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Le charivari — 11.1842

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Mai (No. 121-151)
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&M2 €1SAïs£SVABI.

sur les cartilages qui entourent le trou auditif... —
Aux environs de l'épiploon, sarabande d'appétits sen-
suels.— L'horloge sonne minuit.)

suger, se réveillant en sursaut. — Brvrrrrrrrroum !...
quel fichu temps !„. C'est que j'ai l'onglée!...

(Ici M. Thiers, que Mme Dosne a fait prier de passer
chez elle, a été oblige de s'nterrompre brusquement.
Nous reprendrons demain notre compte rendu.)

M

■ démon
riéeàLôai

LES GIGOTS DE M HEINE.

Vous croyez sans doute la reine Victoire absorbée par
les soins du bal costumé qu'elle prépare? Détrompez-
vous. Rien n'égale l'activité de cette féconde souveraine.
Elle tient pied à tout. César, qui dictait trois lettres à la
fois, n'est rien à côté d'elle ; M. Scribe, qui compose deux
comédies par jour pour le Théâtre-Français, n'est qu'un
loir en comparaison. Victoria trouve moyen de donner à
manger à ses chiens, de recevoir le prince Albert, de
pleurer avec le duc de Wellington sur les désastres de
l'Inde, de lire les quadrilles de M. Julien, de discuter
Yincome-tax et de poser pour ses innombrables portraits.
JJoîfOçela dans l'espace de douze heures; car, comme le
^l'Annuaire du bureau des longitudes, la jour-
res ne dure pas plus qu'à Paris.

La jeiKt : reine est donc la plus laborieuse de toutes les
. têtes couronnées ; elle expédie a elle seule plus d'affaires
v que l'empereur d'Autriche et l'en pereur de Russie réu-
nis. Jirtfn ne saurait l'arrêter ; elle s'occupe toujours, mê-
~ me lorsqu'elle se trouve dans cet état intéressant dans le-
quel,'comme dit le Times, les maris anglais aiment tant
à voir leur femme. Mais revenons à nos moutons, ou plu-
tôt à nos gigots, qui ne sont point ceux d'une robe.

Au milieu de ses occupations, Sa Majesté Victoria n'a
point oublié son compère le roi de Prusse. Elle s'est sou-
venue qu'il avait été le parrain de son fils, et elle vient
de lui envoyer une foule de cadeaux qui témoignent de la
bienveillance et des relations amicales qui doivent exis-
ter entre les deux pays.

C'est le conseiller Hebelcr, consul prussien'k Londres,
qui a transmis ces présens au souverain de Prusse. Heu-
reux conseiller Ilebeler !

Voici en quoi consiste cet envoi pleiji de munificence :

1° Un berceau en or avec une nourrice en or, donnant
son sein en or à un enfant en or, qui ressemble en or au
prince de Galles en similor ;

2° Une douzaine de fourchettes et de couteaux en or ;

3° Un pistolet avec une mécanique par laquelle, en là-
chant la détente, sortent des instrumens pour la toilette.

•4° Une tabatière en or sur laquelle on voit des souve-
nirs allégoriques sur le baptême du prince de Galles.

S0 Quatre boîtes contenant du tabac k priser.

G° Un pot de confitures des Indes.

7° Deux gigots de mouton !

L'énumération de tous ces présens est faite pour jeter
l'âme du lecteur dans une extase véritable. Pour ma part,
je suis dans l'enthousiasme le plus grand. Ce pistolet qui
lance des savonnettes et des brosses à dents, celte dou-
zaine de couteaux, ces quatre boîtes de tabac k la rose,
tout cela est ravissant, ingénieux, féerique. Mais ce qui
jette mon intelligence dans un abîme de perplexités, c'est
la présence de ces deux gigots dans le royal ballot. Pour
augmenter encore mes doutes, le correspondant ne dit
pas si ce sont des gigots de mouton, d'agneau ou de che-
vreuil !

Pourquoi la reine d'Angleterre envoie-t-elle deux gi-
gots au roi de Prusse? Est-ce que par hasard, s'il y a des
juges k Berlin, il n'y a pas de gigots ? Les habitans de la
capitale prussienne seraient-ils privés des douceurs de ce
rôti? Vous seriez bien à plaindre., Berlinois, si cette sup-
position était vraie !...

Non, il est impossible que ces deux gigots soient de
simples gigots ; ils renferment évidemment quelque se-
cret d'État. Ils sont un symbole, un mythe, une allégo-
rie; le professeur Shelling en parlera dans une de ses
prochaines leçons. M. Beesson est parti en toute hâte nour
Berlin à l'effet d'y surveiller ces deux gigots. Il y a' là
quelque supercherie k l'ail, quelque trame diplomatique
cuite dans son jus, dont il est bon de prévoir les effets.

Le cabinet des Tuileries est trop éclairé pour ne .-as

savoir qu'on ne s'envoie pas ainsi des gigots sans quel-
que motif bien grave.

