Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ESPAGNE DU HAUT MOYEN AGE.

247

nouvelle monarchie chrétienne, héritière de celle de Tolède et résolue de reconquérir son
héritag'e'. Le début de cette revendication armée ne se fait gmère attendre. Après vmgàans
d'une défensive victorieusement soutenue par Pelade et son tits Favila, Alphonse le Catholique,
g'endre du premier et successeur du second, s'élance hors de son nid d'aig'le à la tète de
ses Asturiens et de ses Cantabres. Il parcourt en triomphateur le nord -ouest de l Espagme,
de l Océan au Duero, et de l'embouchure de ce fleuve aux sources de l'Ebre. Tout plie de-
vant lui. Les musulmans, affaiblis par leurs discordes intestines et battus en diverses ren-
contres, s'enfuient vers le sud ou sont impitoyablement é^orgAs en justes représaitles
des cruautés de l'invasion, trop récentes pour être oubliées. Ceci fait, Alphonse rentre
dans son royaume, agTandi désormais de la Galice jusqu'à Lug*o, de la zone septentrionale
de la province de Léon, et de la Bardulie, berceau de la Castille; il y verse toute la popu-
lation chrétienne du vaste territoire qu'il n'a pu ou voulu garder, et se repose sur ses
successeurs du soin d'occuper en le repeuplant le désert qu'il laisse derrière luiL Ceux-
ci s'en acquittent si bien que, deux cents ans plus tard, grâce à la vaillante épée d'Ordofio P',
d'Alphonse III et d'Ordoûo II, le royaume des Asturies, devenu celui de Léon sous le
dernier de ces rois, non-seulement atteint, mais dépasse les frontières que lui avait assi-
gnées d'avance Alphonse le Catholique, puisqu'il comprend dans ses limites Coïmbre et
son territoire h C'est là qu'aux premières années du x° siècle (900-920), il nous est donné de
contempler cette vieille et si vivace nationalité hispano-gothique émerg-eant avec une
nouvelle jeunesse de l'invasion qui devait l'eng-loutir, mais assez semblable à ce quelle fut
autrefois pour qu'il soit impossible de la méconnaître. Exclusivement composée de repré-
sentants des trois mêmes races qui vivaient dans la Péninsule au vu" siècle, anciens habi-
tants du pays (Asturiens, Cantabres, Hispano-Romains), Suèves et Wisigxdhs*, elle est

1. Sur t'origine de la monarchie asturienne et sur Pelage
son premier roi, voir tsid. de Bcja qui n'en parte qu'à mots
couverts (CAron., c. 37 et vraisembiaMement aussi, c. SH),
i'anonyme d'Atbetda, n. t6t, t68 (Florez n. 43, et 30), et
Atph. III, CAron. n. 8, tl; mais, en débarrassant ce der-
nier récit des absurdes interpolations dont Pelage d'Oviedo
ou ses scribes l'ont farci à plaisir, ce qui n'offre pas d'in-
surmontables difficultés.
2. K Post Fabiani interitum,
Adefonsus, qui dicitur Catholicus, succcssitinregnum...
Arabum sæpe ab eo fuit audacia compressa...
Simu! namque
Cum fratre suo Froilane,
Multa adversus Sarracenos prœlia gessit;
Atque plurimas civitates ab eis olim oppressas cepit...
Omnes quoque Arabes,
Prædictarum civitatum occupatores (Ed. Oce. præaL cw.)
lnterflciens, Christianos secum ad patriam duxit. v
Adef. III. CAron., n. 13 (Ed. Florez), et p. 47 (Edit. Pru-
dentii de Sandoval).
« Prœlia (Adefonsus) satis cum Dei juvamine gessit,
Urbes quoque Legionem atque Asturicam... victorinvasit;
Campos quos dicunt gothicos usquo ad tluvium Dorium
[ercmavit;
Et christianorum regnum extendit. x Anon. Aibeld. seu
Æmilian. CAron., n. 170 (Ed. Berganza), et 32 (Ed. Florez).
3. La trop grande conbance donnée par Florez aux do-
cuments apocryphes ou interpolés d'Oviedo, lui a fait révo-

quer en doute plus d'une fois la prise de possession réelle
et la colonisation chrétienne de la Galice méridionale et du
Portugal jusqu'au Mondego par Alphonse III. L'une et l'au-
tre cependant sont attestées en termes formels par le se-
cond des deux chroniqueurs contemporains cités dans la
note précédente (CAron., AIAeM. n. 61 et 62) que Florez a
lui-même édités :
c Conimbriam ab inimicis possessam cremavit,
Et Gallæcis postea populavil,
Ejus tempore Ecclesia crescit et regnum ampliatur,
Urbes quoque Bracarensis, Portucalensis, Aucensis,
Eminensis, Visensis atque Lamecensis
A Christianis populantur. x
Or voici que ce témoignage dont Florez refusait de tenir
compte, se trouve conhrmé par plus de cent chartes ou con-
trats récemment publiés à Lisbonne (JfonMme/dn PorfMg.
.DipA)?H. et CAarfæ, t. I, in-f°, 1868).
4. Les chroniqueurs chrétiens et arabes du ix" siècle ou
des suivants (Alph. III, CArow., c. 8 ; les compilateurs de
l'AMAar madjmoMa cité par üozy, ReeAercAcs, 1, 38) s'ac-
cordent sur l'origine gothique des émigrés aux Asturies, et
plus spécialement de Pélage et d'Alphonse I (Alph. III, L c.
Anon. Aibeld., CAron., n. 161, édit. Berg.). II faut en outre
tenir compte des fils de Suèves et de Goths ramenés dans
son royaume par Alphonse I, car on ne poussera pas l'Afs-
p<MMsme jusqu'à supposer que tous les Suèves de ia Calice
et les Wisigoths des cAumps gafAî(?Mas s'étaient faits musul-
 
Annotationen