari habentur. "
(Id., fA., c.49).
5. J'ai résumé fidèlement en ces quelques tignes Pacte d'ac-
cusation dressé par M. Amdor de Los Rios au chapitre X° de
ta première partie de t'ouvrage cité précédemment. Voir
surtout aux pages 426, 429 (texte et note t), 431-43S de
t'édition originale espagnote.
6. Je tes appette gratMiles, soit parce qu'ettes sont dé-
nuées de preuve, soit, et c'est te cas te ptus ordinaire, parce
que t'autcur tes étaie d'arguments qui se retournent contre
lui et démontrent ta proposition contraire. Qu'on en juge
par quetques exemptes : a) M. de Los Rios affirme qu'à la
période finale de leur existence (a. 6aO-72t),t'Ég]ise et ta
société hispano-gothiques étaient une abominable sentine
de vices (p. 429) ; et it te prouve par tes nombreux canons
disciplinaires des derniers conciles de Totède (iA., note 1).
A) Pour bien établir que ta responsabilité des désordres flé-
tris par ces canons remonte à ta portion gothique du ctergé,
Fauteur cite trois évêques de cette nation convaincus ou
accusés: t'un(Sisebert) du crime de tèse-majesté, t'autre
(Oppas) d'infâme trahison ; te troisième (Sindérède), de zète
 
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