Le roi de Prusse a fait hommage h Litz d'une boîte de
tabac de la civette de Piccadilly, et il a supplié Ilaumann
d'accepter la moitié de son pot de confitures des Indes.
Ces deux grands hommes ont daigné se rendre aux dé
sirs respectueusement exprimés de S. M. Guillaume.

Le Montalivet de Potsdam a reçu l'ordre d'expédier k
la reine Victoire deux barils de choucroûte. Les gigots et
les barils entretiennent l'amitié.

Théâtre «le l'Ambigu-Comique.

Première représentation de les Brigands de la Loire,
drame en cinq actes, par MM. Maillan et Dutertre.

S'il a jamais été un titre à soulever Paris par les pieds,
à la pousser par le dos jusqu'aux portes d'un théâtre, et
à lui arracher son dernier écu dans le gousset,— un titre
recenseur dans toute la force du terme, c'est celui-lk ,
LES BBIGANDS DE LA LOIRE. Ce titre est d'autant plus
beau, qu'il ne dit pas ce qu'il veut dire. Le? brigands sont
ces pauvres militaires, si grands d'abord, lorsqu'ils furent
licenciés sur les bords de la Loire, ennuyeux k crever
ensuite, quand ils reprirent du service, sous M. Scribe,
dans la grande armée des colonels du Gymnase.

MM. Maillan et Dutertre les ont pris, comme le dit fort
bien le titre, a l'époque où ils mouraient de fatigue et de
faim sur les bords de la Loire, en 1815. L'armée attend
un ordre sur les bords du grand fleuve historique, lors-
que le château de la marquise de Malville s'écroule au
milieu d'un incendie. On accuse les soldats, qui n'y sont
pour rien ; mais la marquise et sa fille Marie sont obligées
de fuir et de se mettre sous la protection de trois mili-
taires, Alfred, Eirmin et Robert. C'est Alfred qui les a
sauvées, Alfred qui épouserait Marie si un certain baron
de Ferald n'avait la même prétention. Ce baron est nn
baron, c'est tout dire si l'on n'a pas oublié ce qu'était
1815.

La mère de Marie veut, il est vrai, ce mariage. Pour-
quoi le veut-elle ? Ceci est un mystère de la pièce, dont le
premier acte se ferme sur le départ de Marie et du baron
de Ferald pour Paris. Un fatal k-propos va permettre à
Alfred de les suivre. L'armée de la Loire vient d'être li-
cenciée : il n'y a plus d'empire. Les trois amis jurent de
toujours s'entr'aider, quels que soient les événemens dont
ils sont menacés par la mauvaise fortune. Ils vont tous à
Paris.

Le café Montansier réunit tout le monde : Alfred, jeté
par désespoir d'amour dans une conspiration, Robert, ex-
artilleur, et le baron de Ferald, auquel Robert a donné
rendez-vous pour l'engager k renoncer à la main de Ma-
rie. Dans la discussion on s'emporte ; enfin Robert et le
baron sortent pour se battre k l'épée sous un réverbère.Le
baron, qui est la lame la plus adroite et la plus dange-
reuse de l'époque, perce la poitrine k Robert. On le trans-
porte chez Firmin, ex-brigand-médecin k l'armée de la
Loire.

Robert ne veut être sauvé, et il ne l'est au bout de
quelques jours, que pour prendre sa revanche. Pendant
sa convalescence chez le docteur Firmin, Alfred, qui est
venu le visiter, se rencontre avec Marie de Malville. Il
veut des éclaircissemens, il veut une explication, il veut
enfin savoir si sa volonté est de l'épouser ou de donner
sa main k l'odieux baron. Présent à cet entretien, Ferald
dit avec une ironie superbe que Marie fût-elle libre, ne
fût-elle pas sous l'autorité de sa mère, elle ne pourrait ja-
mais devenir la femme d'Alfred. « Est-ce vrai ? » s'écrie
Alfred. Pour toute réponse, Marie lui apprend alors que
le baron a en main la preuve que son père à elle a été
assassiné par le sien k lui Alfred.

Le mariage a lieu ; le baron donne son nom k Marie de
Malville ; et ce même jour Marie déclare k son noble é-
poux qu'elle ne lui donnera rien en échange. Son cœur
est à un autre. Tout autre n'en serait guère surpris, mais
un baron ne prend pas ainsi les choses. Il s'emporte, il
crie, ingénieux moyen de se faire adorer d'une femme,
et, pour comble d'adresse, il demeure impuissant k re-
pousser l'accusation portée contre lui par Robert, son ad-
versaire, son ennemi, qui comprend enfin que le meil-
leur instrument pour tuer un homme n'est pas l'épée. Le
papier tue mieux. Robert possèdj et montre un écrit par
lequel le marquis de Malville, père de Marie, déclare que
le baron Ferald et non le père d'Alfred est son assassin.
Irrité d'être découvert, le baron tire a bout portant sur
Alfred et le manque. On accourt ; mais le pistolet est res-
té dans la main: d'Alfred. * Ces hommes, dit le baron
(en italien bâton veut dire gueux), ont tiré sur moi. Leur
projet était de me tuer et d'enlever ma femme. » Sur sa
déposition, Alfred et Robert sont arrêtés.

