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ESPAGNE DU HAUT MOYEN AGE.

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variées, les cataplasmes et la diète, contre laquelle le patient s'insurgeait parfois, en cons-
tituaient le fond, et aidaient, alors comme aujourd'hui, les malades à revivre ou à mourir
H en est du droit comme de la médecine. L'existence de tribunaux et par conséquent de
juges et d'avocats dans les royaumes hispano-chrétiens suppose que, parmi les lettrés
espagnols, clercs ou laïques, l'étude du droit civil et ecclésiastique était en honneur. Le pre-
mier, codifié depuis longtemps dans le /MtA'cMTR est, à partir du x° siècle,
complété et modifié sur certains points par les fueros ou privilégies locaux. Le second est
compris tout entier dans l'ancienne collection canonique, attribuée dès lors à saint Isidore
de Séville, et digne à tous égards de l'avoir pour auteur, bien qu'en réalité elle ne soit pas
l'œuvre de ce grand homme". Ges deux précieux recueils où, sous un mince volume, sont
renfermés d'inestimables trésors de sagesse humaine et divine, ont eu de plus l'heureuse for-
tune d'échapper, durant tout le moyen âge, au parasitisme encombrant des commentateurs
de profession. Ils offraient par conséquent, à qui voulait ou devait les étudier, un abord facile
et un parcours aisé, rendu plus facile par l'aide que prêtaient — moyennant honnête sa-
laire sans doute — de nombreux maîtres en loi écrite aux débutants trop embarrassés de
leur personnel Pour se mettre en état de figurer dans les plaids royaux comme juge ou
comme avocat (pocero), il ne fallait donc aux prétendants qu'une dépense modérée de travail
et de temps, jointe à une dose ordinaire de bon sens. Par contre les profits du métier, sur-
tout en ce qui concerne les avocats, devaient, à ce qu'il semble, être d'une maigreur peu
commune. Gomment eùt-il pu en être autrement? L'allure rapide et dégagée qu'imprimait
la législation à la procédure civile ou criminelle, coupait court chez l'avocat à toute ma-
nœuvre chicanière, a tout déploiement oiseux d'éloquence vénale. Elle épargnait ainsi aux
jugées l'ennui d'éviter les pièges de l'une, ou de subir les assauts de l'autre; aux parties,
celui plus grand encore d'en couvrir les frais par le déboursé de gros honoraires'. G'est

1. a Qutd memorem clementiam ejus et sedulitatem in
cgrotantes, quos miris obsequiis et ministeriis confoveri
facicbat?... Quccumquc cniin sustentationi divcrsarum in-
firmitatum necessaria erant, omni observantia... iliis ammi-
nistrari jubebat... Nunquam ad domumintirmorum, quam-
vis... exoratus, ire voluit; nunquam sanguinem minuit,
nunquam vel levissimam potionem aiiquando accepit.
Anon., VH. S. T7teoto?m, n. 16. — « Ego vero Bcrnaldus...
artiiicio... medicaminis, humorum superfluitates opportu-
nitate temporis exigente, detrahere consueveram; sed...
occupatus, usum mcdicinc pro consuetudinc impicrc ne-
quivi. Unde humores extra cursum nature dctluentcs, in
gutture modo apostematis coiicctionem adunarunt... muitis
et diversis medicaminibus adhibitis tantum apostematis
malum dimoveretentavi, etc. H Hem., Vit. S. GeruM-, n. 36.
— « Ad cujus equidem sepuituram quidam ctericus cujus
nomen Sesgudus dignoscitur venisse, qui quemdam morbum
quem medici fistuiam vocant, in crure suo muito tempore
passus i'ucrat, et diversis herbarum medicaminibus adhi-
bitis sanari non vaiebat. .. ld., iAitt., n. 24. — Le caballero
que te comte Raymond de Bourgogne avait envoyé à Gela-
nova pour y être traité, était sans doute réduit par te mé-
decin au quart ou à moitié de portion, torsqu'it ordonnait à
son nègre d'enfoncer les portes de la dépense pour y pren-
dre ce que les moines refusaient à son appétit renaissant.
Cf. Steph., AfM'ac. S. Rades., 1.1, n. 2.
2. « Postulavi ab eo [Thoemiro episcopo] consitium, qua-
Jiterpcrvenirem ad augendam normam sanctiBenedicti;

et quomodo haberem ab ipso episcopo, una cum aliis pro-
vincialibus concedentibus, discrctioncm sanctam et justam,
secundum canones tsidorus (Lsido'-i) Hispalensis. « 8. Osorio
Gutierrez (a. 969). Æsp. suyr., XY1I1, escr. 17, p. 328.
3. 11 est question de ces professeurs de droit écrit dans
une charte hispano-portugaise de l'an 1014. La comtesse
Toda, assistée de cinq comtes voisins, en son plaid de
Penhamor (PenncuwapM*), choisit les juges d'un procès entre
les moines de Guimarâes et Ordono Sentiriz, parmi les let-
trés qui enseignent ht toi (Ordinavit... suosjudices quelegem
docebant), et elle en trouve cinq dans ce coin de la Galice
portugaise. Cf. N. P. escr. 228.
4. Une très-curieuse charte d'Alphonse 111 renferme, en
un cadre très-étroit, le tableau complet de la marche d'un
procès devant les cours espagnoles du ix" siècle. Donc, le
10 novembre 878 (878?), maitre Mathieu, avocat des héri-
tiers de Cattelin, un des premiers poAMores d'Astorga,
expose, devant le comte Gaton et son assesseur Hermégilde,
les titres de ses clients à la propriété du domaine de Vimi-
neta, que l'éveque, prétend-il, détient indûment. Maitre
Argemire réplique au nom du prélat. Procès-verbal des
dits et contredits est dressé par Datno, sayon du comte, et
revêtu de la signature des uoceros. Puis, Gaton ordonne
aux deux parties de comparaître avec leurs témoins au pa-
lais du roi, à Léon, dès que ce prince, alors absent de
cette ville, y sera rentré. Le 6 juin 878, l'évêque se pré-
sente, suivi do cinquante témoins. Ses adversaires ayant
fait défaut, sentence est rendue en sa faveur par les
 
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