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ESPAGNE DU HAUT MOYEN AGE.

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que les religieux tirent une copie exacte et soigmée pour sa bibliothèque ' ; tantôt sollicitant
de ses nombreux amis le prêt temporaire d'ouvrages qui lui manquent : du prêtre Émilien,
les CoHDHCMfaz'rc.y .sw /'d'Apringius; de Tajon à peine revenu de Home, /es' Æora/r.s
de saint Grég*oire le Grand, que ce saint religieux en avait rapportées^. Mais c'est
Isidore de Séville que, entre tous les autres, Braulion assiégée de requêtes et d'affectueuses
importunités. Il ne lui laisse, à la lettre, ni paix ni trêve qu'il n'en ait tiré tout ce qu'il s'est
mis en tête d'obtenir. Or ce qu'il veut à tout prix, ce sont les ouvragées du saint Docteur
qu'il ne possède pas encore, et plus spécialement les /Zwas t/as OnyaAa? ou jE7y/?M/oyZa?.
Isidore lui envoie ses c'est bien, mais cela ne suffit pasL Aux suc-
cèdent les quatre //wa? t/as ou /c jPt?.?/ora/ de saint Grégoire; c'est très-bien, mais ce
n'est pas encore assez*. Pourquoi les actes du concile récemment présidé par Isidore ne
sont-ils pas arrivés à Saragnsse? Il les faut à Braulion L Et /as Or%tmas entreprises sur
sa demande et qu'il attend avec une impatience fébrile, quand donc les recevra-t-iM? Les
années succèdent aux années, et rien ne paraît. Isidore n'a jusqu'ici répondu à toutes les
sollicitations de son ami que par de vaines défaites ou, ce qui est pire, par le silence. A la
septième année d'attente, Braulion n'y tient plus; la passion le rend éloquent. Sa lettre est
moins une supplique nouvelle qu'une sommation en six pages adressée au débiteur néglig-ent
de payer à son ami, que dis-je? au Christ et à l'Lglise tout entière la dette qu'lsidorea
contractée par sa promesse : « Payez votre dette, x /?at/& yttot/ &%ash Et notez, s'il vous plaît,
que Braulion entend bien être payé en bonne monnaie. Il court par le monde des copies de l'œu-
vre encore incomplète d'Isidore, que l'avidité des libraires multiplie et fait circuler à l'insu
de l'auteur; mais ces exemplaires de contrebande, pleins de fautes grossières, d'incorrec-
tions et de lacunes, ne peuvent ni tenter, ni à plus forte raison satisfaire un amateur
éclairé tel que Braulion. Ce qu'il réclame, ce qu'il veut, c'est un exemplaire complet, or-
donné, correct, exécuté sous les yeux d'Isidore et dans son Cette fois, il
n'y a plus moyen de résister : Isidore s'avoue vaincu, et dirigée de Séville sur Saragnsse
ces Æù/wto/oy/as si ardemment et s! longtemps convoitées. 11 les accompag'nait d'autres
livres, destinés peut être à consoler son savant ami du désappointement qu'il allait éprouver,
en recevant inachevé un ouvragée qu'il croyait terminé et qui ne devait l'être jamais L

1. «Istumapostoiicommentariumquem direximus, dili-
genter iegiteprius, et in ordinem constituée... etdiiigenter
conscribite. « (Ejusd. Æpist. 14 ad Frunim. abb.)
2. « Peto... ut mihi codices sancti Papæ Gregorii inexpo-
sitos, qui necdum in Hispaniis erant, tuoque studio et
sudore de Roma hue sunt deiati, ad transcribendum ocius
mittas. x (Ejusd. Æpist. 42).
Isidore de Beja nous apprend en effet que l'ouvrage de
8. Grégoire était contenu dans les co&'ces que Tajon s'était
procurés à Rome :
<( Hic (GAMidastomtAMs) Taionem Cæsaraugustanum episco-
[copuni,
Ordinis titeraturæ satis imbutum...
Romam, ad suam petitionem, pro residuis iibris Moraiium,
Navaiiterporrigit destinatum. x (Chrow., c. xvn)
3. a Mittimus vobis synonymorum tibeiium, non quod
alicujus utiiitatis sit, sed quia euni voiueris. « (Isid. Æpfst.
I" inter Brauiionianas.)
4. « Quaternionem Reguiarum per Maurentianum... dire-
ximus. x (Ejusd. 2*!'Md.)

8. Gesta etiam synodi, in qua Sintbarius examinis vestri
igné, etsi non purificatus, invenitur tamen decoctus,
qnæso ut vestro instinctu... nobis dirigantur cito. (Braut.
ÆpisG 3).
6. !d., fMd.
7. Ejusd. Æp;'st. a, p. 323, 324. * Septimum, ni faiior,
annum tempora gyrant ex quo me memini iibros a te con-
ditos Originum postuiasse, et vario diversoque modo præ-
sentem vos me frustratum esse et absentcm nihii inde vos
rescripsisse ; sed subtiti dilatione, modo necdum esse per-
fectos, modo necdum scriptos, modo mcas iitteras interci-
disse, aiiaque muita opponentes, ad hanc usque diem per-
venimus, et sine petitionis effoctu inancmus. Ob boc et ego
vertam preces in quereiam... Redde, redde quod debes;
nam servus es Christi et Christianorum; etc., etc. x
8. K Ergo et hoc notesco, Iibros Etymologiarum, quos a
te Domino meo posco, etsi detruncatos corrososque jam a
multis haberi sciam, inde rogo ut eos mihi transcriptos,
integros, emendatos et bene coaptatos digneris mittere. x
S. Braui. Æpist. 5, p. 325.
!). Isidori Hispai. Æpi'sh inter Braui. 6" et 7".
 
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