Nous revoyons les bords de la Loire et la
major Firmin, auprès de qui Marie et sa mère
ché une protection contre les menaces et les p0im
du baron de Ferald, acharné k s'emparer de la *
cusatrice que sa femme a entre les mains. Il profW.
moment où le major est absent pour enlever Marie.'
est déjk maître quand reparaissent Alfred et Robert
connus ionocens. On arrête le baron. Son jugement,
fera pas attendre. Par anticipation Alfred épouse |!
et on peut dire que le brigand de la Loire ne l'a na»,
s'il l'a un peu incendiée. m

D'après cette faible analyse on peut voir peut M
avec lequel la pièce est traitée; elle a plus d'un »
réel; elle parle éloquemment aux souvenirs dupe#
elle le remue par une fable extraordinairement toucll»
On se souvient, on s'intéresse, on s'attendrit, on esH
reux. Une belle amitié est peinte dans cet ouvrage
haute insolence y est flétrie, un amour durement
versé y triomphe. C'est moral et amusant. Le $4
conduira ses aides de camp et la mère ne négligera
d'y mener ses filles, afin de les rendre meilleures etp
être de les marier.

Il était autrefois de bon goût de se moquer des
de boulevard, comme ne connaissant ni le cœur h»
ni leur langue, ni quoi que ce soit; et tout doucemi
cependant, le drame descendait de la Gaîté à
de l'Ambigu k la Porte-Saint-Martin, et finissait part
trer au Théâtre-Français, introduit par un commise
royal, par M. Taylor lui-même, malgré l'Académieli
çaise, malgré la cour, malgré la duchesse de Berry.
on le sait, le soir de la première représentation d'/ta
ni, prenant M. Taylor par la main, le conduisit devan
statue de Molière et lui dit : « Ce n'est pas celui-li
eût reçu liernani ! » Puisque l'anathème contre le dn
comme tous les anathèmes, est passé a l'état de
il faut reconnaître parmi les écrivains des bouta
ces fiers plutôt que ces délicats metteurs en a®
des chefs et des soldats. Au nombre des jeunes m
chaux, pour parler comme M. de Balzac, la po|
rité acquise par vingt succès a placé M. Maillan, i|
des plumes les plus littéraires de la spécialité. Nonsj
lement il entend la scène k en remontrer k tous les dira
teurs, mais il crée une action sans le secours délai)
miniscence, celte onzième muse, née sur les boulerai
entre la Bastille et le château d'eau. Enfant des Antillc
cette terre où les imaginations ne coûtent pas pli)
mûrir que les ananas , M. Maillan a fait servir sa fou,
créole k la chaude composition de ses drames. Pouf
a-t-il (qu'il nous permette le reproche) la déplorable
siveté de son climat,.cette tache originelle des créé
cette infirmité qui explique pourquoi, avec tant de poèl
les Antilles n'ont pas un seul écrivain encore, pas
seul nom complètement remarquable à citer

La pièce est parfaitement jouée par Boutinet pat#
zin, artiste consciencieux, un peu lourd, mais plein
sonore, le plus beau représentant des drames qu'a
représente plus. Ils ont été dignement secondés pari
Martin, chargée du rôle de Marie; elle a dit ce rôle:
une intelligence pleine de feu et de manière à just
les applaudissemens qu'elle a reçus pendant
soirée. Elle a fait ses provisions d'été. Ce redoutabk
a reçu une première blessure et bien profonde
grand succès, qui n'étonnera personne, après que M
monde aura pris la peine de le constater. HeureuJ
gands!

deuxième concert de m. émile prudent.

La réputation de ce jeune pianiste (inconnu il î"
mois) est définitivement passée à l'état de fait acco!
On a pu s'en convaincre k la foule qui se pressai
dans les salons d'Ërard. Nous l'avons déjk dit, ce 1«
a surtout de remarquable dans le talent, de M. F®
c'est la manière nette, large, vibrante dont il fait;"'
le piano. Il produit des effets d'une mélodie aussis«
nue que ceux qu'on obtient avec un violon ou un w

celle. Chacun des morceaux a soulevé k plusieurs "I

ses de bruyantes salves d'applaudissemens. M. Pru f
exécuté de nouveau, avec M. Thalberg, la fauta',
duo, sur un air de Norma, qu'il avait déjà jouée au
cert des Italiens. Cette fois encore, les deux virtuoses
obtenu une part égale de succès, et si le public ei
dans la nécessité d'adjuger la couronne k l'un ou a ^
il n'aurait pu s'en tirer qu'en procédant à la taç°
jugement de Salomon. •',nn||

Après le bénéficiaire, les honneurs de la soirée J
pour Mlle Sabattier. Cette jeune et jolie cantatrice c*
avec beaucoup de goût, de justesse et de m™'°
même, dans le duo bouffe du Maître de Chapelle 1 '
a dit avec M. Géraldy (qui, par parenthèse, l'a
d'une façon très remarquable), elle a fait preuve
grande finesse d'intentions comiques. II nera!l1

(La suite à la 4* F®
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